Onet, Reinier, SNCF, les patrons doivent céder…
Vonews, la télévision
départementale liée au conseil départemental du Val d’Oise qui n’a jamais
évoqué jusqu’à ce jour la grève des travailleurs du nettoyage qui touche depuis
plus d’un mois mainteant un certain nombre de gares du réseau de la gare du
nord, dont la gare d’Ermont-Eaubonne, abordait le sujet hier matin de la façon
suivante, en évoquant les réactions des maires de ces deux communes :
« Ils disent stop. Depuis le
7 novembre dernier, un conflit social touche la société de nettoyage notamment
en charge de la gare d’Ermont Eaubonne. Conséquences, les poubelles débordent
et le sol est couvert de déchets. Inadmissible pour Hugues Portelli et Grégoire
Dublineau, respectivement maires d’Ermont et d’Eaubonne qui ne cachent pas leur
agacement. Sans prendre parti, les deux élus appellent à prendre en compte la
situation des usagers « qui ne supportent plus de devoir, chaque jour
depuis près d’un mois, traverser une décharge à ciel ouvert ».
Dénonçant une « situation
chaotique » qu’ils estiment être « en totale contradiction
avec la notion même de qualité de service public et de service au public »,
les deux maires « exigent que le règlement sanitaire s’appliquant aux
espaces publics soit respecté, puisqu’il ne l’est plus depuis longtemps ».
Pour eux, il est ainsi « urgent que la raison revienne et que les
acteurs concernés retrouvent le chemin du dialogue et de la concertation afin
de mettre dans les plus brefs délais un terme à cette situation que la durée
rend désormais inqualifiable et inadmissible ». »
Certes
il serait temps que ces deux édiles « prennent parti ».
Pour les
y aider et éclairer les lanternes de ces maires et de Vonews, ci-dessous
l’article du numéro 2575 de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître. A ce
jour, la grève continue plus que jamais :
Nettoyeurs
des gares : la grève continue
06 Décembre 2017
Mardi 5 décembre, ce sont
toujours 99 travailleurs sur 112 qui ont voté, au 34e jour de grève, la
reconduction de leur grève des agents de nettoyage des gares du nord de
l’Île-de-France. Malgré toutes les tentatives d’intimidation du sous-traitant
H.Reinier Onet et de la SNCF, la détermination des grévistes ne faiblit pas.
Vendredi 1er décembre, la
direction les a convoqués pour des négociations et n’a rien proposé de plus que
la semaine précédente. Les grévistes revendiquent que la prime de panier soit
portée de 1,90 à 4 euros et la prime de vacances de 50 à 70 %. Ils demandent
également de vérifier les nouvelles charges de travail, la réorganisation mise
en place apparaissant comme un moyen commode de les aggraver en supprimant de
nombreux postes.
Non contente de faire durer la
grève, la direction a fait appel à la SNCF et à la préfecture pour briser le
moral des grévistes. Le 2 décembre, vers 2 h du matin, la SNCF faisait
intervenir une quarantaine d’intérimaires ou de salariés d’autres sites, sous
protection d’autant de policiers, pour faire nettoyer la gare de Saint-Denis.
Pour essayer de démoraliser les
grévistes, elle a aussi envoyé à nombre d’entre eux des lettres de convocation
à un entretien en vue de licenciement. Les grévistes, qui pour certains travaillent
depuis près de 30 ans dans les mêmes gares, ont changé parfois cinq fois de
société. Pour la plupart, ils n’ont même pas encore signé de nouveau contrat de
travail avec Onet. Dans ces conditions, cette menace de licenciement leur a
paru quelque peu surréaliste. Lundi 4 décembre, ils se sont donc retirés de la
nouvelle séance de négociation, posant en préalable la levée des menaces de
sanction. Ils ont appris le lendemain par un courrier que, dans un souci
d’apaisement, pour les faire revenir aux négociations, H. Reinier Onet
suspendait ses menaces de licenciement.
Tous les jours la grève est
revotée à main levée devant la gare de Saint-Denis. La grève, c’est jour et
nuit, avec une organisation militaire, disent les grévistes qui, pour beaucoup,
dorment sur place dans la gare, n’hésitant pas à se rendre aussitôt, en pleine
nuit, dans une autre où des briseurs de grève sont annoncés. La solidarité
autour d’eux s’organise et ils ne sont pas près de lâcher.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2575)
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