mercredi 31 juillet 2013

Géodis-Saint-Ouen l'Aumône : la grève est bien l'arme des travailleurs. Deux articles extraits du dernier numéro de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière

 
 
 Geodis (Saint-Ouen-l'Aumône) : les travailleurs en grève font reculer leur patron
Lundi 15 juillet, la totalité des salariés de l'entreprise Geodis de Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) se sont mis en grève contre la fermeture de leur site, annoncée pour mi-septembre.
     Geodis, filiale de la SNCF, possède 26 sites en Ile-de-France, qui effectuent de la préparation de commandes et du transport pour de grands groupes industriels. Sur celui de Saint-Ouen-l'Aumône, 48 salariés réceptionnent et préparent des commandes pour le trust pharmaceutique Johnson et Johnson.
     Celui-ci ayant décidé de changer de fournisseur, la direction de Geodis a brutalement décidé la fermeture pure et simple du site en septembre prochain, alors que déjà, depuis février, plus d'une vingtaine d'emplois ont été supprimés, ce qui avait alors provoqué une première grève de quelques heures.
     La décision de la fermeture a été prise lors d'un CE extraordinaire le 11 juillet, et annoncée aux travailleurs le lundi suivant. Immédiatement, la totalité des salariés, y compris des employés et des chefs qui n'avaient jamais fait grève, ont décidé d'arrêter le travail et de bloquer toutes les marchandises entreposées sur leur site. Des salariés qui avaient prévu de partir en vacance ont tout annulé pour rester avec leurs collègues.
     Les grévistes revendiquaient davantage de propositions de reclassements internes, avec des garanties de salaires et de postes et le doublement de la prime en cas de licenciement.
     Devant le silence de la direction de Geodis, les grévistes ont décidé de bloquer trois autres sites Geodis en plus du leur, dont celui d'Achères, qui approvisionne l'usine de Peugeot Poissy en faisceaux électriques et en panneaux de porte. C'est suite à ce blocage du site d'Achères, et aux conséquences sur la production de l'usine Peugeot Poissy, que la direction de Géodis a enfin accepté de recevoir les syndicats. Elle a cédé sur une augmentation de 6 000 euros de la prime de licenciement, de 500 euros de la prime de mutation, et sur le paiement de deux jours de grève.
     Mais les travailleurs restent vigilants : « Si jamais la direction tente de nous entourlouper sur le plan social, on remettra ça ! »
                                                                Correspondant LO                         
 
PSA Poissy : les travailleurs de Geodis bloquent la production
À l'usine PSA de Poissy, les effets du blocage du site de Geodis Achères ne se sont pas fait attendre. Deux heures après, une des chaînes de montage de l'usine était à l'arrêt faute de pièces. Normalement, c'est toutes les demi-heures qu'un camion part d'Achères pour approvisionner Poissy. En fait, comme dans toutes les entreprises de l'automobile, il n'y a plus aucun stock chez PSA. Et, dès qu'il y a le moindre problème (intempéries, pannes de camions, grève de sous-traitants...), la direction met les travailleurs en chômage technique.
      L'équipe du matin a eu une heure d'arrêt, l'équipe d'après-midi, elle, n'a quasiment pas travaillé et les ouvriers de l'équipe de nuit ont été mis en chômage. Et comme le blocage du site Geodis continuait dans la soirée, la direction a demandé aux salariés en équipe du matin de téléphoner à un numéro vert pour savoir s'ils travailleraient le lendemain.
     De nombreux ouvriers de l'usine PSA, évidemment solidaires avec les travailleurs de Geodis, avaient en revanche la rage contre le patron qui décide ce type de gestion pour faire des économies, mais en fait payer les conséquences aux ouvriers.
     En attendant, du fait de la grève des travailleurs de Geodis, 950 voitures n'ont pas été fabriquées à l'usine de Poissy.
                                                                        Correspondant LO

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