lundi 31 août 2020

Cosmétiques : pollutions non cosmétiques


Il faut faire la peau au capitalisme

 


Le magazine « 60 millions de consommateurs » a relevé la présence de substances potentiellement cancérigènes ou polluantes dans des dizaines de produits cosmétiques de grandes marques, y compris les plus chères.
Pour faire du profit, pour elles, « cela le vaut bien ».

Argenteuil – aménagements sans suivi, le mécontentement monte


Une impasse inadmissible

Carnet de gags (du samedi 29.8.20)
 

On va où ?

Qu'est-ce qu'on choisit ?

Surtout, n'y allez pas, c'est barré au bout

Juste à la sortie automobile de la mairie, ça fait désordre
  

Nous avons évoqué à plusieurs reprises les aménagements importants qui ont lieu depuis des mois dans le quartier Carnot derrière la mairie et Monoprix, et qui ont été, c’est vrai, retardés par l’épidémie. Nous aurons encore l’occasion d’y revenir, car le mécontentement ne va pas tarder à s’exprimer de la part des parents d’élèves au vu d’un certain nombre de problèmes créés par ces aménagements. Mais aujourd’hui, c’est le jeu de piste imposé aux automobilistes que nous avons subi malgré nous qui retiennent notre attention.
         Pour ces automobilistes, pour rentrer dans le quartier, il n’y a pas de souci. La Hic est seulement de comment en sortir, au vu de panneaux tous plus contradictoires les uns  que les autres qui font que l’on se retrouve bientôt coincé dans une voie. C’est d’autant plus vrai durant le week-end. Bien sûr, il reste la possibilité d’utiliser les sens interdits, mais ce n’est vraiment pas conseillé.
         Tout cela, parce qu’il n’y a apparemment personne pour se préoccuper sérieusement du problème.
         Les entreprises de travaux publics font d’énormes profits sur le dos des commandes publiques, de voirie en particulier. Et, pour un chantier aussi important, il n’y aurait personne pour s’occuper des problèmes de la circulation, d’y réfléchir vraiment, et de vérifier chaque jour que tous les panneaux sont installés correctement ?
         Quant à la municipalité, elle a bien un édile dédié aux problèmes de suivi de ces travaux de voirie ! Les vacances sont finies, et il est temps que celui-ci opère une belle soufflante à l’entreprise. DM

dimanche 30 août 2020

Nathalie ARTHAUD sur LCI avant-hier : salaires, délocalisations, organisation de la production, pandémie gérée à la petite semaine, improvisation sur la question des masques. 9 mn d’un point d vue de classe


Capitalisme : des méthodes de gangster


Copains comme cochons

 
On aura tout vu

Douze entreprises de charcuterie industrielle - parmi elles Cooperl, les Mousquetaires ou Fleury Michon, officiellement concurrentes - se sont entendues pendant des années en formant un « cartel du jambon » destiné à maintenir les prix au plus haut aux dépens des consommateurs.
Pour éviter de payer une amende de 35,5 millions euros, Cooperl fait maintenant du chantage à l'emploi : la société menace de supprimer des postes en fermant deux de ses quinze usines de charcuterie industrielle.
Des méthodes de gangsters. Comme partout, les industriels de la charcuterie usent de toutes les recettes pour faire du lard.

Afrique : 60 ans après les indépendances des ex-colonies françaises. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


