Journée d'action du 9 octobre : face à l'austérité et au chômage la nécessaire mobilisation du monde du travail
La CGT, seule parmi les centrales syndicales pour l'instant, appelle à
une journée de mobilisation le 9 octobre prochain. S'appuyant sur un
appel syndical européen, la confédération envisagerait
plusieurs manifestations pour, selon la CGT de la métallurgie, « la
défense de l'emploi industriel et de l'industrie », considérée comme un
levier permettant de combattre le chômage.
La défense de l'emploi industriel, la plupart des travailleurs y sont
bien entendu favorables, mais encore faut-il préciser ce qu'on entend
par là. Pour les patrons qui dirigent l'industrie, cette
défense a un sens, celui de la sauvegarde et même de l'augmentation de
leurs profits. Et pour les travailleurs qui voient leur emploi menacé,
elle en a un autre.
Eux en ont assez de supporter l'accroissement continu du nombre des
chômeurs, les annonces de plans de suppressions d'emplois, la
précarisation croissante du travail, qui pèsent en fait sur le
niveau de vie de tous.
Et cette situation n'est pas, comme on tente de le faire croire, une
triste fatalité dont tous, patrons et travailleurs, seraient victimes :
elle est le résultat d'une politique patronale dirigée
exclusivement par le souci de préserver les profits, quel qu'en soit le
prix pour les salariés, même s'il faut pour cela jeter à la rue des
milliers de travailleurs, même si ceux qui restent doivent
subir des conditions de travail d'un autre âge.
Si le patronat entend par « défense de l'industrie » un motif pour
exiger aides et subventions, prélevées sur l'argent public économisé sur
les services nécessaires à la population, les
travailleurs y mettent autre chose : la défense de leur emploi.
Les travailleurs ont donc intérêt à participer nombreux aux
manifestations du 9 octobre, à montrer qu'ils représentent une force à
l'échelle du pays. Mais ils devront justement affirmer leurs
exigences. Il s'agit de la défense de leur poste de travail, de la
défense de leur salaire, de la défense de leurs conditions de vie, car
il n'y a aucune raison pour que leur vie et celle de leur
famille passe après les profits patronaux, qui ne serviront qu'à gonfler
la spéculation.
Et s'il y a une production industrielle à défendre, cela doit être
une production qui serve à la population, débouchant sur la construction
de logements, d'hôpitaux, d'infrastructures, de
transports, qui pourrait être assumée directement par l'État sans passer
par des « incitations » aux patrons ne nourrissant que leurs profits.
C'est autour de ces exigences, l'interdiction des licenciements, la
répartition du travail entre tous, la garantie du salaire contre
l'inflation, la défense et le développement des services
publics, que les travailleurs devront être présents dans les
manifestations du 9 octobre le plus nombreux possible.
Et cela ne devra être qu'une première étape dans la mobilisation
sociale, d'une véritable ampleur, qui redonnera confiance au monde du
travail et permettra que la peur de l'avenir change de
camp.
Viviane LAFONT
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire