Valls, allié favori du patronat
et ennemi juré des travailleurs
« Volontaire »,
« courageux », « efficace », les médias ne tarissent pas
d’éloges sur le nouveau Premier ministre. Sur la foi d’un sondage indiquant que
58 % des Français sont « satisfaits » de sa politique, ils
brodent sur la « popularité » de Valls comparée à celle de Hollande.
Que le sondage, réalisé quinze jours après sa nomination soit complètement
bidon, ne les gêne pas.
En
revanche, c’est certain, Valls a la cote auprès du patronat. Reçus en fin de
semaine à Matignon, les représentant du Medef, des PME et des artisans sont,
paraît-il, tombés sous le charme. « Je lui donne une note très supérieure
à celle de son prédécesseur », aurait lancé un participant.
Et pour
cause ! Tous les cadeaux promis dans le pacte de responsabilité d’Ayrault
seront au rendez-vous, avec en prime, un cadeau bonus : « zéro charge
sur le smic ».
« Zéro
charge » est la revendication du Medef et de la droite depuis fort
longtemps. Depuis tout aussi longtemps, tous les Premiers ministres annoncent
des baisses ou des exonérations de certaines cotisations. Eh bien, Valls fait
plus vite et plus fort : sur le smic, il les supprime toutes ! C’est
un cadeau de 2000 euros par an et par salarié et un encouragement à payer les
travailleurs au Smic.
À ce
cadeau bonus, s’ajoutent la diminution des cotisations familiales sur les
salaires jusqu’à 3,5 fois le smic, la suppression d’une contribution payée par
les entreprises d’un montant de 6 milliards, la baisse de l’impôt sur les
sociétés et les 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité emploi. Au total,
le gouvernement offre 38 milliards au patronat.
Mais,
nous dit-on, Valls a aussi pensé aux salariés les plus mal payés : le smic
net augmentera au 1er janvier 2015.
C’est
une escroquerie. Outre que le gain pour les smicards – 1,36 euro par jour – est
dérisoire, il s’agit d’un tour de passe-passe car l’augmentation du salaire net
sera obtenue en baissant les cotisations salariales. Autrement dit, le salarié
gagnera d’une main ce qu’il perdra de l’autre, car ce sera autant d’argent en
moins qui financera les prestations maladie, chômage, famille ou logement.
Comment
ces prestations seront-elles payées demain si l’argent des cotisations
patronales et salariales ne rentre plus dans les caisses ? Le gouvernement
ne le dit pas.
Mais il
n’y a pas besoin d’être expert économique pour comprendre que, tôt ou tard, on
nous dira que la Sécurité sociale n’a plus d’argent et qu’elle ne peut plus
verser ce qu’elle payait auparavant.
C’est
ce qui vient de se produire avec l’accord sur l’indemnisation chômage conclu
entre le Medef, la CFDT, FO et la CFTC. Sous prétexte qu’il y a déficit de la
caisse de chômage, les droits des chômeurs vont être rognés de 800 millions
d’euros. Même les chômeurs âgés ne seront pas épargnés !
Demain,
Valls nous fera le coup sur l’assurance maladie, les prestations logement,
famille, les aides au transport, les retraites – encore. Et ce d’autant plus
qu’il s’est engagé à faire 50 milliards de baisses dans les dépenses publiques.
Sur la
lancée d’Ayrault, Valls s’apprête à mettre en œuvre les mesures les plus
rétrogrades, les plus régressives que l’on ait vues depuis bien longtemps.
Comme
la droite, les socialistes justifieront leurs attaques contre la Sécurité
sociale en expliquant qu’ils veulent la sauver. Ils demanderont des sacrifices
pour la compétitivité, pour combler les déficits, en jurant qu’après cela ira
mieux pour tout le monde.
On nous
joue cette musique depuis des années, pour le résultat que l’on connaît :
chômage, bas salaires, exploitation pour les classes populaires, profits et
sinécures pour une minorité.
Les
grandes familles capitalistes, pourtant responsables de la situation
catastrophique dans laquelle nous sommes plongés, ont été confortées par la
crise. Aujourd’hui, elles jouent à nouveau leurs fortunes au casino de la
spéculation. Il y a peu, Bouygues mettait 15 milliards sur la table pour
racheter SFR.
Alors,
quand les politiciens expliquent qu’il faut faire des efforts parce que le
grand patronat ne peut plus payer les cotisations et qu’il est forcé de
licencier, ils mentent et se rendent complices de la guerre sociale qui
consiste à appauvrir la grande majorité pour enrichir une toute petite
minorité.
Pour
les Hollande et Valls comme pour les Sarkozy et Le Pen, les travailleurs ont le
sort qu’ils méritent. Mais tôt ou tard, les galériens de l’économie, les
travailleurs, les ouvriers, les employés, les petites mains, sans qui rien ne
pourrait tourner dans cette société, se lèveront, et ils revendiqueront leur
dû.
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