lundi 14 septembre 2020

Éducation, lycées d’Argenteuil et du Val d’Oise : emplois du temps rendant la vie impossible aux lycéens. Témoignage


« J’fais des trous, des petits trous, des trous de dernière classe »

 


« Je l’ai évoqué rapidement la semaine dernière, je souhaite y revenir plus longuement.  
Il manque des lycées dans le Val d’Oise. Les prévisions de croissance démographiques ne sont pas difficiles à faire : les lycéens d’aujourd’hui sont les collégiens d’hier ! Et ça n’est pas fini. L’inspection académique elle-même estime que le surnombre sera de plus de 5 000 élèves !
Et comme aucun nouveau lycée n’est en chantier, ça ne va pas se résoudre tout seul.  
Résultat, les lycées sont pleins à craquer, et comme le nombre de salle n’augmente pas, les lycées sont obligés d’ouvrir plus longtemps pour assurer tous les cours.  
A cela se rajoute la réforme du lycée général et son organisation en « spécialités » : si l’idée de laisser aux élèves plus de choix dans leurs matières est bonne, comme elle n’est pas accompagnée de moyens matériels et humains supplémentaires, elle rend l’organisation des emplois du temps bien plus complexe. On avait commencé à le voir l’an dernier avec l’application de la réforme pour les premières. Cette année, la réforme s’applique en première ET en terminale.  
Résultat de tout cela : les emplois du temps des lycéens sont remplis de trous. Des élèves témoignent avoir cours certains jours de 8h à 9h, puis un énorme trou, pour reprendre à 15h ! Avoir au moins une fois deux ou trois heures de trou en matinée ou en après-midi devient presque normal. Bien entendu, les salles de permanence, ou CDI, ne sont pas dimensionnés pour accueillir autant d’élèves. Cerise sur le gâteau, avec le virus qui circule, souvent ces salles restreignent leur accès.
Dans des grandes villes comme Argenteuil, certains lycéens peuvent facilement rentrer chez eux. Mais pas tous. Et surtout, dans les zones moins peuplées, les élèves habitent fréquemment à 5, 10, voire 50km du lycée, ce qui rend bien sur impossible un aller-retour à la maison, les services de bus ne fonctionnant que pour le matin et le soir.  
Là encore, tout cela était prévisible. Tout cela était même anticipé par tout le monde, professeurs, parents, directions. Mais ni le ministre ni la région n’ont jugé bon de chercher une solution ! »

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