Suite à notre article d’hier sur les attaques
du maire de Bezons à l’encontre de la CGT d’AB-Habitat, la lettre ouverte
ci-dessous de la section syndicale CGT qu’il a mise en cause.
Dans
cette lettre ouverte est évoqué la démolition de la cité Joliot-Curie que nous
avons combattue. Le maire de Bezons s’était alors effectivement solidarisé avec
les projets de G. Mothron-acte 1 qui voulait se débarrasser de cette cité. DM
Lettre ouverte à Dominique Lesparre,
Président d'AB-Habitat
Monsieur le Président, on ne peut pas
reprocher à la C.G.T. de rester
fidèle à ses valeurs, ses principes et toujours prioriser la défense de tous
les personnels, des locataires et de l'Office.
Dans
votre dernier tract, vous vous attaquez aux personnels et à leur syndicat
C.G.T. pour tenter de justifier votre projet de privatisation. Nous sommes
surpris de ce comportement car habituellement nous nous retrouvions souvent
ensemble dans les luttes pour la défense du service public, du logement
social,….
C’est
désolant. Ce n’est un secret pour personne, nous sommes en désaccord et nous
combattons le projet de transfert à la SCIC. Quand on observe le nombre et la
diversité des consultations sur notre Blog, les 2000 signataires de la
pétition, on voit bien que c’est de tous les territoires que notre dossier est
suivi avec un très grand intérêt tant l’enjeu pour les autres OPH est évident.
Et
de là à accuser la C.G.T. d'AB-Habitat de « collusion » avec le Maire d’Argenteuil !!! Juste pour que
chacun mesure bien la définition du dictionnaire du mot
collusion : « Entente secrète
entre deux ou plusieurs personnes pour nuire à un tiers »
Il n’y a rien de secret à ce
sujet. Il se trouve que sur ce point nous
avons de façon conjoncturelle un intérêt commun à agir. Alors quoi, faudrait-il
nous priver de nos actions pour défendre ce que nous considérons comme bon pour
l’avenir de notre organisme, des locataires et des personnels juste parce que
Monsieur Mothron, certes sur des bases et des objectifs différents, engage
aussi des actions contre ce projet ? Au nom de quel principe sacro
saint qui dépasserait celui de notre indépendance de pensée et d’action ?
Etonnant aussi cette capacité à effacer l’ardoise du temps, en oubliant
allégrement que nous étions les seuls à manifester lors des Conseils Municipaux
d’Argenteuil quand l’adhésion à la Métropole de Grand Paris était à l’ordre du
jour. Ou encore, les luttes dures contre Monsieur Mothron pendant son précédent
mandat. Lui au moins s’en souvient !
Quand Mr MOTHRON et Mr
LESPARRE ont fait un « mariage de raison » en créant la CAAB, nous ne
nous sommes pas permis de crier à la collusion ! De même quand ils ont
assuré un temps ensemble la Présidence et la Co Présidence de l’Office. De même
pour certaines augmentations de loyer, pour la démolition de Joliot-Curie qui
« conjoncturellement » tombait avant celles de la Tête de Pont.
A cette période, la C.G.T. n’a
pas vociféré en dénonçant une quelconque « collusion », sachant bien
que, parfois, on n’a pas une réelle et totale maitrise des choix que l’on
opère. Nous nous sommes plutôt attachés,
avec les associations
de locataires, à engager des
actions contre la flambée des loyers et à empêcher la démolition
de la Cité Joliot Curie…. Ce qui fût plus efficace….
Quant
à la Loi NOTRe, malheureusement cela ne fonctionne pas comme un SELF où on
choisit ce que l’on met sur son plateau. Il faut tout prendre ! Jusque
l’indigestion d’atteintes à la démocratie locale, au principe de libre
administration, à l’asphyxie financière des communes, prélude possible à leur
disparition… . Faut-il pour autant, Monsieur le Président, vous accuser là
aussi de « collusion » avec le pouvoir actuel ?
Au
chapitre des approximations, quand vous écrivez : « Le juge, dans son
ordonnance, a très largement étayé et motivé les rejets (des recours
administratifs) » alors qu’il s’est contenté (un peu trop rapidement) de
dire que les délibérations du CA de l’Office (sans les juger sur le fond) n’ont
plus lieu d’être puisque l’article de la
loi NOTRe à laquelle vous faites référence règle la situation.
Pour
tout dire Monsieur le Président, s’il y a bien un sujet sur lequel les
personnels expriment à votre égard un désarroi, de l’incompréhension et une
profonde déception avec le sentiment que la confiance qu’ils vous portaient a
été trahie, c’est l’amendement DOUCET. En effet, personne ne comprend que si
Monsieur DOUCET a pu faire passer un tel amendement dans les conditions que
chacun connaît, pourquoi n’avez-vous pas agi pour faire en sorte que cet
amendement, à titre exceptionnel et dérogatoire, comporte la possibilité pour
les fonctionnaires d’être employés par la SCIC ? D’autant, qu’un tel dispositif
aurait assurément été accueilli avec un réel soulagement par tous les agents
publics qui vous auraient voués de la reconnaissance.
Et
le mauvais climat ne tiendrait qu’à la C.G.T. de l’Office ! Soyons
sérieux ! Dans tous les documents de l’Office, les passages traitant du
sort des fonctionnaires sont à pleurer. Ils sont traités comme une question
subsidiaire, comme un dommage collatéral obligé, nécessaire pour sauver ce qui
vous est essentiel. Fi de l’angoisse de tous ces agents qui, soit ont opté pour
l’abandon de leur statut et nourrissent les mêmes inquiétudes que les salariés
déjà de droit privé, soit ont choisi de rester fonctionnaires avec toutes les
conséquences sur leurs ressources et leur avenir professionnel. Les uns et les
autres sont plongés dans une incertitude qui ronge, fatigue, tétanise. Alors
faire bloc pourquoi ? Cela ressemble au crocodile qui rentre dans une
maroquinerie, non ?
Monsieur
le Président, ces mots, ces jugements à l’emporte pièce ne vous ressemblent
pas, ne vous appartiennent pas. Il est temps de prendre un peu de recul, de
faire l’effort de s’extraire de certaines postures que d’autres se sont forgés
depuis belle lurette, bien avant tout cela…. Et revenir à des postulats simples
et sains de constat de divergence certes, mais d’admettre réciproquement qu’il
est naturel que chacun agisse pour faire
avancer ses points de vue…
A
bientôt donc...
Le
bureau de la C.G.T. AB-Habitat
Mardi 15 Septembre 2015