Les bourgeois et les petits bourgeois « s’imaginent » ce qu’ils
ne connaissent pas
La candidate aux Régionales en Ile de
France était paraît-il venu parler « logement » lors de son
déplacement incognito sur Argenteuil. « Nous voulons
faire du logement pour tous, et notamment pour les classes moyennes,
proclame-t-elle. L’objectif, c’est de casser les ghettos, avec plus d’accession
à la propriété pour remettre de la mixité sociale dans les quartiers. »
« Casser
les ghettos ». Ghettos. Le terme est devenu tellement galvaudé qu’il ne
signifie pas grand-chose. Ce grand notable politique connaît si peu les grands
ensembles, qu’il faut qu’elle leur accole un seul terme :
« ghettos ».
S’agissant
d’Argenteuil, le terme ne s’applique certainement pas. En tout cas, pour les
quartiers bien connu –de loin- par ces gens-là comme la « Dalle » du
Val-nord ou le quartier qui lui fait pendant, de l’autre côté de la voie
ferrée, le Val-sud.
Qu’il
y ait un certain nombre de problèmes – nous les évoquons régulièrement sur ce
blog, mais ces quartiers mélangent différent niveaux d’aisance certes, mais qui
ont tous en commun : celui d’appartenir au monde du travail. Si ce terme
de ghetto veut dire quelque chose –un quartier isolé, refermé sur lui-même,
concentrant une extrême proportion de chômeurs- madame Pécresse a tout faux.
Qu’elle vienne à partir de 7 heures le matin assister à la gare du Val au
départ des travailleurs venant du Val-sud et du Val-nord et se dirigeant vers
leur poste de travail, à paris ou dans d’autres banlieues.
Voilà
le pour les ghettos locaux qui n’existent que dans les fantasmes de ces
gens-là.
Quant
à « plus d’accession à la propriété pour remettre de la mixité sociale
dans les quartiers », là encore cette dame venant des beaux quartiers
pourraient se renseigner. L’accession à la propriété est certes la politique
que partage le maire actuel avec son prédécesseur pourtant honni, au grand dam
de leurs partisans, surtout les leurs qui, devant le moindre programme de
construction hurlent à la « bétonisation », mais que garantit cette
accession ? L’état d’un certain nombre de copropriétés de la Ville qui
nécessitent l’aide de celle-ci démontrent bien autre chose que ce que à quoi
ces gens-là semblent croire.
Et
que lui a dit dans le creux de l’oreille G. Mothron sur la situation des
milliers et des milliers de demandeurs de logement que compte la commune ?
C’est
vrai que, sauf exception, ils ne relèvent pas des classes moyennes.
Mais
au fait, pourquoi, est-elle venue à Argenteuil mardi, elle qui a tout faux,
parlant d’une ville imaginaire, s’adressant à une population non concernée par
son discours.
Mais
il est vrai qu’elle avait tout de même besoin d’un décor, alors…