mardi 15 septembre 2020

Ehpad : embauches nécessaires. L’appel au secours du maire de Séverac d’Aveyron


Où sont les dizaines de milliers de recrutements nécessaires ?

                                                                   
                                                                     
Le drame
Il fallait entendre ces derniers jours, le maire d’une commune de l’Aveyron, Séverac d’Aveyron, appeler au secours pour pourvoir faire face aux conséquences dramatique de l’épidémie, dans l’Ehpad géré par sa commune. Déjà six décès  ces derniers jours, parmi les résidents. En outre, 48 autres résidents et 20 employés de l'établissement testés positifs au Covid 19.

         Ce drame illustre totalement que, des mois après l’hécatombe du printemps dernier, les moyens nécessaires pour les Ehpad, comme dans les hôpitaux, n’ont pas été mobilisés comme il aurait fallu et comme il faudrait. Et que l’on ne nous dise pas qu’il n’y avait pas de candidats à l’embauche. J’ai en tête le cas de cet aide-soignant intérimaire recruté pour faire face au pic de l’épidémie, qui a ensuite posé sa candidature dans la même clinique recevant des anciens atteints du virus, et qui attend toujours son embauche…

         Les moyens du plan de relance comme de ceux dégagés depuis mars ont été mobilisés en vue du maintien des profits des actionnaires, pas pour les services publics utiles à la population, et en particulier, ni pour les hôpitaux ni pour les Ehpad. Les anciens de cette commune de l’Aveyron en font la dramatique expérience. DM

Argenteuil, épidémie de Covid 19 : passé et actualité, très présente pour les agents de la commune. Extraits du bulletin Lutte ouvrière des Territoriaux d’Argenteuil et de l’ex-Agglo qui paraît aujourd’hui



Castex s’en lave les mains

         L’épidémie de Covid-19 reprend et les médecins alertent sur l’arrivée d’une nouvelle vague. Quoi d’étonnant ? Dans bien des entreprises, les distances ne peuvent être respectées, les transports en commun sont surchargés et les jeunes s’entassent dans les lycées.

         Le gouvernement le sait mais il ne veut surtout pas troubler la production de profit dans les entreprises. Castex se contente d’appeler à la « responsabilité de chacun ». Mais il se garde bien d’invoquer les responsabilités du patronat.

……..

Tous victimes, sur un plan ou sur un autre, par l’épidémie

Ceux d’entre nous qui ont eu des ASA en rapport avec le Covid 19 durant le confinement et les mois qui ont suivi viennent de constater qu’on leur avait retiré un jour de RTT.

         Au travail, à demi au travail, à la maison pour s’occuper de tous et que la vie continue, nous avons tous subi les dommages de la situation créée par l’épidémie.

         Ce retrait d’un jour de RTT s’apparente vraiment à un camouflet. Il doit être restitué.

(ASA : autorisation spéciale d’absence)

 

Pour avoir vécu cela, c’est des RTT supplémentaires qu’il nous faudrait

         La direction et la municipalité nous invitent à ce que nous racontions comment nous avons vécu le confinement.

         Eh bien, nous l’avons vécu très mal.

         Et quand ils nous retirent un jour de RTT à cause de celui-ci, c’est comme si le Covid avait trouvé un petit allié pour nous rendre encore plus pénible le souvenir de ce confinement.

 

Il faut des agents supplémentaires dans les écoles

Ce qui était prévisible a lieu. Malgré tous les soins que nous apportons à respecter les protocoles, le Covid 19 n’en tient pas compte. Des cas ont été détectés, tel celui médiatisé de l’école de la Croix-Duny la semaine passée.

Pour assurer les tâches dans des conditions bien particulières, la question qui, elle, peut être résolue est celle de l’envoi d’agents supplémentaires.

 

Réactivité et informations attendues

À l’occasion du cas de l’école en question, les agents ont été laissés sans information, au moins un certain temps, de la part de la collectivité sur la procédure à suivre.

La direction et la municipalité savent communiquer lorsqu’ils le veulent. Quand il s’agit de répondre à nos inquiétudes, nous aimerions qu’ils aient le même intérêt et la même réactivité.

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Double peine

Suite à la période troublée que nous vivons depuis mars, et que l’administration de la collectivité a bien du mal à suivre sur le plan administratif, certains d’entre nous, malades, se retrouvent purement et simplement en demi-traitement.

         Comme peut-on vivre et faire vivre les siens avec un demi-traitement ?

         Ce ne sont pas seulement les erreurs administratives qui sont à régler, mais la question elle-même du demi-traitement qui devrait l’être définitivement par sa suppression.

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Le calcul est simple

On assiste dans certaines écoles maternelles à une hausse importante du nombre d’enfants qui restent à la cantine et qu’il s’agit de faire manger, avec le Covid, dans des conditions particulières.

