« Travailleurs de tous les pays,
unissez-vous » - Karl Marx
Après la
polémique déclenchée par Valls sur les Roms, après le drame des migrants noyés
au large de Lampedusa, l’expulsion de Léonarda et la proposition honteuse de
Hollande lui proposant de revenir faire ses études en France, seule, ont
relancé le débat sur les frontières et l’immigration.
Le Pen crie au laxisme et dénonce une fois
de plus « les pompes aspirantes de l’immigration ».
Copé se convertit aux thèses les plus extrémistes du FN en proposant de revoir
l’aide médicale d’État, le RSA et le droit du sol. Les deux reprochent au
gouvernement de ne pas être assez dur contre les immigrés alors que la
politique d’immigration des socialistes n’a rien à envier à celle de Sarkozy.
Valls se vante même du record des
reconduites à la frontière battu en 2012. Combien de Léonarda ou de Khatchik
dont la scolarité et l’intégration sont brutalement interrompues ? Combien
de familles renvoyées dans un pays où elles sont indésirables ?
Le Pen est spécialiste pour opposer une
misère à une autre, pour monter les pauvres contre de plus pauvres. Mais tous
l’approuvent en disant « qu’on ne peut pas ajouter de la misère à la
misère ». Comme si la misère des chômeurs et des travailleurs venait de la
misère des plus pauvres !
Il ne s’agit pas de partager la misère et
encore moins de choisir entre deux misères. La misère, il faut la combattre en
allant chercher l’argent dans les poches des exploiteurs.
Il suffit d’aller dans les beaux quartiers
où vivent les familles bourgeoises, les Arnault, Bettencourt, Peugeot pour se
rendre compte qu’il y a de l’argent. L’année dernière, tous ces gens-là ont
arrondi leur fortune de 30 milliards. Mais s’ils ont fait 30 milliards de plus,
en pleine crise, c’est qu’ils ont appauvri d’autant les classes populaires.
Ceux qui veulent fermer les frontières et
empêcher les travailleurs immigrés de circuler le font tantôt au nom de la
crise, tantôt parce qu’il y a trop de chômeurs. Mais qui a plongé l’économie
mondiale dans la crise si ce n’est les financiers ? Qui sont les
responsables du chômage si ce n’est les licencieurs ?
Certains accusent les immigrés d’occuper
des logements qui manqueraient à des Français. Mais sans eux, les millions de
logements HLM n’auraient jamais vu le jour, les routes n’auraient pas été
construites, les usines n’auraient pas pu tourner. Et c’est encore le cas
aujourd’hui.
Ce sont les capitalistes de la finance et
de l’industrie et leur rapacité qui plongent de plus en plus de travailleurs
dans la misère et le chômage ici. Et ils en font autant à l’échelle du monde,
car pour eux, il n’y a pas de frontières qui tiennent.
Après avoir pillé les pays pauvres au
temps de la colonisation et les avoir condamnés au sous-développement, les
groupes capitalistes continuent de les exploiter et de les vider de leur sang.
Si des centaines de milliers de pauvres ne voient plus d’autre solution que de
tenter de passer clandestinement les frontières au péril de leur vie, c’est
qu’ils ne peuvent plus vivre dans leurs pays.
« Les travailleurs n’ont pas de
patrie », disait Marx, tant il est vrai que le sort que le
capitalisme réserve aux prolétaires est d’aller là où il y a du travail. Tant
il est vrai que rien ne leur sera jamais donné, jamais assuré, pas même le
droit de se faire exploiter dans le pays où ils sont nés !
La vie de beaucoup de travailleurs est
celle de perpétuels nomades. Pour certains, il s’agit de faire quelques
dizaines de kilomètres pour changer d’usine et de ville. Mais d’autres sont
forcés de faire des milliers de kilomètres, de changer de continent, de langue
et d’abandonner leurs attaches.
Aujourd’hui, des jeunes Français
diplômés tentent une carrière à l’étranger, en Grande-Bretagne, aux États-Unis,
à Singapour. Personne ne leur conteste ce droit. Il n’y a aucune raison d’en
priver les autres travailleurs. Quels que soient sa nationalité, son origine ou
ses papiers, tout travailleur doit être libre de circuler et de s’installer où
il le souhaite.
Le
mouvement ouvrier conscient s’est toujours affronté à tous ceux qui voulaient
opposer les travailleurs les uns aux autres pour les détourner du combat à
mener contre les exploiteurs. La solidarité de classe et l’internationalisme
doivent constituer les valeurs de la classe ouvrière
« Non
aux expulsions », « régularisation de tous les travailleurs »
font partie de ses revendications. Elles participent de la conscience des
travailleurs de se considérer comme un tout et d’avoir à mener un combat commun
pour se libérer et libérer toute la société de l’oppression et de la misère.
Le capitalisme a réalisé le brassage
des travailleurs du monde entier. Il les a soudés dans un sort commun. Il faut
que leur lutte pour s’émanciper devienne commune !
A faire circuler.
A faire circuler.
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