Il n’y a vraiment pas urgence
Le
cirque Romanès à la fête de Lutte ouvrière
À l’occasion de la venue d’un
cirque à Argenteuil avec des attractions auxquelles participent des animaux
dont des félins, des partisans de l’interdiction des cirques avec animaux, un
rassemblement a eu lieu ces jours derniers non loin du cirque en question. Ces
quelques militants ont même pu bénéficier d’un reportage sur FR3 Ile de France,
ce que les luttes des travailleurs et de la population ont bien du mal à
bénéficier ces dernières années.
Cette
question qui intéresse particulièrement une fraction de la jeunesse et de la
petite bourgeoisie peut certes se discuter. Nous apprécions le cirque Romanès
qui fait partie de ces cirques totalement humains même si un des toutous avec
lequel nous avons sympathisé à Presle il y a quelques années n’attendait qu’une
occasion pour s’élancer sur la piste et faire un petit tour pour la joie de
tous.
On
peut tout de même s’interroger sur l’opportunité de ce genre de contestation
dans la situation actuelle. Ces cirques familiaux comme l’art du spectacle a
connu une période très difficile, et il est inutile d’en rajouter pour ces
artistes, les employés, leurs familles, dont les spectacles sont le gagne-pain.
Dans
le reportage de FR3 que l’on peut retrouver sur internet, on ne peut qu’être
frappé entre le profil des quelques manifestants et celui des familles populaires locales
venues avec des enfants pour assister à la représentation.
À titre tout à fait personnel, j’aime bien
les animaux de cirque, et je pense qu’il y a des questions à discuter bien plus
prioritaires. J’avouerai même qu’il m’arrive à l’occasion d’aller tenter
d’attirer l’attention des lions et autres panthères qui s’ennuient dans leurs
cages. Mais enfin, pourquoi pas.
Cela dit, si les lions, les girafes et
les lamas prennent le chemin de la liberté, la suite devra être assumée, et on
peut s’interroger sur la retraite des encagés actuels que leur réserve ces
militants de la cause animaliste. Et puis, j’entends déjà les jappements et
autres miaulements des milliers et milliers de chiens et de chats locaux
réclamant eux aussi la liberté et de pouvoir librement gambader dans les rues
et les bois.
Pour
conclure plus sérieusement, il y aura peut-être demain un moratoire sur la
question. Mais en attendant, ceux que cela intéresse peuvent lire en liaison
avec le sujet un excellent article du numéro de l’été 2019 de notre revue Lutte
de Classe. DM
Cause
animale, véganisme et antispécisme
https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/06/29/cause-animale-veganisme-et-antispecisme_132985.html