samedi 22 juillet 2017

Macron, armée, pour défendre la grande muette, nombreux sont là pour l'ouvrir...


Le galonné et ceux qui l'encensent

 


La démission du chef d'Etat-Major des Armées, Pierre Le Jolis de Villers de Saintignon, a été saluée par une bonne partie de  l'éventail politicien. Saisissant là l'occasion de critiquer Macron, chacun a rivalisé de déclarations sur le "grand soldat", "l'homme d'honneur", allant jusqu'à faire du général le  champion de l'intérêt public face aux restrictions budgétaires. Comme si l'enveloppe des commandes aux industriels de l'armement était tant soit peu remise en question par Macron !

L'indignation vertueuse de ce beau monde est bien sélective : lorsqu'il s'agit des personnels  des  hôpitaux, des cheminots, des enseignants qui s'opposent aux réductions budgétaires qui aggravent les difficultés dans les services publics, ces politiciens ne leur manifestent pas la même solidarité.

 

La France insoumise… au garde-à-vous

 


"Les conséquences de l'austérité sur l'Armée sont intolérables. Le 'coup de gueule' du Général de Villiers est légitime". C’est par ces mots qu'Alexis Corbière, député de La France insoumise et porte-parole du mouvement de Jean-Luc Mélenchon a protesté contre les mesures pourtant dérisoires de baisse momentanée du budget de la Défense.

Après les drapeaux tricolores et La Marseillaise, imposés dans les cortèges mélenchonistes, c’est au son du clairon et pour défendre l’Armée française  que la mal nommée « France insoumise » se met en branle.  Au pas cadencé.

Maroc Rif – Al-Hoceima : poursuite des manifestations


Maroc – Al-Hoceima : les manifestations continuent sur les plages

La mobilisation ne faiblit toujours pas à Al-Hoceima, dans le Rif marocain, malgré la répression systématique. Ne pouvant plus se rassembler dans les rues de la ville, les manifestants continuent à défier le régime en organisant des sit-in sur la plage, dans la mer, ou en remplaçant les chansons traditionnelles à l’occasion d’un mariage par leurs slogans.
Depuis la fin de l’année 2016, les manifestations se succèdent pour réclamer la fin de la « Hogra », ce mépris des autorités pour la population, qui a conduit à la mort horrible de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson broyé dans une benne à ordures alors qu’il cherchait à récupérer sa marchandise confisquée. Les manifestants, soutenus par une large partie de la population d’Al-Hoceima et des villes alentour, demandent des investissements pour créer des emplois, construire une université et un centre hospitalier. Ils tiennent aussi à ce que cesse la militarisation du Rif, mise en place par Hassan II après un soulèvement en 1958 et permettant toujours un contrôle étroit de la région par l’armée.
À partir de la fin mai, la répression s’est durcie, avec l’arrestation de nombreux manifestants. Aujourd’hui, près de 240 d’entre eux font l’objet de poursuites judiciaires, 176 sont détenus. Le procès des principaux leaders, Nasser Zefzafi et Silya Ziani, a commencé. Ils sont sous le coup d’accusations, comme l’atteinte à la sécurité intérieure, l’entente avec l’étranger ou l’atteinte à la « sacralité » de la monarchie.
Les rassemblements sont systématiquement dispersés par les policiers ou les gendarmes, ce qui a d’ailleurs conduit à des scènes cocasses quand les hommes en uniforme ont dû pourchasser dans l’eau les manifestants des plages qui s’étaient éparpillés en mer ! Les arrestations continuent elles aussi. La police a même osé convoquer et interroger pendant quatre heures un petit garçon de 6 ans qui apparaissait sur une vidéo invitant la population à manifester. Dans le même temps, des proches du pouvoir appellent à la conciliation, les pelleteuses commencent à s’agiter sur les chantiers en cours, des rumeurs font état d’une grâce royale à l’occasion de la Fête du trône, le 30 juillet.
S’agit-il de dissensions à la tête de l’État marocain, comme beaucoup le pensent ? En tout cas, les autorités ont interdit les manifestations des 19 et 20 juillet. De leur côté, les manifestants ne s’en laissent pas conter et continuent à se mobiliser comme ils le peuvent pour exiger la libération des détenus qui ne font que réclamer une vie digne.

