Un article de l’Edition du 95 du journal Le Parisien
du 6.10.15. Sans commentaire
« Argenteuil
: le procureur dénonce la «pratique de voyou» de l’ex-conseiller de Hollande
«Il y a dans ce dossier une pratique de
voyou». Le procureur de la République a violemment dénoncé ce mardi après-midi
le cadre dans lequel Faouzi Lamdaoui aurait détourné à son profit l'argent de
la société de transports qu'il dirigeait en sous-main selon l'accusation.
L'ancien conseiller de François Hollande, chef de cabinet du
candidat lors de la campagne des primaires, ex-maire-adjoint socialiste
d'Argenteuil, comparaissait depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris
pour abus de bien sociaux.
Le procureur Jeanjean a requis à
son encontre une peine de 18 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve.
Avec une obligation : payer une amende de 150 000 €. «Soit il paye, soit il va
voir un juge d'application des peines qui pourra décider de le mettre en
prison», précise-t-il. Le procureur a également requis une interdiction
définitive de gérer et d'exercer une activité dans le domaine du transport.
Les faits qui lui sont reprochés
remontent à 2007 et 2008. Il est soupçonné d'avoir perçu un peu plus de 300 000
€ de la société, ne déclarant que 155 000 €. La différence : des frais, selon
la défense. Il aurait également bénéficié de 150 000 € versés sur le compte
bancaire de son frère dont l'enquête a montré qu'il était le seul utilisateur.
«Une méthode de dissimulation» pour le procureur qui a requis, à l'encontre du
frère, Rafik Lamdaoui, 6 à 8 mois de prison avec sursis pour blanchiment.
Le procureur a décrit au cours de
son réquisitoire «un gloubi-boulga» de sociétés «toutes construites sur le même
moule avec des gérants, pas de comptabilité et une ardoise à la fin.»
«La mesure d'élimination civile à
l'encontre de M. Lamdaoui est aussi démesurée que cette procédure. C'est à
peine une affaire fiscale qui coûterait à M. Lamdaoui, avec les pénalités,
autour de 80 000 €», a plaidé un de ses avocats, Me Jean-Pierre Mignard, qui
reconnaît que le droit des sociétés n'était pas parfaitement respecté. «C'est
une société ou personne ne gérait et où il n'y a pas de victimes. Je
m'interroge qu'un tribunal comme celui de Paris soit mobilisé sur des affaires
aussi minimes...». Il évoque un complot politique : «la plainte initiale (ndlr
: plainte pour faux) en 2009 a été laissée à l'abandon. Elle est réveillée en
2012 avec l'élection d'un nouveau président de la République et serait
susceptible de le gêner. Ce type de procédure, même sous Saddam Hussein, on
n'en a pas vu ! Son honneur a été bafoué», a insisté Me Aslani, qui s'est
attaché à démontrer que Faouzi Lamdaoui n'était pas gérant. Le tribunal rendra
sa décision le 17 novembre prochain. » Fr. Naizot
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