L’indépendance sous contrôle des colonies africaines

26 Août 2020

Entre juin et août 1960, onze anciennes colonies françaises d’Afrique accédaient à l’indépendance. De nouveaux drapeaux apparurent alors, mais les chaînes qui liaient les pays ainsi créés à l’impérialisme français ne furent pas rompues pour autant. Elles prirent simplement une autre forme, qui perdure encore aujourd’hui.
En cette année 1960, l’indépendance des colonies apparaissait enfin comme un phénomène inéluctable. La lutte menée par le peuple indochinois l’avait imposée à la France. En Algérie, de Gaulle était contraint d’ouvrir les négociations avec le FLN. En Afrique même, l’impérialisme britannique avait déjà lâché le Soudan et le Ghana.
Conscients de cette évolution, les dirigeants français n’avaient pas pour autant l’intention de renoncer à la situation de monopole que le système colonial avait longtemps garanti à leur bourgeoisie. La mainmise sur les colonies africaines avait permis à une partie des capitalistes français de bâtir des fortunes en exploitant les paysans et les ouvriers africains à l’abri du marché mondial, et il n’était pas question que cela cesse. De Gaulle, arrivé au pouvoir en 1958, s’attacha donc à mettre en place un cadre politique permettant que cette domination économique puisse se perpétuer après l’indépendance.
Les grands ensembles qu’étaient l’Afrique occidentale française (AOF) et l’Afrique équatoriale française (AEF) avaient été divisés en circonscriptions administratives, dont les limites devinrent les frontières des nouveaux États. Leurs dirigeants furent sélectionnés par de Gaulle et son conseiller aux affaires africaines, Jacques Foccart.
Ce fut le cas de l’ivoirien Houphouët Boigny. Gros propriétaire, il avait un temps fait figure d’opposant aux colons à la tête du syndicat des planteurs africains, avant de devenir député puis ministre dans le gouvernement français de Guy Mollet, qui décida d’intensifier la guerre d’Algérie. Il devint tout naturellement le premier président de la Côte d’Ivoire, et resta jusqu’à sa mort, en 1993, au centre de tous les mauvais coups de l’impérialisme français dans la région. Léopold Sedar Senghor, agrégé de grammaire et plusieurs fois ministre sous la ive République, devint de son côté président du Sénégal. Dans d’autres pays, les administrateurs coloniaux poussèrent en avant des hommes choisis des années auparavant et qui allaient devenir présidents. Quand cela ne suffisait pas, un coup d’État bienvenu pouvait toujours rectifier le tir, comme celui de décembre 1965, qui porta au pouvoir, en République centrafricaine, Jean Bedel Bokassa, ancien officier des troupes coloniales en Indochine et en Algérie.
Les fidèles ainsi sélectionnés furent de plus encadrés par tout un appareil de conseillers et de fonctionnaires français qui contrôlèrent de fait les nouvelles institutions. La présence de ministres français au sein des gouvernements africains sembla même longtemps naturelle, comme celle de l’ancien administrateur colonial Jean Collin, qui fut successivement ministre des Finances, et de l’Intérieur au Sénégal.
Conscients que, au-delà des présidents, l’État repose avant tout sur des forces armées, les dirigeants français prirent le plus grand soin de garder le contrôle sur celles des pays désormais indépendants. Elles furent constituées à partir des anciennes troupes coloniales de l’armée française, mais avec un encadrement tout ce qu’il y a de plus français. En République centrafricaine, ce fut ainsi Marcel Bigeard, un des bourreaux de la bataille d’Alger, qui fut chargé de constituer l’armée nationale. Au Niger, la nouvelle armée comptait tout au plus une quinzaine de sous-­officiers africains, tous les officiers étant français.
L’armée française proprement dite gardait aussi ses bases, qui lui permettent encore aujourd’hui d’intervenir dans les anciennes colonies. C’est ainsi qu’en 1964, les parachutistes français rétablirent le président gabonais Léon Mba, renversé par un coup d’État militaire, protégeant ainsi les intérêts de la compagnie pétrolière Elf. Au Cameroun, les troupes françaises réprimèrent sauvagement, avant et après l’indépendance, le soulèvement populaire mené par l’Union des populations du Cameroun et assassinèrent son dirigeant, Ruben Um Nyobe.
Les accords signés à l’indépendance contenaient aussi des clauses économiques. Celui signé avec le Niger, conjointement avec la Côte d’Ivoire et le Dahomey (l’actuel Bénin), prévoyait ainsi de « réserver en priorité à la République française la vente des matières premières et des produits classés stratégiques : uranium, hydrocarbures liquides ou gazeux, lithium, thorium, béryllium, leurs minerais et composés. » Dès le début, était ainsi inscrit noir sur blanc le pacte qui allait lier l’impérialisme français aux dirigeants de ses anciennes colonies : un soutien, en échange du droit de piller leur pays. Les trusts français voyaient leurs intérêts garantis.
Les nouveaux États indépendants se virent aussi refuser le droit de créer leur propre monnaie. Ils durent continuer à utiliser une monnaie liée au franc français, le franc CFA, créé en 1945 sous le nom de franc des colonies françaises d’Afrique, qui devint simplement le franc de la communauté financière africaine. Il n’y eut même pas besoin de changer le sigle.
Ce franc CFA était lié au franc français par une parité fixe, ce qui empêchait les gouvernements des anciennes colonies d’avoir le contrôle de leur propre monnaie. À l’origine, 1 franc français valait 50 francs CFA, et lorsque ce franc CFA fut dévalué en 1974, ce fut à l’initiative du gouvernement français et du FMI, et pour le plus grand malheur des pays africains. Deux banques centrales étaient créées pour gérer cette monnaie, l’une pour les ex-colonies d’Afrique de l’Ouest et l’autre pour celles d’Afrique centrale, avec des francs CFA formellement différents. Mais elles ne jouissaient d’aucune autonomie. Au lendemain de l’indépendance, la totalité de leurs avoirs en devises étrangères devaient être déposés à Paris sur un compte du Trésor français. De plus, des administrateurs français siégeaient dans les organes dirigeants de ces banques centrales africaines.
Les anciennes colonies se voyaient ainsi privées de toute possibilité de mener une politique économique indépendante, pour le plus grand bénéfice des trusts français, qui pouvaient faire circuler librement leurs capitaux dans cette vaste zone où ils étaient les maîtres, et en rapatrier leurs bénéfices, sans taxes ni frais de change.
Soixante ans après, l’essentiel de ce système, mis en place à l’indépendance, est toujours en vigueur. Les grands groupes français, aujourd’hui Bouygues, Bolloré, Total, ont certes dû céder une partie de leur monopole à de nouveaux concurrents, mais ils ont toujours un accès privilégié aux ministres africains pour signer des contrats en toute opacité. Macron a aussi parlé de mettre fin au franc CFA. Mais l’armée française intervient encore comme elle veut pour défendre les intérêts de la bourgeoisie française, ne jugeant même pas utile de rendre des comptes aux gouvernements locaux. Cette pression et ces interventions militaires ont permis à l’impérialisme français de mettre fin aux tentatives de certains dirigeants, comme Sékou Touré ou Thomas Sankara, d’échapper à son étreinte. Ainsi, durant les soixante ans d’indépendance, le pillage par l’impérialisme français a pu continuer.
                                                    Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2717)
 