Enfants en plus grand nombre, adultes encadrants supplémentaires ! Pour en connaître chaque fois le nombre, il suffit de faire marcher la calculette.

lundi 14 septembre 2020

Covid-19, maladie professionnelle : méfiance


Généreux avec les patrons, tatillon avec les travailleurs, alors méfiance, méfiance !

 


Le ministre de la Santé a annoncé le décret reconnaissant la contamination au Covid-19 comme maladie professionnelle pour "les prochains jours". Annoncé fin mars pour les seuls personnels soignants, le ministère du Travail avait promis de l'élargir à ceux qui avaient continué de travailler pendant le confinement. Mais rien n'est encore acquis.
En dehors des hôpitaux ou des Ehpad, faire reconnaître que la contamination - et seulement si elle a pris une forme grave - a eu lieu pendant le travail, relèvera de l'arbitraire d'une commission médicale.
Le gouvernement, cette fois encore, est moins regardant pour verser les milliards à fonds perdus au patronat que pour indemniser ceux qui ont perdu la santé en servant ou soignant leurs semblables.

Droit du travail : Anthony Smith : recul de la ministre du Travail


Ce n’est tout de même que la moindre des choses

 


Anthony Smith, inspecteur du travail et militant CGT, avait été mis à pied en avril, en plein confinement, puis sanctionné par une mutation d'office dans une autre région. Il lui était reproché d'avoir exigé la mise à disposition de masques et la mise en œuvre de mesures de protection contre le Covid pour les salariés d'une association d'aide à domicile. Pourtant il ne faisait que son travail en tentant de protéger les salariés en demandant que leur direction applique les mesures barrières préconisées par le gouvernement.
Les manifestations et la mobilisation en soutien à Anthony ont obligé la ministre à le réintégrer dans sa région d'origine. Elles ont fait échouer cette tentative. Ce n'est que justice ! 

Éducation, lycées d’Argenteuil et du Val d’Oise : emplois du temps rendant la vie impossible aux lycéens. Témoignage


« J’fais des trous, des petits trous, des trous de dernière classe »

 


« Je l’ai évoqué rapidement la semaine dernière, je souhaite y revenir plus longuement.  
Il manque des lycées dans le Val d’Oise. Les prévisions de croissance démographiques ne sont pas difficiles à faire : les lycéens d’aujourd’hui sont les collégiens d’hier ! Et ça n’est pas fini. L’inspection académique elle-même estime que le surnombre sera de plus de 5 000 élèves !
Et comme aucun nouveau lycée n’est en chantier, ça ne va pas se résoudre tout seul.  
Résultat, les lycées sont pleins à craquer, et comme le nombre de salle n’augmente pas, les lycées sont obligés d’ouvrir plus longtemps pour assurer tous les cours.  
A cela se rajoute la réforme du lycée général et son organisation en « spécialités » : si l’idée de laisser aux élèves plus de choix dans leurs matières est bonne, comme elle n’est pas accompagnée de moyens matériels et humains supplémentaires, elle rend l’organisation des emplois du temps bien plus complexe. On avait commencé à le voir l’an dernier avec l’application de la réforme pour les premières. Cette année, la réforme s’applique en première ET en terminale.  
Résultat de tout cela : les emplois du temps des lycéens sont remplis de trous. Des élèves témoignent avoir cours certains jours de 8h à 9h, puis un énorme trou, pour reprendre à 15h ! Avoir au moins une fois deux ou trois heures de trou en matinée ou en après-midi devient presque normal. Bien entendu, les salles de permanence, ou CDI, ne sont pas dimensionnés pour accueillir autant d’élèves. Cerise sur le gâteau, avec le virus qui circule, souvent ces salles restreignent leur accès.
Dans des grandes villes comme Argenteuil, certains lycéens peuvent facilement rentrer chez eux. Mais pas tous. Et surtout, dans les zones moins peuplées, les élèves habitent fréquemment à 5, 10, voire 50km du lycée, ce qui rend bien sur impossible un aller-retour à la maison, les services de bus ne fonctionnant que pour le matin et le soir.  
Là encore, tout cela était prévisible. Tout cela était même anticipé par tout le monde, professeurs, parents, directions. Mais ni le ministre ni la région n’ont jugé bon de chercher une solution ! »

La Manche, nouveau cimetière de migrants, même fossoyeurs


L’horreur du monde

 


Le ralentissement du trafic routier transmanche et la multiplication des dispositifs sécuritaires à Calais poussent de plus en plus de migrants à tenter le passage en Grande-Bretagne sur des canots de fortune. En plus d'être rackettés par les passeurs qui exigent 3 000 à 5 000 euros par personne, ils sont harcelés par la police, qui confisque jusqu'à leurs gilets de sauvetage. Pour ces migrants prêts à tout pour rejoindre l'autre rive de la Manche, ces confiscations valent parfois condamnation à mort. Accorder la liberté de circulation serait la solution pour mettre fin au trafic des passeurs et à ces naufrages criminels. 

