On
nous informe, un article du Flash de la CGT-95
Emploi
industriel et enjeux fonciers, une contradiction à surmonter !
Ce qui restait des implantations
industrielles historiques à Argenteuil est en voie de disparition. La Sagem a
fermé ses portes il y a peu de temps. Semperit (l’ex-Kléber Colombes d’antan),
après avoir vu fondre ses effectifs est en voie de prendre le même chemin, tout
comme, peut-être à plus long terme, l’ascensoriste Otis. Quant à
Dassault-Aviation qui résiste, on ne sait pas pour combien de temps, puisque le
site d’Argenteuil subit de manière opaque des transferts d’activité.
Le
PDG de cette dernière a résumé le premier aspect de la question. En bref,
« je ferai ce que je veux, je fermerai si je le souhaite, c’est moi qui
décide ». C’est bien-là l’essentiel. Sous le règne de la propriété privée
des moyens de production, les maîtres voudraient imposer leur droit royal et
agir selon leur « bon plaisir ».
Et
puis, deuxièmes larrons de la question, il y a les promoteurs. Ils ont à
investir les gigantesques capitaux dont ils disposent. Loin de l’utilité
sociale et des conséquences de leurs investissements, la seule donne qui les
intéresse est le taux de rentabilité.
Loin
d’être opposés, les intérêts des actionnaires et ceux des investisseurs sont
complémentaires, d’autant plus que les uns et les autres sont souvent
directement les mêmes. Chaque groupe industriel dispose de son entité
immobilière pour réaliser des plus-value avec la vente des terrains qu’elles
envisagent de déserter.
Pour
ce qui concerne les entreprises que nous avons citées, leur foncier représente
sur Argenteuil la perspective de profits juteux.
Et
il y a le troisième larron de l’affaire, celui qui peut entraver ou faciliter
ces opérations immobilières, la municipalité, c’est-à-dire le maire. Mais dans
les faits, il n’est que le maillon faible, circonvenu de toutes parts par les
promoteurs, les opérations de lobbying et la loi d’airain qui fait que ce sont
les actionnaires des entreprises qui commandent. Et le maire d’Argenteuil n’est
pas le dernier à s’incliner devant eux.
A
Argenteuil donc, la situation n’est pas brillante. D’immenses réserves
foncières sont en jeu, dans la zone industrielle de la gare, et dans l’espace
Dassault et ses alentours. Face à la coalition municipalité-promoteurs-actionnaires
et à leur combat douteux, les travailleurs des entreprises argenteuillaises ne
peuvent compter que sur eux-mêmes et tenter pour peser d’unir leurs forces. Ils
peuvent également compter pour cela sur les habitants conscients des enjeux.