Lorsque nous allons à la rencontre de la population comme nous l’avons
fait hier matin sur la localité, le mécontentement s’exprime à l’encontre des
attaques que le monde du travail subit actuellement. La dégradation du pouvoir
d’achat, la crainte pour l’avenir sont au cœur des inquiétudes.
La réaction du monde du
travail est nécessaire et urgente. La journée du jeudi 15 prochain en offre une
première occasion d’ampleur. Sur le sujet, ci-dessous, un article de notre
hebdomadaire de cette semaine.
Le
15 mai, affirmer l'unité du monde du travail pour la défense des
emplois, des salaires et des pensions et pour dire non au plan Valls-Hollande
Avant
même l'annonce du plan Valls, sept fédérations de fonctionnaires avaient pris
l'initiative d'appeler à une journée de grève et de manifestation le
15 mai pour le pouvoir d'achat et l'emploi. La provocation des annonces
gouvernementales a donné à cet appel une actualité qui dépasse largement la
seule fonction publique, et devrait concerner l'ensemble du monde du travail.
Les attaques contre
les ressources des 5,5 millions de salariés des différentes fonctions
publiques (État, collectivités territoriales et santé) se sont particulièrement
aggravées. Les salaires devraient être bloqués jusqu'en 2017, ce qui ferait
sept ans de blocage avec celui déjà institué par Sarkozy. Des centaines de
milliers de postes devraient être supprimés « pour assainir, est-il annoncé,
les finances publiques », en réalité pour remplir les poches du grand
patronat qui va se voir offrir 40 milliards de cadeaux divers par
Hollande-Valls. Toute la population laborieuse va en fait devoir payer
l'addition, avec des hôpitaux fermés, des services à la population restreints,
c'est-à-dire une vie partout plus difficile dans les quartiers et villes
populaires.
Mais il n'y a pas que
le secteur public qui est visé. Tous les autres salariés ou ex-salariés sont
sur la sellette. D'abord les retraités, même si l'énormité des attaques
annoncées a amené Valls, pour un temps, a en exclure les plus petites
retraites. Et puis tous les autres salariés voient leurs salaires, leurs
emplois, leurs droits ouvertement menacés par ce gouvernement, qui se conduit
en véritable homme de main du patronat.
Depuis qu'il est en
place Hollande dit et répète qu'il faut « redonner de la compétitivité aux
entreprises », ce qui dans son langage signifie soutenir leurs
propriétaires en s'en prenant à l'ensemble des conditions d'existence de
millions de salariés. Il faut « faire baisser le coût du travail »,
voilà ce qu dit et répète le gouvernement, repris en chœur par tous les
économistes autoproclamés, laudateurs d'un système qui les fait vivre. Alors
oui, c'est l'ensemble des classes laborieuses qui devraient dire : trop
c'est trop, assez de sacrifices pour ceux qui ne vivent que de leur travail
pendant que les plus riches croulent sous les milliards extorqués.
Toute la politique du
patronat et du gouvernement est de diviser les travailleurs en catégories, en
faisant croire que les uns et les autres ont des intérêts particuliers, voire
divergents. C'est là un mensonge. Si les millions de travailleurs se
rassemblaient pour défendre leurs intérêts communs, ils seraient alors une
force irrésistible qui ferait trembler le camp des possédants, comme cela s'est
fait dans le passé, en 1936 comme en 1968.
Bien des travailleurs,
bien des militants en ressentent la nécessité, même si cela n'est pas toujours
exprimé clairement, tant les dirigeants des grandes centrales syndicales se
gardent de fixer une telle perspective. Alors ce sont les travailleurs
eux-mêmes, avec tous ceux qui veulent œuvrer dans ce sens, qui peuvent changer
la donne en obligeant les chefs syndicaux à changer de ton, en les forçant à
agir.
Au-delà de la fonction
publique, des appels ont déjà été lancés dans la santé et à La Poste. Au niveau
de la CGT, la coordination Renault a de son côté lancé un appel à participer à
cette journée. De même, des actions sont annoncées ce jour-là dans la
métallurgie. Dans certaines unions départementales, l'appel à une manifestation
interprofessionnelle est en discussion. Quoi qu'il en soit, il y a tout intérêt
à ce que le maximum de travailleurs se joignent à cette journée sur la base des
revendications vitales pour la classe ouvrière :
- la lutte contre le
chômage par l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre
tous, sans perte de salaire.
- l'augmentation
massive des salaires et des pensions et leurs garanties par leur indexation sur
la hausse des prix, en imposant ce que le mouvement ouvrier a toujours appelé
l'échelle mobile des salaires.
Paul Sorel
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