« J’fais
des trous, des petits trous, des trous de dernière classe »
« Je l’ai évoqué rapidement la semaine dernière, je souhaite y revenir
plus longuement.
Il
manque des lycées dans le Val d’Oise. Les prévisions de croissance
démographiques ne sont pas difficiles à faire : les lycéens d’aujourd’hui
sont les collégiens d’hier ! Et ça n’est pas fini. L’inspection académique
elle-même estime que le surnombre sera de plus de 5 000 élèves !
Et
comme aucun nouveau lycée n’est en chantier, ça ne va pas se résoudre tout
seul.
Résultat,
les lycées sont pleins à craquer, et comme le nombre de salle n’augmente pas,
les lycées sont obligés d’ouvrir plus longtemps pour assurer tous les cours.
A
cela se rajoute la réforme du lycée général et son organisation en « spécialités » :
si l’idée de laisser aux élèves plus de choix dans leurs matières est bonne,
comme elle n’est pas accompagnée de moyens matériels et humains supplémentaires,
elle rend l’organisation des emplois du temps bien plus complexe. On avait
commencé à le voir l’an dernier avec l’application de la réforme pour les
premières. Cette année, la réforme s’applique en première ET en terminale.
Résultat
de tout cela : les emplois du temps des lycéens sont remplis de trous. Des
élèves témoignent avoir cours certains jours de 8h à 9h, puis un énorme trou,
pour reprendre à 15h ! Avoir au moins une fois deux ou trois heures de
trou en matinée ou en après-midi devient presque normal. Bien entendu, les
salles de permanence, ou CDI, ne sont pas dimensionnés pour accueillir autant
d’élèves. Cerise sur le gâteau, avec le virus qui circule, souvent ces salles
restreignent leur accès.
Dans
des grandes villes comme Argenteuil, certains lycéens peuvent facilement
rentrer chez eux. Mais pas tous. Et surtout, dans les zones moins peuplées, les
élèves habitent fréquemment à 5, 10, voire 50km du lycée, ce qui rend bien sur
impossible un aller-retour à la maison, les services de bus ne fonctionnant que
pour le matin et le soir.
Là
encore, tout cela était prévisible. Tout cela était même anticipé par tout le
monde, professeurs, parents, directions. Mais ni le ministre ni la région n’ont
jugé bon de chercher une solution ! »
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