Vive la
lutte des travailleurs de Martinique et de Guadeloupe !
Le ministre des Outre-mer
Sébastien Lecornu est aux Antilles depuis dimanche. Son objectif est de déminer
la révolte sociale qui a éclaté en Guadeloupe et en Martinique. Car il s’agit
bel et bien d’une révolte sociale !
Les médias s’emploient à présenter
les évènements comme des émeutes fomentées par des bandes de voyous qui ne
penseraient qu’à piller, incendier et racketter la population. Exactement comme
ils l’ont fait pour le mouvement des gilets jaunes, ils s’attardent sur les
violences et passent sous silence les revendications portées par les
manifestants.
Qui a pu voir, par exemple, les
images de la manifestation de samedi dernier qui s’est déroulée à
Pointe-à-Pitre et qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes ? Qui a pu
entendre les revendications des salariés et de tous ceux, mères de famille,
chômeurs, qui se regroupent sur certains ronds-points ? Là, il est non
seulement question de l’arrogance du pouvoir et de ses méthodes autoritaires en
matière de vaccination, mais aussi du prix de la bouteille de gaz et de celui du
pain, de la misère et du chômage.
Ce qui est dénoncé, c’est un
pouvoir qui se moque des problèmes de la population. C’est un pouvoir qui a été
complice de l’empoisonnement au chlordécone et qui ne bouge pas le petit doigt
pour essayer de dépolluer les sols. C’est un pouvoir qui est incapable
d’alimenter correctement la population en eau depuis des années.
Installé à 7000 km, le
gouvernement continue de traiter les Antilles comme des colonies et fait des
Antillais des citoyens de seconde zone. En métropole, le taux de chômage est de
8 %, contre 20 % aux Antilles où il y a moins de formations pour les
jeunes, moins de lits d’hôpitaux, moins de médecins… Mais, intérêt de la
bourgeoisie sucrière oblige, il y a traditionnellement plus de sucre dans
toutes les boissons commercialisées, et donc plus de personnes souffrant du diabète !
Tous les prix sont plus élevés aussi, y compris celui des bananes pourtant
produites localement.
En résumé, tous les problèmes qui
se posent ici aux classes populaires, les petits boulots, les bas salaires et l’inflation,
se retrouvent là-bas de façon décuplée.
Cette révolte a les mêmes raisons
que celle qui avait débouché en 2009 sur le mouvement contre la « profitation ».
Celui-ci avait duré 44 jours, avec de grandes grèves qui avaient mis le pouvoir
d’achat au centre des revendications. Eh bien, pour que les classes populaires
aient une chance d’arracher l’amélioration de leur vie quotidienne, il faut que
les travailleurs en deviennent l’aile marchante !
Pour l’heure, le gouvernement a accordé
aux Guadeloupéens ce qu’il avait déjà concédé en Martinique, c’est-à-dire que
l’obligation vaccinale ne soit effective qu’au 31 décembre. Il a aussi promis
1000 emplois jeunes. On est loin du compte ! Mais ces petits gestes prouvent
que la mobilisation fait bouger les choses. Alors, souhaitons que ceux qui se mobilisent
sur les barrages, dans les manifestations et les grèves depuis quinze jours
continuent à le faire !
Le ministre des Outre-Mer s’est
dit prêt à discuter de l’autonomie. C’est une grossière diversion ! Des
notables extérieurs à la révolte populaire et certains indépendantistes peuvent
être intéressés par un changement de statut. Mais ni l’autonomie ni même
l’indépendance ne feront sortir de la misère les pauvres de Guadeloupe et de
Martinique ! L’autonomie ne forcera pas les bourgeois antillais et les
« Békés », héritiers des planteurs esclavagistes, à être moins
rapaces vis-à-vis des exploités.
Personne n’est dupe. Si le
ministre Lecornu parle aujourd'hui d’autonomie, c’est pour refuser de mettre
plus d’argent pour les hôpitaux. C’est pour refuser de mettre les moyens
nécessaires dans un plan de réfection du réseau d’eau. C’est pour ne pas parler
d’augmentation des salaires et des allocations et de leur indexation sur les
prix.
Autonomie ou pas, les
travailleurs sont bien placés pour savoir qu’ils ne se feront respecter qu’en
se battant pour leurs revendications. Si depuis 2009, les gains de la
mobilisation ont été perdus, c’est que les travailleurs ont baissé la garde
quand les patrons, eux, ont continué leur offensive.
Aujourd'hui, les classes
populaires des Antilles sont en situation d’inverser le bras de fer parce
qu’elles se battent. Pour nous tous ici, cela doit être une source
d’inspiration !
Nathalie Arthaud
Les
permanences des jours à venir :
-
-mardi 30
novembre, de 9 h.45 à 10 h.40, centre commercial de Joliot-Curie :
-mercredi
1er décembre, de 11 h à 11h.30 marché des Champioux.
Nathalie Arthaud dans les médias :
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La Fête de Lutte ouvrière à Presles, les 27, 28 et 29 mai 2022
Les habitués de
la fête de Lutte ouvrière à Presles savent que celle-ci se tient d’ordinaire
lors du week-end de la Pentecôte. Or la ligne H de la SNCF, qui dessert la gare
de Presles-Courcelles, sera interrompue pour travaux à la Pentecôte 2022. C’est
pourquoi nous avons décidé d’avancer notre fête annuelle, et de l’organiser
pendant le week-end de l’Ascension, soit les vendredi 27, samedi 28 et dimanche
29 mai 2022. Des dates à retenir !
Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages
voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première
page sur « articles plus anciens). DM