Les affameurs

Sur instruction de Darmanin, le préfet du Pas-de-Calais a interdit les distributions de repas aux migrants effectuées par les associations, hormis celle qu’il contrôle.
         Tout cela n’a pas de nom, à moins d’entrer dans le champ lexical des grossièretés. DM

 

Argenteuil, Bezons, la députée d’Argenteuil semble réapparaître


Un fragile indice comme quoi elle n’a pas disparu

 
Elle y a pris pension ?

Chacun est au moins rassuré pour sa famille. Apparemment, elle n’a pas disparu. Elle organise même un de ces jours prochains un « rendez-vous citoyen ». Mais ne comptez pas la voir, c’est un rendez-vous par téléphone.
         Ce terme de « citoyen » accolé à n’importe quoi, comme ici, est bien la preuve qu’il ne veut pas dire grand-chose.
         On peut même dire que la circonscription a une députée « citoyenne ». Elle a même une permanence « citoyenne ». Et encore plus, elle a une absence « citoyenne » pour les habitants.
         Au point que sur l’affiche que ses proches ont collée sur le panneau face à l’hôtel de ville, tout est barré de noir avec un grand point d’interrogation. Ce n’est pas très délicat, mais cela montre que pour les habitants d’Argenteuil et de Bezons, elle est inconnue au bataillon.
         Certes, elle doit être bien présente au Palais-Bourbon pour participer à la mascarade parlementaire, et voter sans sourciller les Macronneries.
         Absente dans sa circonscription, bien présente pour lever la main à Paris, ce n’est là qu’une énième illustration de la loi du genre. DM

dimanche 13 septembre 2020

Covid : Castex a semé vendredi du vent. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de mercredi qui n’a pris aucune ride par son discours


Masques, tests, quatorzaine : qui vivra verra

09 Septembre 2020

D’après les chiffres officiels, le nombre d’infections au coronavirus augmente de 15 % par semaine. Il y a désormais 574 personnes placées en réanimation, un chiffre à comparer aux 400 de la fin août, et aux 7 000 atteints lors du pic épidémique du printemps. Alors que la situation semble devenir critique à Marseille, des médecins prévoient, si la maladie progresse au même rythme, une nouvelle situation catastrophique dans les hôpitaux en décembre.
Devant cette situation, le gouvernement et son ministre de la Santé Olivier Véran proposent des discours et des rustines. Aujourd’hui les masques sont certes disponibles, du moins pour ceux qui peuvent se les payer en nombre suffisant, mais les tests et surtout leurs résultats ont tendance à se faire attendre. Les conditions d’accueil des jeunes scolarisés, les conditions de travail des adultes dans les établissements d’enseignement ont de quoi inquiéter. Le gouvernement, prévoyant des fermetures de classes, serait en train d’étudier les moyens d’aider les parents à garder leurs enfants. Il serait temps, en effet…
Dans les entreprises comme dans les transports en commun, les gestes barrières et les précautions sanitaires sont réduits à ce qui ne gêne pas la productivité du travail et, surtout, ne coûte rien au patronat.
Le débat public s’est focalisé sur la durée de la quarantaine : 14 jours ou 7 jours ? Dans une société organisée par le chacun-pour-soi et l’État pour le grand patronat, bien des travailleurs indépendants, des salariés précaires ou sous pression, des mères élevant seules leur enfants ne peuvent sans risque arrêter de travailler. Alors, faute de leur offrir les moyens d’attendre les résultats du test puis éventuellement de s’isoler, le ministre de la Santé se borne à raccourcir les délais.
Véran voudrait éviter une nouvelle explosion épidémique, car il sait qu’elle entraînerait la même catastrophe sanitaire qu’au printemps, suivie de la même désorganisation sociale. L’expérience acquise à l’hôpital lors de la première vague ne compense pas, il s’en faut, l’épuisement, le sous-effectif chronique, le manque de moyens, la soumission de la santé aux critères de rentabilité financière. Pour retarder l’échéance, Véran compte sur les seuls gestes barrières, mais sans déranger l’exploitation du travail, sans embaucher pour encadrer les enfants, sans venir en aide à ceux qui ne peuvent s’isoler, sans même mobiliser les moyens de l’État pour tester systématiquement et rapidement.
Pour sauver les profits, l’État a immédiatement trouvé les capitaux nécessaires, quitte à les inventer. Pour combattre l’épidémie, il n’ y a eu que le dévouement des travailleurs en première ligne et il n’y a que la conscience de la population elle-même. Le ministre, lui, se contente de danser pour faire venir la pluie.

                                                                 Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2719)