                                          Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2555)

Livres d'été : Alberto Moravia, La Ciociara, J’ai Lu : :


Alberto Moravia, La Ciociara, J’ai Lu
 


J’avais parmi mes livres ce volume que je n’ai jamais été tenté de lire à cause de la … couverture. Et puis…
         Et puis, j’ai lu récemment un récit qui vient de paraître sur les exactions commises par des soldats des régiments de goumiers marocains  durant l’offensive de 1943-44 pour briser la résistance de l’armée allemande sur le chemin de Naples à Rome. Dans ce livre, il est question du roman du grand écrivain italien Alberto Moravia, La Ciociara. Me voilà donc à la recherche de ce livre que je ne voulais pas lire… et que j’ai bien fait de lire.
         C’est donc un grand livre dans la série de « Ce que le bon roman apporte à l’Histoire ». Sur ces évènements de 1943-44 dans cette région montagneuse du Latium, non loin de la mer. Sur les horreurs d’une guerre qui prend en otage les populations. Sur le fait de ces masses d’individus qui ne veulent pas voir où la société les conduit, et qui découvrent à leur corps défendant que cette société les conduit vers l’horreur. Sur la condition des femmes qui en sont souvent les premières victimes.
         Soit, ce n’est pas gai, mais voilà notre condition d’homme, et à nous de nous intéresser de près à cette société, et à ses ressorts. Nous sommes certes peut-être en vacances. Justement le temps de fouiller dans nos bibliothèques, et de faire ce genre de « pose lecture », et de tranquillement, lire ce type de beau roman, beau au sens qu’il sonne tellement juste.

vendredi 21 juillet 2017

Argenteuil Semperit ils ne lâcheront rien !


Vive la lutte des travailleurs !

 


Malgré les vacances, le quatrième rassemblement de solidarité avec les travailleurs de Semperit a été un succès qui donne chaud au cœur. Un petit groupe de militants de Lutte ouvrière était présent comme les semaines précédentes. Chacun s’est donné rendez-vous dès le début de septembre, au retour de vacances que l’on souhaite les meilleures aux travailleurs de Semperit menacés de licenciement !
         Les syndicats de Semperit avaient déposé en référé une plainte pour non-respect de la loi dans la procédure engagée par leur direction. Le juge s’est prononcé mercredi incompétent pour rendre un avis sur le champ. Celui-ci sera donné le 2 août prochain !
 
 

Education, Argenteuil et le maintien de la semaine scolaire sur cin jours


Explication à géométrie variable

Pour décider de maintenir encore la semaine d’école de 5 jours à la rentrée prochaine, le maire d’Argenteuil a avancé l’idée qu’avant de changer d’horaires une concertation préalable était nécessaire.
         Comme ce souci démocratique auquel il ne nous a pas habitués l’honore !
         Mais notre petit doigt  nous a donné une explication moins louable. Les horaires sur cinq jours ont nécessité la mise en place de séquences d’animations effectuées par des travailleurs-animateurs sous contrats précaires. Les décisions de Macron sur les rythmes scolaires ayant été prises tardivement, le maire d’Argenteuil ne pouvait dénoncer leur contrat sans prendre le risque de se retrouver aux prud’hommes, d’y perdre d’une façon totalement légitime, et de devoir casquer (avec notre argent) !
         Oui, c’est plus raisonnable monsieur le Maire ! Et plus proche de la vérité ?
 




        
 

 
 

Macron le grand, mégalomania en portrait


Pour sourire un peu…
 

Déjà que les travailleurs ne peuvent pas l’encadrer…

 
Le maire d’Argenteuil risque d’être très inquiet, tout comme son chef de cabinet, voire son DRH. Quant à l’adjoint aux finances, déjà très remonté contre le jeune Macron, on l’imagine le devenir maintenant encore davantage s’il faut qu’il décide une telle dépense imprévue si ce n’est intempestive…
         Bigre il est vrai que le problème est de taille ( !), presque insoluble. Le portrait officiel de Macron a un format supérieur à celui de Hollande. Ce dernier mesurait 50 centimètres de large pour 65 de long, celui du nouveau président de la République en fait 50 sur 70 ! Il faut un nouveau cadre…
         Il y aurait bien une solution, celui de le changer. Mais l’adjoint aux finances n’en dort plus la nuit. Le maire et son chef de cabinet se consultent. Le DRH ne sait comment faire pour embaucher un encadreur…
         Il y aurait bien d'autres solutions, celles-là totalement économiques. Laisser le portrait du précédent. Vu de loin on n’y verra que du feu. Ou se passer de portrait tout simplement !

