Contre le racisme au
travail : compter sur l’organisation ouvrière
Huit organisations syndicales, dont la CGT, la
CFDT, FO, Solidaires, etc., ont décidé de lancer une campagne contre les
discriminations sur le lieu de travail. Il est en effet indispensable de
s’attaquer à ce fléau.
Publié le 26/03/2025
Nombre de politiciens ou de ministres, de droite
ou d’extrême droite et parfois même de gauche, ne cessent d’utiliser les
discours racistes, anti-immigrés, antimusulmans, pour mettre de l’huile sur le
feu. Pour la bonne raison que ces idées servent avant tout à diviser le monde
du travail pour l’affaiblir.
L’exploitation patronale a besoin de diviser les
travailleurs de toutes les façons possibles. Le racisme est une des pires, mais
le patronat en a toujours entretenu de toutes sortes : contrats différents,
fiches de paye différentes, cascade de sous-traitance, titres de séjours et
droits différents... tout cela pour mettre en concurrence les travailleurs
entre eux, et en tirer le maximum de profit. Dans des entreprises de nettoyage
ou du BTP, par exemple, les postes de chef sont donnés aux travailleurs de
certaines nationalités, pour encadrer ceux d’autres nationalités. La
persistance des inégalités salariales entre hommes et femmes dans les entreprises
montre bien aussi à quoi cela sert et surtout qui cela sert. Dans bien des
entreprises, la hiérarchie continue à utiliser le racisme, le mépris, les
humiliations pour imposer son pouvoir et l’autorité du patron.
Malgré cela, les directions des grandes
entreprises parlent souvent de respect des différences et d’antiracisme. Elles
peuvent même faire semblant de se soucier des discriminations, en organisant
des « journées de la diversité » à Stellantis, ou encore l’« alerte éthique » à
la SNCF. Seulement, entre les mains des patrons, la lutte contre le sexisme ou
le racisme devient un moyen de jouer les arbitres et les juges moraux, voire de
sanctionner des travailleurs.
C’est sur ce point que la campagne syndicale est
critiquable car elle remplace la lutte de classe par des contes de fées. Ses
tracts et affiches expliquent qu’il faut compter sur la justice pour imposer
aux patrons qu’ils « ne fassent aucune distinction entre ses salariés ». Au
lieu d’en appeler à l’action collective des travailleurs, les dirigeants
syndicaux ont même le culot de prétendre que « le lieu de travail est avant
tout un espace d’égalité et d’inclusion ». C’est oublier de dire que le
lieu de travail, est d’abord aujourd’hui le lieu de l’exploitation et de la
soumission à la hiérarchie.
Pour finir, le tract syndical explique que « la
loi protège contre la discrimination raciale », en citant l’article 225 du
Code pénal.
Ni la loi, ni l’État, ni la justice ne peuvent
vraiment aider à combattre le racisme, le sexisme et les discriminations. Seuls
les travailleurs eux-mêmes peuvent le faire. Parce qu’ils se retrouvent
ensemble sur les mêmes chantiers, les mêmes chaînes de montage, dans les mêmes
bureaux, ils ont les moyens de créer des liens de solidarité, pour résister au
quotidien et pour changer leur sort demain. Ce sont bien les seules armes et la
meilleure réponse au racisme.
Charles Legoda (Lutte ouvrière
n°2956)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à
Argenteuil et la région :
-Aujourd’hui dimanche 30 mars, de 11 h. à midi, au
marché Héloïse ;
Lundi 31 mars, de 18 à 19 heures, centre cl des
Raguenets à Saint-Gratien.