Face à la menace d’une seconde
vague de l’épidémie, le gouvernement a consacré sa semaine de rentrée aux
discours sanitaires. Gestes barrières, port du masque obligatoire, y compris à
l’extérieur, conseils aux « Papys, Mamies », Castex et Macron ont
multiplié les recommandations comme si nous étions de grands enfants ou des
demeurés !
À côté de ça, ils refusent la
gratuité du masque. Et pendant qu’ils en appellent à la responsabilité de chacun,
ils cachent leurs propres manquements. Parce que, malgré la crise dramatique
que nous avons traversée, avec plus de 30 000 morts, le gouvernement n’a
pas fait ce qu’il fallait pour affronter une nouvelle flambée de
contaminations.
Il n’a pas fait ce qu’il fallait
dans les hôpitaux. Il n’a pas fait ce qu’il fallait dans les Ehpad. Il n’a pas
fait ce qu’il fallait dans l’Éducation.
Si tant est que la promesse du
Ségur de la santé de créer 7 500 emplois dans les hôpitaux soit honorée,
il ne s’agit là que de saupoudrages face aux besoins. Et voir le gouvernement
mégoter sur les 300 euros d’augmentation demandés par les hospitaliers alors
qu’il a débloqué des centaines de milliards pour le grand patronat est aussi
révoltant que significatif : la Santé publique et les hôpitaux ne sont pas
sa priorité.
Les Ehpad ne sont pas mieux
traités. Le ministre de la Santé a annoncé la création d’une cinquième branche
de la Sécurité sociale dédiée au grand âge. Mais, dans les maisons de retraite,
où sont les créations d’emplois ?
Beaucoup d’établissements n’ont
pas d’infirmière et de médecin à demeure 24 heures sur 24. Il faut aussi plus
de personnel, plus d’animateurs, et il faut augmenter les salaires. Rien n’a
été fait. Et nous voilà en train de revivre les mêmes horreurs avec certains
Ehpad, condamnés à reconfiner leurs résidents dans leur chambre !
Dans l’Éducation nationale, c’est
la même passivité, la même incurie : il n’y a pas eu d’embauche d’agents
de service dans les écoles, les collèges ou les lycées, pour assurer le surcroît
de travail lié aux désinfections. Pas d’embauche d’infirmières ni de médecins
scolaires. Et pas de recrutement d’enseignants pour dédoubler les classes, ce
qui serait salutaire non seulement pour assurer la distanciation physique, mais
aussi pour rattraper le retard scolaire.
Et puisque les personnels et les élèves
de plus de onze ans porteront le masque, il n’est plus question de
distanciation, ni même d’empêcher le brassage des classes. « Tout peut
reprendre normalement », dit le ministre. Et en cas de mise en
quatorzaine et de cours à distance, les professeurs, les parents et les élèves
seront, comme en mars dernier, livrés à eux-mêmes.
La situation exceptionnelle exigerait
des mesures exceptionnelles, à commencer par des créations d’emplois massives.
Eh bien non ! Et le plus fou est qu’il y a des millions de chômeurs qui ne
demandent qu’à travailler et que, tous les jours, les ministres clament leur
volonté de combattre le chômage !
Jeudi, le gouvernement va
officialiser son plan de relance. L’État dispose de 100 milliards, l’équivalent
de 2,7 millions d’emplois payés 1 800 euros net mensuels, cotisations
sociales incluses. Et au lieu de créer directement ces emplois dans les
secteurs vitaux de la société, il va, une fois de plus, arroser les grandes
entreprises et leurs propriétaires.
À coups d’aides publiques, de
baisses d’impôts et de cotisations, l’État aidera la bourgeoisie à restaurer
ses profits. On comprend que le Medef jubile : le gouvernement fera
remonter les cours boursiers et donnera, de nouveau, du grain à moudre aux
spéculateurs.
Les emplois sont détruits par
dizaines de milliers, les salaires sont amputés, les conditions de vie
aggravées, mais Macron vole au secours des profits des privilégiés !
Les mesures exceptionnelles et
les milliards qui vont avec sont réservés aux capitalistes. Ils vont encore grossir
les fortunes d’une minorité déjà richissime. Les intérêts des travailleurs et
de la société sont à l’opposé et nécessitent un tout autre plan.
Contre les licenciements, il faut
répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Contre l’explosion
du chômage, il faut créer des emplois dans la Santé, l’Éducation, les
transports.
Ces emplois ne généreraient pas
de profits pour la classe capitaliste, ils produiraient de l’utilité sociale,
du bien-être pour tous. Ils répondraient, enfin, aux besoins les plus
indispensables de la société et des classes populaires. Alors, contre le plan
du gouvernement pour la relance des profits, défendons nos intérêts de
travailleurs !