Rafle du Vel’ d’Hiv’, l'Etat n'aime pas reconnaître son rôle, même des décennies et des décenies plus tard


Rafle du Vel’ d’Hiv’ : reconnaissance tardive 

Le 16 juillet, Macron a commémoré la rafle du Vel’ d’Hiv, organisée il y a 76 ans par la police française. Mais la reconnaissance de la vérité historique n’avait que l’apparence du courage.
Les 16 et 17 juillet 1942, à Paris, plus de 13 000 Juifs étrangers, dont une majorité de femmes et d’enfants, furent raflés chez eux par 4 000 policiers français et furent conduits au Vélodrome d’Hiver. La police française les envoya ensuite dans les camps de Drancy et de Pithiviers, d’où ils furent déportés vers les camps d’extermination. La responsabilité en incombait au gouvernement de Pétain et Laval, qui collaborait avec zèle avec le régime nazi.
En amont, la rafle avait été préparée par diverses mesures antisémites, en particulier le recensement des Juifs et le port obligatoire d’une étoile jaune. Au total, plus de 80 000 Juifs français ou résidant en France furent exterminés dans les camps. Et chaque jour dans les rues, dans le métro, la police et la justice traquaient également les communistes, les résistants et les récalcitrants au travail obligatoire en Allemagne.
Après 50 ans de silence, c’est en 1995 que Jacques Chirac reconnut la responsabilité de l’État français dans la monstruosité de la politique antisémite de Vichy. Macron n’a fait que prendre sa suite, quand il a dit : « Oui, je le redis ici, c’est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation. », en ajoutant, « Le racisme et l’antisémitisme existaient déjà pendant la 3e République ».
Il y a bien eu en effet continuité entre la 3e République et Vichy, puis entre Vichy et la 4e République : celle de l’appareil d’État.
Car si Laval fut fusillé à la fin de la guerre et Pétain emprisonné, la quasi-totalité des exécutants et des responsables de l’État restèrent en place. À commencer par les policiers, leur hiérarchie, et les juges.

En 1945, de Gaulle et ses successeurs, qui avaient choisi pendant la guerre le camp des États-Unis, voulurent éviter un vide étatique, et surtout, que la population ne règle elle-même ses comptes. Même René Bousquet, organisateur de la rafle en tant que secrétaire général de la police en 1942, put continuer après la guerre une carrière dans la banque, soutenant les campagnes de François Mitterrand avec lequel il resta ami. Un autre haut responsable de la collaboration, Maurice Papon, qui s’occupa de la déportation des Juifs en Gironde et fut préfet de police de Paris en 1961 lors de la répression des Algériens, finit sa carrière comme ministre de Giscard d’Estaing.
C’est cette continuité qui explique la chape de silence posée avant la reconnaissance bien tardive de 1995. Le rôle des policiers, des juges, des préfets, de l’État français a été occulté, nié, pendant tout ce temps. Si dans certains manuels d’histoire d’aujourd’hui, on voit la photo des gendarmes français gardant le camp de Pithiviers, cette même image a été censurée dans le film Nuit et Brouillard en 1956.
Aujourd’hui, trois quarts de siècle après, alors que tous les responsables de l’époque sont morts, la plupart tranquillement dans leur lit, Macron peut sans risque jouer la comédie, il ne gêne plus personne. Mais cette continuité de l’État se poursuit. Et les soutiens aux pires dictatures, y compris celles commettant des massacres, voire un génocide, comme au Rwanda, font partie de la politique impérialiste de la France… menée aujourd’hui par Macron.

                                       Antoine FERRER (Lutte ouvrière n°2555)
 
A Beaumont-sur-Oise, demain-après-midi, rassemblement pour le premier anniversaire de la mort d’Adama Traoré. Nous y reviendrons demain matin.
 
 

Algérie, femmes comme les hommes


Algérie : baignades contre l’obscurantisme 

Dans l’est algérien, à Annaba, des femmes ont décidé de réagir aux pressions des groupes de religieux qui mènent la chasse à celles qui ne se voilent pas et osent se rendre à la plage. Durant le ramadan en juin dernier, ils les prenaient en photo puis publiaient les clichés sur les réseaux sociaux, avec parfois le nom de ces femmes, laissant alors libre cours aux commentaires de menaces et aux insultes.
Depuis, une autre forme de pression s’est développée avec cette fois des menaces plus directes, des jeunes hommes organisant une véritable police des mœurs sous le regard complice des autorités publiques. Mais face à cela des femmes ont décidé d’agir.
Ces femmes se sont organisées, elles aussi via les réseaux sociaux, à travers un groupe qui compte aujourd’hui plus de 3 200 membres. Elles se donnent rendez-vous pour des baignades collectives. Trois actions de ce genre ont déjà eu lieu en juillet avec des femmes en maillot de bain et même en bikini. Les militantes dissimulent jusqu’au dernier moment le lieu précis de la baignade dans la crainte de représailles éventuelles. Une participante témoigne de sa première expérience : « C’était très agréable car on se sentait à l’aise au milieu de toutes ces femmes et on se sentait supérieures numériquement donc c’était très rassurant. »
                                  Christian CHAVAUX (Lutte ouvrière n°2555)
 

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