Pour une éventuelle reprise, combien de licenciements ?
L’annonce de la reprise de l’usine Lejaby d’Yssingeaux, si elle était confirmée, serait évidemment une bonne nouvelle pour les ouvrières menacées de licenciement. Si je me réjouis pour ces travailleuses qui ne perdront peut-être pas leur travail, je veux également dénoncer l’hypocrisie révoltante de ce gouvernement qui, comme par hasard à 80 jours des élections, fait mine de se préoccuper du sort d’ouvrières menacées.
Jour après jour, depuis des années, ce sont des milliers d’usines qui ont fermé sans que ni Sarkozy, ni Wauquiez, ni quiconque lève le petit doigt. Hier, en un seul jour, il a été annoncé que le bâtiment devrait supprimer 10 000 emplois cette année, que 6000 emplois seraient menacés chez Arcelor Mitral, que les chantiers navals Baudet étaient placés en redressement judiciaire…
Il n’est même pas sûr que les gesticulations pré-électorales de Sarkozy et de ses sous-fifres rendent un emploi pérenne aux travailleuses de Lejaby – mais il est certain en revanche que les milliers d’autres licenciés en puissance n’ont rien à attendre d’eux. Comme ils n’ont rien à n’attendre d’aucun des candidats sauveurs suprêmes qui font mine de s’intéresser à eux le temps d’une campagne électorale. Pour imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, les travailleurs ne devront compter que sur eux-mêmes, sur leurs mobilisations et sur leurs luttes.
Nathalie Arthaud, le 2.2.12.
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