Dette :
ce n'est pas à nous de payer !
Publié le 14/10/2024
Gel des pensions de retraite
pendant six mois, pour près de 4 milliards d’économies ; relèvement de la taxe
sur l’électricité pour 3 milliards ; coupes dans les budgets des collectivités
locales à hauteur de 5 milliards ; baisse du remboursement de la consultation
médicale pour 1,5 milliard ; coup de rabot sur les indemnités journalières ;
suppression de 4 000 postes d’enseignants… le gouvernement s’attaque à ce qu’il
y a de plus vital pour tous.
Des millions de travailleurs, de
retraités et de jeunes n’ont pas 1 000 euros par mois pour vivre. Ils renoncent
déjà à se nourrir correctement. Ils se chauffent au minimum. Ils reportent la
visite chez le médecin, l’ophtalmologiste ou le dentiste. Et il faudrait accepter
que ce soit pire demain ?
Le gouvernement Barnier parle de
« budget de crise ». Mais pour le monde ouvrier, le budget de crise, c’est tous
les mois ! Les classes populaires payent cher pour l’inflation. Souvent, le
salaire d’un ouvrier ou d’un employé ne suffit plus pour remplir le caddy et
régler toutes les factures, y compris la mutuelle et les assurances en
augmentation constante.
Tous, nous payons le prétendu
déficit des retraites en étant forcés de travailler deux ans de plus. Tous,
nous sommes confrontés aux hôpitaux et à l’école qui manquent de moyens, aux
Ehpad, aux crèches ou aux transports publics saturés : il faut que ces reculs
s’arrêtent.
Et que le gouvernement ne nous
parle pas « d’efforts partagés » ! La surtaxe prévue sur les ultra-riches est
censée rapporter 2 milliards. Mais l’année dernière, les entreprises du CAC 40
leur ont versé 70 milliards de dividendes. S’il manque toujours de l’argent
pour payer les retraites, le personnel des hôpitaux ou les professeurs, il n’en
manque jamais pour les dynasties d’actionnaires, qui ne sont que des
parasites.
Le système capitaliste fonctionne
comme une immense pompe aspirante des richesses produites par les travailleurs.
Il n’est pas fait pour que leur travail paye, mais pour que l’argent aille à
l’argent. Pour que le capital rapporte toujours plus de capital.
En plus de s’enrichir au travers
de l’exploitation, il faut encore que les capitalistes pillent les caisses
publiques. C’est cela qui explique l’ampleur de la dette. Car l’État ne s’est pas
endetté pour faire des cadeaux aux salariés, aux retraités ou aux chômeurs,
mais pour en faire à la bourgeoisie et aux groupes capitalistes.
Prétendant améliorer «
l’attractivité du pays », comme disait Macron, le gouvernement a supprimé
l’impôt sur la fortune. Il a baissé l’impôt sur le capital et celui sur les
bénéfices. Au final, un boulanger a un taux d’imposition plus élevé que celui
d’un actionnaire riche à millions !
Et comme si cela ne suffisait
pas, l’État, comme les régions, les départements et les villes gérés par des
écuries politiques de tout bord ont encore arrosé les grandes entreprises sous
prétexte de les aider à investir, à décarboner…
« Pour l’emploi dans la filière
maritime française », le gouvernement a, par exemple, changé le calcul de
l’impôt des armateurs. En deux ans, l’État a subi un manque à gagner de près de
10 milliards, au profit quasi exclusif d’un seul groupe puisque le commerce
maritime français est contrôlé aux trois quarts par le groupe CMA CGM.
10 milliards envolés, donc, pour
un groupe capitaliste qui a fait un bénéfice de 23,4 milliards d’euros en 2023
et un milliardaire, Rodolphe Saadé, à la tête d’une fortune de 32 milliards. Ce
dernier est désormais connu pour s’être offert le journal La Provence et la
chaîne BFM TV. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Sanofi, gavé d’argent public par
le biais du crédit impôt recherche, se débarrasse de ses chercheurs, et même de
la production de Doliprane, vendue dans une juteuse opération financière.
Les caisses publiques se vident
pour remplir celles des multinationales et de la grande bourgeoisie : ce sont
des vases communicants. Alors, cette dette n’est pas la nôtre, c’est celle de
la grande bourgeoisie, c’est à elle de la rembourser jusqu’au dernier centime.
Rien qu’en supprimant les cadeaux aux capitalistes, en tapant dans les 1 200
milliards accumulés par les 500 plus grandes fortunes et en réquisitionnant une
bonne partie des 180 milliards de profits des entreprises du CAC 40, il y a
plus d’argent qu’il n’en faut.
Ce programme, il faut l’opposer
au gouvernement Barnier et à tous les politiciens qui se prétendent dans
l’opposition mais qui le soutiennent de fait, à commencer par Le Pen.
Faire payer la grande bourgeoisie
serait une première mesure d’utilité publique. Mais l’exproprier et lui enlever
son pouvoir de nuire reste la seule perspective pour en finir avec une société
aussi injuste, inégalitaire et barbare.
Nathalie Arthaud
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Mercredi 16 octobre, de 11 h. à 11 h.30 : marché des Champioux (sous réserve) ;
Vendredi 18 octobre, de 15 h.45 à 16 h.30 marché du Val-Nord ,
Et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;
Samedi 19 octobre : de 10 h.30 à midi, centre Cl de la cité
Joliot-Curie ;
-de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;
-de 11 h. à 11 h.45 devant Auchan au Val-Sud,
-et de 11 h. à midi au marché de la Colonie.
Dimanche 20 octobre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,
Et de 11 h. à midi marché Héloïse.
Lundi 21 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien.