mercredi 4 novembre 2020

Bonnes lectures du confinement 2 (troisième page) : Le chagrin des vivants, Folio

 

Un très bon roman de la romancière anglaise Anna HOPE

 


Le temps du roman, 1920, est celui de la mascarade de la « sélection » et de l’arrivée en grande pompe du ‘soldat inconnu » britannique, à Londres, deux ans après la fin de la Première guerre mondiale. Mais le sujet est bien davantage les dégâts physiques, psychologiques et sociaux occasionnés parmi les survivants et leurs proches par une guerre effroyable où périrent près de 900 000 soldats britanniques et plus de 200 000 soldats de son « Empire ».

         La guerre a déglingué nombre de ces survivants, et cela dans toutes les classes de la population. Nous en suivons quelques-uns dont les histoires sont autant de romans à travers le roman.

         Selon différentes étapes, les restes du soldat vont quitter la Somme qui fut un des principaux champs de bataille du corps expéditionnaire britannique, et parvenir à Londres, lors d’une grande mise en scène nationaliste. Durant ces quelques journées,  les personnages vivent, tant bien que mal, et plus mal que bien, puisque leur vie est marquée par leur énorme peine,  leurs morts et leurs regrets.

         À Argenteuil, la librairie Le Presse-papier n’échappe pas au confinement (le point presse en revanche continue de fonctionner). En revanche, l’achat de « livres à emporter » est possible. Celui-là comme bien d’autres.

         À l’étage librairie, on demande un livre, et on vous l’apporte. On peut aussi téléphoner pour commander au :

0139619395

mardi 3 novembre 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 2 novembre 2020

 


Trump ou Biden, c’est Wall Street qui gagne

2 novembre 2020

Nous connaîtrons bientôt les résultats de l’élection présidentielle américaine.

Trump, ce magnat de l’immobilier et vedette de la téléréalité, s’est comporté pendant quatre ans comme le défenseur le plus zélé de la classe capitaliste. Il a baissé les impôts des plus riches et, sous couvert de protectionnisme, a multiplié les cadeaux aux Tesla, Amazon et autres Google. Depuis le Covid, l’État a pratiqué guichet ouvert pour les firmes en difficulté. Wall Street a retrouvé ses niveaux de février, alors que toute une partie de la population s’enfonce dans le chômage, la pauvreté et dépend de l’aide alimentaire.

Les États-Unis sont le pays le plus puissant au monde, le symbole même du capitalisme moderne. C’est un des berceaux des recherches médicales et des technologies les plus avancées, des laboratoires les plus novateurs et des universités les plus renommées. Pourtant, l’espérance de vie y recule. C’est le tribut payé par la population aux profits des assureurs privés et de l’industrie médicale et pharmaceutique. Trump a minimisé la gravité du virus, s’opposant à tout confinement et allant jusqu’à conseiller l’eau de Javel pour se protéger ! Résultat : les États-Unis sont le pays qui compte le plus de victimes de la pandémie. À New York, on a même enterré les morts dans des fosses communes. Les ouvriers des abattoirs ou de l’agriculture, les travailleurs de la santé et des transports, les auxiliaires de vie, les Noirs, les Hispaniques, les migrants, les pauvres, bref, le gros de la classe ouvrière, ont été particulièrement frappés.

Trump a exacerbé la haine raciale, les préjugés crasses, les idées réactionnaires. Contre les manifestants antiracistes, il a appelé à l’usage de la force. Contre les femmes qui veulent disposer librement de leur corps, ce misogyne a nommé des juges susceptibles de remettre en cause le droit à l’avortement.

Cependant, si son concurrent Joe Biden sort vainqueur du scrutin, les choses ne changeront pas pour les travailleurs du pays, ni pour tous ceux qui, à travers le monde, subissent la domination de l’impérialisme américain. Biden a derrière lui un demi-siècle de services bons et loyaux envers le Big Business, comme sénateur puis vice-président d’Obama. Il n’est pas étonnant qu’il devance même Trump pour les dons faits à sa campagne par les grands capitalistes. Biden sera peut-être moins grossier et stupide, mais il défendra tout autant les plus riches contre les plus pauvres.

Ce scrutin se déroule dans un climat tendu. Après le meurtre de George Floyd par un policier à Minneapolis en mai dernier, des millions d’Américains se sont mobilisés contre le racisme et les violences policières qui gangrènent le pays depuis qu’il s’est construit sur les violences de l’esclavage et de la ségrégation. Cette mobilisation est salutaire. Mais des milices d’extrême droite se sont aussi manifestées, encouragées par Trump. Elles n’avaient sans doute jamais disparu, mais récemment un milicien a tué plusieurs manifestants antiracistes, d’autres ont voulu kidnapper une gouverneure, d’autres encore ont paradé en armes. Si Trump perd, ces suprémacistes blancs pourraient chercher à se venger, par exemple sur les Noirs, comme au sale temps de la ségrégation. Et quelle que soit l’issue du scrutin, ils représentent un danger pour la classe ouvrière.

Les États-Unis sont un miroir de notre monde. La crise qui y sévit frappe aussi les travailleurs ici. Ici aussi, la détresse sociale produit ses relents obscurantistes, xénophobes et racistes, et son cortège de violences. En France même, des politiciens attisent la xénophobie, la haine des étrangers ou des musulmans. En France même, des militants d’extrême droite, comme ceux qui ont paradé à Nice la semaine dernière après l’atroce attentat dans une église, attendent leur heure. Ce qui joue là-bas, entre Trump et Biden, se joue aussi ici.

Par le passé, la jeunesse et les travailleurs des États-Unis ont pu être un phare, comme dans les années 1960, avec la contestation de la guerre du Vietnam et la révolte des Noirs, qui inspirèrent des luttes dans le monde entier. Alors, quelle que soit l’issue du scrutin, espérons que les travailleurs de la première puissance mondiale ne se laissent pas enfoncer dans la crise, la misère et les divisions. Espérons qu’ils retrouvent le chemin de la lutte de classe, contre les capitalistes américains et leurs serviteurs à la Trump et à la Biden.   

 

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Éducation : drôle de rentrée, mais de nombreuses réactions

 

Blanquer ne manque pas d’air !

 


Un protocole renforcé va, paraît-il, s’imposer dans les établissements scolaires puisque le gouvernement a décidé de les laisser fonctionner. Depuis septembre, le ministre Blanquer répète que tout est prévu et que tout ira bien. En fait, les enseignants et le personnel devront se débrouiller avec les moyens du bord, déjà bien limités en temps normal, et dramatiquement insuffisants avec l‘épidémie

À brasser du vent, Blanquer n’évitera pas la tempête, qu’il aura bien mérité.

 

De nombreuses réactions

Les tergiversations du gouvernement sur les conditions de l’hommage à Samuel PATY conjuguées à l’amateurisme du gouvernement sur les conditions de reprise dans les écoles ont suscité de très nombreuses réactions. Des enseignants se sont mis en grève dans un certain nombre d’établissements scolaires. Ainsi à Argenteuil, une majorité d’entre eux ont fait grève au lycée Fernand et Nadia Léger. D’autres enseignants le seront aujourd’hui ou dans les jours qui viennent.

  Il y a une réaction de colère sur les conditions de l'hommage au professeur assassiné, mais une revendication revient partout dans le secondaire, là où des échanges entre enseignants ont eu lieu, celle de pouvoir travailler en demi-groupe pour assurer un minimum de protection face au Covid.  

 

Un écho du côté des réactions des élèves

Dans un établissement où l’énorme majorité des enseignants ne tenait pas à discuter collectivement aujourd’hui de l'assassinat de Samuel PATY, un professeur témoigne d’une réaction bien différente de ses élèves de terminale :

« Du coup je suis allé en cours et j'ai fait ce que j'ai pu pour discuter avec les élèves, et c'était vraiment bien. Déjà, il y avait des élèves en larmes, très sincèrement affectés, et aucun élève indifférent. J'ai pas mal d'élèves musulmans qui étaient heureux de pouvoir parler. On a discuté d'abord du pourrissement de la société, notamment le terreau du chômage et de la misère qui guette, qui pousse les individus au repli communautaire et à la délinquance. On a discuté de l'impérialisme aussi, j'avais repris un article de la LDC sur Daesh et l'histoire des groupes terroristes islamistes, dont les musulmans sont les premières victimes. Je t'avoue que j'appréhendais un peu de leur parler aussi franchement, mais c'était très bien. »