Elections
municipales : faire entendre le camp des travailleurs
Le compte à rebours des
élections municipales est lancé. Sauf dans les petites communes, ces élections
voient s’affronter des listes présentées par les différents partis. Mais bien
malin est celui qui peut dire, à coup sûr, à quel parti se rattache telle ou
telle liste, tel ou tel candidat.
Les
candidats du PS, craignant de pâtir du discrédit gouvernemental, ne tiennent
pas à mettre en avant leur étiquette et insistent pour que l’on ne parle que du
local. Et cela va bien, au fond, aux candidats de droite car l’UMP n’est pas,
par les temps qui courent, une si bonne carte de visite.
Ils
veulent ainsi dépolitiser ces élections. Comme si ces programmes locaux et leur
financement ne dépendaient pas eux aussi de la politique nationale ! Il ne
faut pas entrer dans leur jeu.
Cela va
faire deux ans que Hollande est au pouvoir. Il a lanterné les travailleurs et
laissé le chômage exploser, en justifiant les licencieurs. Non seulement le
gouvernement a fait cadeau sur cadeau au patronat, mais il l’a aidé à aggraver
l’exploitation, au nom de la compétitivité.
Élu sur
le slogan « le changement c’est maintenant », Hollande
continue la politique de Sarkozy. Comme la droite, il sacrifie les travailleurs
sur l’autel des profits du patronat. Et il faudrait que les travailleurs ne
disent pas leur colère ? Il faudrait qu’ils attendent l’élection de
2017 ? Il n’y a pas de raison !
Ces
élections municipales, suivies des européennes, tombent à point nommé pour que
les travailleurs, les chômeurs, les retraités, écœurés par cette politique, la
dénoncent. La droite et l’extrême droite n’ont pas le monopole de
l’opposition ! Les travailleurs peuvent faire entendre leur camp et leurs
intérêts de classe.
Les
candidats se disent tous « à l’écoute des habitants ». Mais ce qui
changerait la vie de millions de femmes et d’hommes serait d’avoir un travail
en CDI, à temps plein et de ne plus être ballotés de petits boulots en petits
boulots. Ce serait d’être assurés de toucher un salaire permettant de payer
factures, loyers et traites.
Même
lesdits problèmes « locaux », l’habitat, les transports, relèvent
d’un rapport de force général. Car les 50 milliards de coupes dans les budgets
publics prévues par le gouvernement se feront justement dans les transports,
dans les budgets consacrés au logement, à la santé, à l’éducation !
Pour la
bourgeoisie, le bilan de ces cinq années de crise est positif. Elle a réussi,
avec l’aide des gouvernements successifs, à s’approprier une partie de plus en
plus importante des richesses en aggravant l’exploitation et en se servant dans
les caisses publiques. Pour l’écrasante majorité de la population, il s’agit
d’un recul dans les conditions de travail et d’existence. Il faut montrer au
gouvernement qu’il ne pourra pas continuer éternellement dans cette voie.
Du
Parti socialiste au Front national, en passant par la droite, tous sont
d’accord pour prêcher aux travailleurs l’attentisme si ce n’est la résignation.
Les uns comme les autres défendent l’idée qu’il faut d’abord et avant tout
retrouver de la compétitivité, gagner des marchés et de la croissance,
c’est-à-dire améliorer les affaires et les profits de la bourgeoisie.
Les
travailleurs ne doivent se laisser lanterner ni par les uns ni par les autres,
ils doivent avancer leurs exigences.
On ne fera pas reculer le
chômage sans imposer l’interdiction des licenciements, la répartition du
travail entre tous et des embauches massives. Les travailleurs doivent affirmer
leur volonté de se défendre aussi contre la démolition de leur pouvoir d’achat
et de leurs droits sociaux.
Imposer ces revendications vitales dépendra de la combativité du monde du travail dans son ensemble et de sa capacité à renouer avec les luttes massives. Mais dans les élections, chacun, individuellement peut faire le geste d’affirmer ces revendications.
Imposer ces revendications vitales dépendra de la combativité du monde du travail dans son ensemble et de sa capacité à renouer avec les luttes massives. Mais dans les élections, chacun, individuellement peut faire le geste d’affirmer ces revendications.
C’est
avec cet objectif que Lutte Ouvrière a constitué des listes pour les élections
municipales dans les grandes villes et les villes ouvrières du pays pour faire
entendre le camp des travailleurs. Dans les élections européennes qui suivront,
Lutte Ouvrière se présentera avec le même objectif.
Ces listes signifieront le
rejet de cette politique antiouvrière qui consiste à lanterner les travailleurs
et à leur demander de patienter alors même que tout est fait pour démolir leurs
conditions d’existence.
Elles
permettront à ceux qui le veulent de faire un geste politique sans ambiguïté,
celui d’affirmer les revendications des travailleurs, la dignité ouvrière, la
fierté d’appartenir à une classe sociale qui produit tout et fait vivre la
société.
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