Un
gouvernement sans tabou pour attaquer les travailleurs
« Un gouvernement timoré et
tétanisé », pouvait-on entendre suite à l’abandon de l’écotaxe. Le
lendemain, Macron, le nouveau ministre de l’Économie, partait à l’offensive
contre les chômeurs. Preuve que le gouvernement, aussi affaibli et impopulaire
soit-il, est loin de désarmer.
Il a
reculé devant les transporteurs routiers et mis de l’eau dans son vin face aux
notaires ou aux huissiers parce qu’il les sait traditionnellement hostiles à la
gauche et n’hésitant pas à se battre. Mais il continuera de s’attaquer aux
travailleurs.
Les
dernières déclarations sur les allocations chômage montrent qu’il est prêt à
s’en prendre… jusqu’aux chômeurs !
Rebsamen,
le ministre du Travail, a lancé la première salve en déclarant vouloir
« renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un
emploi ». Valls en a rajouté en affirmant : « je refuse qu’on
vive avec un chômage de masse parce qu’il est bien indemnisé ».
Insinuer
que les chômeurs restent sans travail parce qu’ils vivent trop confortablement,
et déclarer cela en pleine crise, alors qu’il y a plus de cinq millions de
chômeurs, alors que les licenciements continuent et que les travailleurs se
battent bec et ongles pour sauver leur emploi, est abject.
Quel
mépris pour les chômeurs qui n’en peuvent plus d’attendre ne serait-ce qu’un
petit boulot ! Quelle insulte pour ceux qui envoient des centaines de CV
et vivent pendus au téléphone dans l’attente d’un rendez-vous !
De son
côté, Macron avance qu’« il ne doit pas y avoir de tabou… L’assurance
chômage est en déficit de 4 milliards… Il y a eu une réforme, elle est
insuffisante ». C’est le chantage habituellement utilisé par la droite.
Non, les indemnités chômage ou les congés payés ne sont pas des
« tabous ». Ce sont des droits pour les travailleurs. Et, dans cette
période de crise, ce sont des droits élémentaires.
Faire
payer les véritables responsables du chômage, c’est-à-dire les licencieurs,
prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire sur les dividendes des grands
actionnaires, voilà le tabou pour tous ces politiciens qui nous
gouvernent !
Dire
aux banques que nous ne leur devons rien, que ce sont elles qui sont
responsables de la crise et qu’elles se sont largement payé en intérêts, voilà
le tabou !
Ceux
qui voudraient croire à un nouveau couac, à une erreur de débutant ou à un
message tactique envoyé à la commission européenne en gage de bonne volonté, se
leurrent. Rebsamen et Valls n’ont rien de débutants. Quant à Macron qui a fait
ses classes dans une banque d’affaires, il sait peser les mots et les virgules.
Toutes
ces déclarations sont bel et bien faites pour préparer l’opinion aux prochains
coups. Car oui, le gouvernement est prêt à aller loin dans sa guerre aux
classes populaires.
Les
attaques programmées dans le budget 2015 parlent d’elles-mêmes. Il y aura 21
milliards de coupes dans les dépenses publiques : 7,7 milliards pour le
budget de l’État, 3,7 pour les collectivités locales et 9,5 milliards de moins
pour la Sécurité sociale et les hôpitaux.
Derrière
ces chiffres, il y a des infirmières ou des enseignants dont les conditions de
travail et le niveau de vie vont se dégrader du fait des suppressions d’emplois
et du gel des salaires.
Il y a
des femmes et des hommes qui seront poussés hors de l’hôpital dans la foulée
d’une opération, au nom de la « chirurgie ambulatoire » et forcés de
se débrouiller. Il y a des jeunes ou des retraités qui se priveront de
médicaments faute d’avoir 20 euros en poche.
Pour
les familles, à la baisse de la prime de naissance pour le second enfant et
l’amputation du congé parental, s’ajouteront le manque de places en crèche, la
baisse des aides pour la garde d’enfant et peut-être celle des allocations
familiales.
Le
gouvernement fait les fonds de tiroirs des milieux populaires. Il s’en prend à
ceux dont le budget est calculé à l’euro près pour distribuer des milliards au
grand patronat au prétexte que cela l’aidera peut-être à embaucher, alors qu’il
ne pense qu’à supprimer des emplois. Pour les arrêter dans leur œuvre de
démolition sociale, il faudra se battre.
Il
faudra une mobilisation telle qu’il craigne l’explosion sociale. Il faudra lui
faire comprendre, qu’il n’a plus seulement affaire à des défilés de notaires ou
de pharmaciens mais à toute la population laborieuse en révolte.
Cela viendra tôt ou tard mais
il faut, dès aujourd’hui saisir toutes les occasions, notamment la journée du
16 octobre proposée par la CGT, pour montrer notre volonté de défendre nos
intérêts et crier notre colère.
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