jeudi 1 décembre 2016

Argenteuil, Spie, Vinci, et les élections législatives en vue




Le stationnement, le BTP, et les législatives

Alors qu’il vient d’annoncer sa candidature pour les élections législatives de juin, le député d’Argenteuil-Bezons déclare avoir porté plainte en tant qu’habitant d’Argenteuil contre l’accord qui a été signé en 2014 par la municipalité conduite par son adversaire G. Mothron et SPIE, le gestionnaire du stationnement jusqu’en 2013. Alors qu’il était maire, P Doucet avait effectivement remis en cause cette délégation dite de « service public » et l’avait remise à l’entreprise Vinci. Cet accord transactionnel avec SPIE va conduire la Ville d’Argenteuil à lui verser sur plusieurs années 13,6 millions d’euros !
         Dans cette affaire, le député s’appuie sur un rapport de la cour régionale des comptes qui est effectivement sans ambigüité sur le sujet (voir synthèse sur internet, référence ci-dessous). Celle-ci note : « Une convention déséquilibrée dont les effets continueront de peser sur les finances de la collectivité jusqu’en 2018 ».
         Ce n’est pas par altruisme que les entreprises privées sollicitent des délégations de service public. Signées par les seuls élus, loin des habitants, elles leur rapportent une part importante de leurs profits. Mais dans ce cas particulier, que ce soit la délégation de 2006 à SPIE ou cet accord de 2014 en faveur de celle-ci, cette délégation et ses suites ont été une affaire particulièrement bonne.
         Là où l’initiative de P Doucet interpelle, c’est qu’elle vient comme un « cheveu sur la soupe », toujours loin des habitants qui sont pourtant au premier chef concernés, et surtout dans un « timing » très particulier :
         Fillon l’emporte dimanche. Son partisan local, Xavier Péricat, doit se sentir pousser des ailes et doit rêver au joli mois de juin. P Doucet annonce sa candidature, et deux jours plus tard évoque sa plainte dans une vidéo, plainte qui vise, de fait, au premier chef le susnommé, l’actuel adjoint aux finances d’Argenteuil, et qui l’était déjà en 2006 et 2014, moments cruciaux de cette affaire SPIE. Et tout cela a lieu fin novembre 2016, alors que le rapport de la cour régionale des comptes qui fait état du problème est daté, lui, de février 2016 !
         Pour résumer, les élections législatives approchent. Les entreprises du BTP font des bonnes affaires, aux dépens en particulier des habitants des villes, en l’occurrence de la population d’Argenteuil qui ne roule pas sur l’or comme chacun sait. Et les notables bourgeois s’agitent de leur côté en vue des élections.
        
http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Commune-d-Argenteuil-95-Enquete-Gestion-du-stationnement-urbain

Education : « Touche pas à ma ZEP » : le mouvement prend de l’ampleur. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître



