« Touche
pas à ma ZEP » : le mouvement prend de l’ampleur
Alors que la ministre de
l’Éducation nationale tente de désamorcer le mouvement naissant au sein des
lycées sortis de la zone d’éducation prioritaire (lycées ZEP), il s’étend
maintenant à 88 lycées et touche 14 académies.
Lors de la troisième journée de
grève, le 29 novembre, le mouvement a gagné les académies de Lille et de Lyon.
Ces établissements ont décidé de se mettre en grève après avoir appris leur
sortie de l’éducation prioritaire. Cette disparition des lycées de la carte
ZEP, outre qu’elle modifie le salaire de l’ensemble du personnel, va supprimer
à terme des moyens importants : des effectifs réduits disparaissent (30 élèves
par classe de seconde générale au lieu de 35, 24 élèves au lieu de 30 dans les
lycées professionnels), ainsi que des dédoublements de classes, des postes
d’assistants sociaux, d’infirmiers.
Après les deux premières journées
de grève, le ministère a reculé sur les primes versées aux salariés des lycées
classés en zone d’éducation prioritaire et sur les facilités de mutation. Ces
droits sont garantis jusqu’en 2019. Le 28 novembre, la ministre Najat
Vallaud-Belkacem a annoncé la création de 450 postes pour les lycées
défavorisés et le maintien des moyens dans les lycées classés ZEP pour la
rentrée prochaine. Mais elle a refusé de préciser où ces postes seraient
affectés. De la même manière, elle a renvoyé à un prochain (et hypothétique)
gouvernement socialiste en 2017 l’élaboration d’une nouvelle carte ZEP. Elle
dit donc aux salariés mobilisés : votez socialiste si vous voulez obtenir
satisfaction. Mais les enseignants, les conseillers principaux d’éducation, les
agents administratifs ou de ménage ne sont pas dupes de ce chantage. Ils
réclament maintenant la redéfinition et l’élargissement de la carte des zones
d’éducation prioritaire.
La carte précédente était
complètement arbitraire, et de nombreux lycées généraux ou professionnels
devraient avoir les mêmes moyens que leurs voisins classés ZEP. L’enjeu est
bien l’extension de cette carte de l’éducation prioritaire à tous les lycées
des banlieues populaires. De nombreux lycées envisagent de partir en grève
reconductible après les vacances, dès le 3 janvier, pour durcir le mouvement.
Dans tous les cas, ils ne prennent pas au sérieux les annonces de la ministre.
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