Italie :
tour de vis sécuritaire du gouvernement
Publié le 02/10/2024
Le 18 septembre, les députés
italiens ont approuvé un nouveau décret-loi sur la sécurité publique. Censée
garantir « la sécurité de tous », cette loi vise en réalité tous ceux qui
contestent la politique du gouvernement.
Le « paquet sécurité », comme
l’appellent les Italiens compte une trentaine d’articles, qui couvrent tous les
domaines possibles, de la lutte contre le terrorisme à « l’occupation
illégitime de l’espace public », en passant par l’interdiction du cannabis «
light ».
Il s’agit surtout de transformer
toute manifestation en délit et de renforcer les peines de prison déjà
encourues. L’article 8, par exemple, menace de deux à sept ans de prison toute
personne occupant illégalement un logement ou aidant à cette occupation. Il
autorise également la police à expulser immédiatement les squatteurs. Quant à
l’article 14, il introduit des sanctions pénales – qui peuvent aller jusqu’à
deux ans de prison – pour « délit de blocage de routes ou de voies ferrées » et
qui pourraient concerner tout gréviste manifestant devant son usine. Un
amendement a été ajouté pour aggraver les sanctions visant les manifestations
contre les grands projets, comme celles qui se sont succédé contre le projet de
ligne de train à grande vitesse entre l’Italie et la France.
Une série d’articles vise
particulièrement les immigrés et les réfugiés. Ainsi, les articles 26 et 27
introduisent un nouveau délit, puni de deux à huit ans de prison, pour «
organisation ou direction de révolte » dans une prison ou un centre de
rétention, même en cas de « résistance passive à l’exécution des ordres donnés
». Les détenus ou les migrants accusés du délit de rébellion peuvent en outre
être privés du simple droit à un téléphone. Pour ajouter un petit bonus pour
les forces de répression, la nouvelle loi les autorise à porter une arme
personnelle en dehors de leurs heures de service.
Cet arsenal législatif s’ajoute à
une série de lois prises par les précédents gouvernements de tout bord, en
particulier contre les migrants et les associations leur venant en aide. On
peut d’ailleurs remarquer que cette loi a été adoptée dans un Parlement où la
gauche brillait par son absence. C’est qu’elle ne rechigne pas à emboîter le
pas au gouvernement Meloni d’extrême droite, qui mise sur la démagogie
sécuritaire et xénophobe et justifie son « paquet sécurité » par la nécessité
de « chasser la peur des rues ».
Ce ne sont pas ces mesures qui
empêcheront la montée de la violence et de l’insécurité qui empoisonnent la vie
dans les quartiers populaires. Mais ce n’est pas le problème de Meloni, qui
tente d’intimider par ces mesures tous ceux qui contestent sa politique et
luttent pour leurs droits, dans la rue ou dans les entreprises. La meilleure
réponse à donner à ces lois répressives sera donc de continuer tous les
combats.
Nadia Cantale (Lutte ouvrière
n°2931)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
Lundi 7 octobre, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à
Saint-Gratien ;
Mercredi 9 octobre, de 11 h. à 11 h.30 : marché des Champioux ;