« Touche pas à ma ZEP » : le mouvement prend de l’ampleur

Alors que la ministre de l’Éducation nationale tente de désamorcer le mouvement naissant au sein des lycées sortis de la zone d’éducation prioritaire (lycées ZEP), il s’étend maintenant à 88 lycées et touche 14 académies.
Lors de la troisième journée de grève, le 29 novembre, le mouvement a gagné les académies de Lille et de Lyon. Ces établissements ont décidé de se mettre en grève après avoir appris leur sortie de l’éducation prioritaire. Cette disparition des lycées de la carte ZEP, outre qu’elle modifie le salaire de l’ensemble du personnel, va supprimer à terme des moyens importants : des effectifs réduits disparaissent (30 élèves par classe de seconde générale au lieu de 35, 24 élèves au lieu de 30 dans les lycées professionnels), ainsi que des dédoublements de classes, des postes d’assistants sociaux, d’infirmiers.
Après les deux premières journées de grève, le ministère a reculé sur les primes versées aux salariés des lycées classés en zone d’éducation prioritaire et sur les facilités de mutation. Ces droits sont garantis jusqu’en 2019. Le 28 novembre, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la création de 450 postes pour les lycées défavorisés et le maintien des moyens dans les lycées classés ZEP pour la rentrée prochaine. Mais elle a refusé de préciser où ces postes seraient affectés. De la même manière, elle a renvoyé à un prochain (et hypothétique) gouvernement socialiste en 2017 l’élaboration d’une nouvelle carte ZEP. Elle dit donc aux salariés mobilisés : votez socialiste si vous voulez obtenir satisfaction. Mais les enseignants, les conseillers principaux d’éducation, les agents administratifs ou de ménage ne sont pas dupes de ce chantage. Ils réclament maintenant la redéfinition et l’élargissement de la carte des zones d’éducation prioritaire.
La carte précédente était complètement arbitraire, et de nombreux lycées généraux ou professionnels devraient avoir les mêmes moyens que leurs voisins classés ZEP. L’enjeu est bien l’extension de cette carte de l’éducation prioritaire à tous les lycées des banlieues populaires. De nombreux lycées envisagent de partir en grève reconductible après les vacances, dès le 3 janvier, pour durcir le mouvement. Dans tous les cas, ils ne prennent pas au sérieux les annonces de la ministre.

                             Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2522)

Manifestation à Paris ce 29 novembre

Avec Nathalie ARTHAUD, exprimer notre confiance dans la capacité des travailleurs de relever la tête dans l’avenir



La candidature de Nathalie Arthaud : exprimer sa confiance dans la classe ouvrière

La droite s’est choisi, en la personne de Fillon, un candidat qui affirme clairement sa volonté de s’en prendre aux droits des travailleurs. À gauche, la course à la sélection des primaires du Parti socialiste a commencé et occupera la scène médiatique jusqu’à la fin du mois de janvier. Mais à défaut d’avoir un candidat, le PS a de toute façon un bilan : l’ensemble des mesures antiouvrières prises depuis l’élection de Hollande en 2012. À coups de lois Macron et El Khomri, en augmentant la TVA et les impôts, en versant des dizaines de milliards au patronat au nom de la compétitivité, la gauche au pouvoir a pris le relais de la droite pour servir au mieux les intérêts de la bourgeoisie. Sous Hollande comme sous Sarkozy avant lui, les droits et les conditions de vie des travailleurs n’ont cessé de régresser.
Profitant du discrédit frappant tous ceux qui ont gouverné ces dernières années, Le Pen et le FN cherchent à intégrer ce club des politiciens ayant accès aux responsabilités, qui leur était resté fermé jusque-là. S’ils ont plus que les autres recours à la démagogie, ils sauront eux aussi se montrer de loyaux gestionnaires du système capitaliste, le seul qu’ils ne critiquent jamais.
Au moment des élections, les travailleurs sont appelés aux urnes pour départager ces politiciens en choisissant ainsi eux-mêmes ceux qui, demain, leur imposeront plus d’exploitation, plus de chômage, plus de misère ! Voilà à quoi se résume pour les travailleurs la prétendue démocratie.
À l’opposé de toute cette mascarade, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, se présente pour faire entendre le camp des travailleurs, de ceux qui veulent exprimer leur refus des licenciements, de l’exploitation, du pouvoir des actionnaires et des patrons. Seule candidate communiste, elle se présente aussi pour défendre la perspective d’une société qui ne soit pas fondée sur la course au profit.
Un tel vote ne changera pas la vie : aucune élection n’a pu le faire. Pour faire reculer leurs exploiteurs, les travailleurs seront de toute façon obligés de mener de vastes et profondes mobilisations. Mais ceux qui voteront pour Nathalie Arthaud feront un vote de conscience et de dignité, exprimant leur confiance dans la capacité des travailleurs de relever la tête dans l’avenir.
                                       Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2522)