Radio France : la grève continue
Tandis que l’UMP crie au
« scandale » d’État et que la Cour des comptes vient de remettre un
rapport préconisant d’importantes coupes budgétaires au détriment des salariés,
les salariés de Radio France poursuivent leur grève commencée il y a 14 jours.
Ils continuent de refuser d’être sacrifiés à la politique d’austérité du
gouvernement et de payer pour les 600 millions d’euros d’ores et déjà dépensés
dans le chantier de rénovation.
Ils ont
raison de refuser d’être sacrifiés pour le plus grand bénéfice des patrons du
BTP… et, au passage, du patron de Radio France lui-même, dont le bureau a été
refait a prix d’or.
Un
article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière n° 2435 à paraître :
Grève à
Radio France : non aux économies sur le dos du personnel
Entrant
dans sa troisième semaine de grève, le personnel de Radio France, groupe public
comprenant notamment France Info et France Inter, doit à présent affronter
l’hostilité du gouvernement.
Le 27
mars, Manuel Valls a déclaré : « Il faut que cette grève s’arrête. Il faut
que [le PDG] Mathieu Gallet nous fasse des propositions pour redresser
Radio France. » Le Premier ministre met ainsi la pression sur le PDG, à qui
il a pourtant ordonné, avec sa ministre Fleur Pellerin, de se débrouiller pour
faire 50 millions d’euros d’économies d’ici 2019. Et cela alors que la
redevance audiovisuelle, qui finance les chaînes de télévision et de radio
publiques, n’a cessé d’augmenter chaque année, passant de 116 euros en 2008 à
136 euros cette année.
En haut
fonctionnaire discipliné, Gallet a concocté tout un tas de mesures d’austérité
aboutissant à plusieurs centaines de suppressions d’emplois. C’est d’ailleurs
essentiellement contre cela que se dressent les grévistes, bien qu’ils soient
aussi révoltés par les coûteux privilèges que le PDG s’est octroyés, en faisant
rénover son bureau et en se payant les services d’un consultant en
communication.
Malgré la
présentation de la grève comme très minoritaire, les assemblées générales
quotidiennes réunissent de nombreux salariés, et les antennes de Radio France
ne passent presque plus que de la musique enregistrée. C’est au moins la preuve
que ceux qui sont en grève sont complètement indispensables à la bonne marche
de leur radio. Ils montrent chaque jour par leur mobilisation qu’ils
n’acceptent pas de faire les frais de la politique d’austérité du gouvernement.
Lucien DÉTROIT
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