PS :
un congrès de béni-oui-oui pour investir Hollande en 2017
Il y a trois ans, Hollande était
élu sur le slogan, « le changement, c’est maintenant ». Depuis, la
situation des travailleurs a effectivement changé... en pire. En pire parce
qu’il y a 600 000 chômeurs de plus, parce que les conditions de travail sont
devenues plus dures et que le niveau de vie a baissé.
Dès son
arrivée au pouvoir, Hollande a jeté aux orties son programme de campagne pour
adopter la ligne patronale - démantèlement des droits sociaux, allègement du
coût du travail et chantage à la réduction de la dette. On en connaît le
résultat : un grand patronat qui a traversé le plus gros de la crise sans
perdre un euro et le monde ouvrier sacrifié sur l’autel de la compétitivité et
des licenciements.
Et que
font les dirigeants socialistes réunis en congrès le week-end dernier ?
Ils applaudissent la politique de Valls-Macron et en redemandent en offrant à
Hollande une standing ovation.
Sarkozy a
été accusé d’usurper le mot « républicain », mais cela fait des
décennies que les dirigeants du PS usurpent celui de « socialiste ».
Il y a
très longtemps, lorsque le mouvement socialiste était digne de ce nom, il
défendait les intérêts matériels et politiques des travailleurs. Il luttait
contre l’exploitation patronale, dénonçait la loi du profit et se fixait pour
but de renverser la bourgeoisie.
Aujourd’hui,
le PS est passé dans le camp patronal et en est un serviteur fidèle. Il ne
s’agit pas seulement de Hollande, de Valls ou de Macron mais bien du PS dans
son ensemble. Dans ses discours, le PS tient à faire entendre une petite
musique sociale, mais au pouvoir il ne jure que par la rentabilité et la
compétitivité patronale, par la croissance des affaires de la bourgeoisie.
Cette
semaine encore, le PS justifiera la possibilité pour le patronat de recourir
plus largement aux accords de compétitivité, il justifiera le plafonnement des
indemnités que les Prud’hommes peuvent prononcer en cas de condamnation de
l’employeur, jusqu’au nouveau plan Hirsch qui vise, comme l’ancien, à supprimer
des RTT au personnel des hôpitaux parisiens pour récupérer quelques millions.
En
exécutant loyal de la bourgeoisie, Hollande la servira jusqu’au bout de son
mandat, et le PS sera avec lui. Jean-Christophe Cambadélis, désormais premier
secrétaire du PS, est convaincu qu’avec le retour de la croissance, les
résultats de la politique gouvernementale ne tarderont pas. Derrière Hollande,
les socialistes fondent leurs espoirs sur la reprise. Mais ce n’est pas
« l’espoir » qui remplit le réfrigérateur, paye le loyer ou fait le
plein de carburant !
Pour
rester au pouvoir, les socialistes misent plus sûrement sur l’anti-Sarkozysme
et la peur du Front national. Le « tout sauf Sarkozy » est en passe
de redevenir le slogan numéro un du PS.
Et tous,
de nous faire croire que la politique se borne à devoir choisir entre un
Sarkozy toujours aussi arrogant et méprisant, une Le Pen prônant la guerre
entre pauvres et un Hollande qui n’a pas cessé un seul jour de gouverner en
faveur des patrons ! Il faut dire non à ce jeu de dupes où, pour rejeter
untel ou unetelle, les travailleurs se privent d’affirmer leurs intérêts.
À gauche
de la gauche, Mélenchon et le Parti de gauche, Duflot et les écologistes,
Pierre Laurent et le PCF ou Hamon et les frondeurs du PS rêvent de voir naître
un « mouvement citoyen », un « Podemos » ou un
« Syriza » à la française susceptible de les hisser à nouveau au
pouvoir. En tirant à boulets rouges sur le gouvernement, Montebourg qui a été
ministre pendant deux ans s’est aussi mis sur les rangs.
Toute
cette agitation peut réserver bien des surprises mais il n’y en aura aucune de
bonne pour les travailleurs.
Qu’attendre
d’ex-ministres du gouvernement ou de frondeurs qui cherchent d’abord à préserver
leur carrière en se démarquant de Hollande ? Quant à ceux qui promettent
une politique favorable aux travailleurs sans s’engager à combattre la
bourgeoisie, ce ne sont que des bonimenteurs.
On ne
combattra pas le chômage sans empêcher le grand patronat de licencier. On ne
répartira pas le travail entre tous et on ne créera pas d’emplois sans prendre
l’argent où il est, c’est-à-dire sur les dividendes des grands actionnaires. On
ne préservera pas nos conditions de vie sans combattre la mainmise des banquiers
et le chantage des financiers au paiement de la dette.
Le
capital financier, responsable de la crise, s’est déjà largement remboursé sur
notre dos, les classes populaires n’ont plus à se saigner pour lui.
C’est à
défendre et à se battre pour une telle politique que les travailleurs doivent
se préparer.
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