 
Administrateur colonial au Congo en 1905

Nazisme : industriels et nazisme ont fait très bon ménage


Continental n’en est qu’un exemple

 

En France aussi : Louis Renault en 1935 prêt à faire des affaires avec Hitler

Un historien vient de publier ses recherches sur les liens entre le trust allemand du pneu et de l'équipement automobile Continental et le régime nazi. Continental s'était parfaitement accommodé du nazisme au point d'en devenir le « fournisseur de la guerre hitlérienne » en vendant des pièces de chars, d'avions, masques à gaz, des semelles... à l'armée allemande. Et en retour le régime lui avait fourni plus de 10 000 travailleurs forcés venant des territoires occupés ou de camps de concentration.
     Après la guerre, les dirigeants de Continental ont tous été blanchis et ont pu continuer leur carrière. Son PDG a même été nommé à la présidence de Daimler-Benz…
     Voilà qui rappelle que pour leurs profits, les capitalistes sont prêts à soutenir, voire à hisser au pouvoir, même les régimes anti-ouvriers les plus immondes

Argenteuil, fibre, pour le profit maximum, installations bâclées à moindre coût


Une gêne énorme, un gâchis social qui l’est tout autant

Autant raconter ce cas personnel totalement révélateur
 
La fibre a été installée dans notre appartement. Notre opérateur actuel est… SFR qui a eu la délégation de le faire dans l’ensemble de la commune.
         Il y a quatre semaines, plus d’internet. Problème de code SFR, difficulté pour joindre les services idoines de cet opérateur. Nous y parvenons. Nous étions alors en vacances, quelques jours après la panne, résoudre le problème n’était pas urgent.
         Code récupéré, retour de vacances, contact établi par téléphone avec une opératrice. Les manipulations à distance ne donnent rien. Un rendez-vous est pris pour le jeudi 27 août. Ce jour-là, le technicien SFR est présent. L’espoir renaît.
         Je découvre alors l’état des éléments du coffret de l’escalier où se trouvent les fibres (voir photo). Tristesse. Les boitiers-porteurs de la fibre sont minuscules, les fils s’entremêlent, et il suffit d’un rien pour que le système soit rompu. Le technicien remet en place. Tout est vert. Ça marche ! Euréka….
Mais l’affaire n’est pas finie.
         Car cela marche durant 24 heures… et puis ce vendredi à 16 heures 30, rebelote, plus d’internet. Effectivement, le bouton rouge clignote.
         Je me dis, mais il n’y aurait pas un problème d’activité face au coffret-fibre de l’escalier… Effectivement, un technicien est en train de s’activer dans l’escalier. Un voisin a eu le même problème que nous. Et en réparant, son technicien a apparemment déréglé ou déconnecté notre fibre minuscule dans une installation « ni fait ni à faire ». Et malheureusement, ce n’est pas un technicien SFR mais un technicien Orange pour un abonné Orange… Notre panne n’est pas son affaire…
         Bon la lutte continue. Mais elle va prendre une toute autre dimension. Je rejoins la page « Internet pour tous » sur Facebook.
         Un commentateur me reprochait, sans rire, de me concentrer sur l’affaire Jean Vilar, voilà un argument supplémentaire pour le rassurer. Voilà un nouveau thème de combat sur Argenteuil : mettre un terme à une installation bâclée, et faire que tout le réseau fibre d’Argenteuil devienne fiable. Au-delà du problème personnel évoqué, une affaire collective. DM

samedi 29 août 2020

Emploi : Pôle emploi : l’État cultive la précarité


Pôle emploi : l’État cultive la précarité

Dans le cadre de son plan de relance, l’État a annoncé, lundi 24 août, vouloir recruter entre 3 000 et 5 000 personnes en CDD à Pôle emploi d’ici 2021. Pour réagir à l’explosion du chômage, l’État fabrique donc encore et toujours plus d’emplois précaires.
Et ce n’est pas nouveau. En 2019 déjà, après avoir supprimé 1 100 postes, l’État avait recruté 1 000 personnes en CDD, tout en augmentant les charges de travail. Certains agents disaient devoir suivre jusqu’à 1 000 demandeurs d’emploi chacun.
800 000 personnes supplémentaires se sont retrouvées au chômage au deuxiè­me trimestre 2020. Il y a 4,2 millions de chômeurs, rien qu’en catégorie A. Avec quelques milliers d’agents recrutés, on est loin du compte de ce qu’il faudrait, ne serait-ce que pour recevoir dignement les demandeurs d’emploi.

                                                                   Cécile Seyrig (Lutte ouvrière n°2717)