mardi 13 août 2013

Argenteuil : quand la droite locale admet totalement le capitalisme à l’échelle générale mais le récuse à l’échelle locale

Je constate qu’ « Argenteuil politique », le blog de la droite locale me fait beaucoup d’honneur en me consacrant une place notable. Bien évidemment, un pourcentage important des commentaires me concernant transpire –été oblige peut-être- la haine.
     Je mets à part le commentaire de « Joelle » qui indique que j’ai « dévoilé » le nom de certains mécènes. Je lui dirai que ma curiosité exacerbée m’a conduit simplement à lire dans le parc d’Argenteuil-plage les inscriptions qui y étaient apposées. Chaque Argenteuillais pouvait hier en faire autant.
     Quant au mécénat des entreprises qui « bétonneraient » la ville, je m’étonne que ceux qui disent cela soient indisposés localement par la présence de ces entreprises, mais la trouvent totalement normale à l’échelle de la société.
     Mon parti, en revanche, ne la trouve ni normale à ce niveau ni à celui des collectivités locales qui représentent un de leurs marchés principaux. Régulièrement, nous l’avons exprimé à travers nos interventions au Conseil municipal (Mais nos détracteurs s’y sont-ils intéressés ?). Mais pour changer les choses, au niveau local il faut changer la société dans son ensemble, dont le principe est cette « propriété collective des moyens de production » aux conséquences si calamiteuses. Tel est le programme des communistes.
    En attendant, on est chauffé « capitaliste », on achète un logement « capitaliste », etc, à des entreprises qui le plus légalement du monde peuvent déduire de leurs impôts un part de leurs dépenses de mécénat…

    Oui, il faut changer la société, et abattre cette propriété collective des moyens de production…DM

Prisons : la fournaise

Des détenus de la prison d’Osny viennent d’être condamnés à des peines de prison jusqu’à deux ans en plus de celles qu’ils purgent actuellement, pour avoir agressé violemment des gardiens et la sous-directrice de l’établissement dans une échauffourée début juillet.
      Des prisons surpeuplées. Des détenus qui cumulaient depuis des années des faits de délinquance. Des gardiens en nombre insuffisant confrontés aux nécessités d’un dur métier. Une préparation à la sortie de prison insuffisante. Un accompagnement pour ceux qui sortent insuffisant également. L’univers de la prison : la fournaise.

Un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine :

La polémique sur les incarcérations : situation explosive dans les prisons

La remise en liberté sans incarcération de deux prévenus condamnés à des peines de trois mois ferme a mis en lumière le problème de la surpopulation carcérale et les conditions de détention indignes des prisons françaises. En effet, ce serait le manque de places à la prison de Chartres qui aurait conduit le juge à reporter l'emprisonnement des prévenus.
     La droite a de nouveau fait ses choux gras de ce fait divers, dénonçant aussitôt le prétendu laxisme de la gauche en matière de justice. Pourtant, malgré les déclarations de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui préconisait pour les courtes peines des solutions alternatives comme le bracelet électronique, le nombre de détenus a atteint au début de juillet le triste record de 68 569 détenus pour 57 320 places. Le taux d'occupation des 191 prisons françaises est ainsi porté à 120 %. Mais ce pourcentage cache de fortes disparités : dans dix établissements ou quartiers pénitentiaires, le taux d'occupation atteint 200 %. C'est particulièrement vrai dans les départements d'outre-mer, laissés pour compte y compris dans ce domaine. Dans 42 autres, on relève une densité comprise entre 150 et 200 %.
     Cette surpopulation carcérale rend les conditions de vie insupportables et explique notamment le nombre de suicides en prison, un tous les trois jours, soit dix fois plus qu'en milieu libre. Ainsi à Nouméa la prison Camp-Est, occupée à 200 %, a connu une émeute le 14 juillet dernier : les détenus s'y entassent parfois à six dans des cellules de 12 m² où ils ne peuvent pas se déplacer ; les matelas sont à même le plancher ; les toilettes n'offrent aucune intimité. Faute de personnel, les lieux sont insalubres, rats et cafards pullulent.
     Avec la chaleur des derniers jours, les prisons deviennent de véritables fournaises et la moindre vexation met le feu aux poudres. Le 1er août, à Bourg-en-Bresse, les détenus ont refusé de regagner leurs cellules parce que des gardiens leur interdisaient le port du short pendant la promenade !
     De la même manière, la rénovation des bâtiments souvent vétustes, qui devrait être une priorité, est sans cesse reportée faute de moyens financiers. À Marseille, aux Baumettes, c'est seulement après une plainte collective des détenus que la réhabilitation a été entreprise sur des crédits déjà existants, aucun moyen supplémentaire n'ayant été débloqué par l'État. Pire, chaque année, les dotations budgétaires consacrées à la maintenance diminuent. Dans ces conditions, de l'avis du secrétaire général CGT des surveillants, cette réhabilitation est un cache-misère.
     La situation est explosive dans les prisons et le restera. La politique sécuritaire de la droite a dégradé la situation en instaurant les peines plancher, mais le gouvernement actuel poursuit en fait la même politique et ne tient aucun compte des revendications des surveillants de prison, qui demandent des embauches.
     Pendant que la droite et le gouvernement se livrent à une fausse polémique, sans moyens supplémentaires dans les prisons la situation ne peut que continuer à empirer !


                                                                    Aline URBAIN

Mali : un président tout sauf « nouveau »

Le vainqueur de l’élection présidentielle malienne, imposée par François Hollande, et à laquelle moins de la moitié des électeurs enregistrés ont participé, est finalement Ibrahim Boubacar Keïta.
     Est-ce que cette élection mettra fin à la crise politique et militaire que connaît ce pays depuis un an et demi ? Probablement pas. La population, qui a payé le prix fort du coup d’État et de la guerre dans le Nord du Mali, n’a pas grand-chose à attendre de ce « nouveau » président qui est en fait un vieux routier de l’État malien dont il a été le premier ministre pendant 6 ans dans les années 1990.

     A l’ombre de l’armée française et des troupes africaines qui la secondent, la corruption de l’État et sa soumission aux intérêts de l’impérialisme français n’est pas près de cesser.

Des élections à l'ombre de l'armée française...

La crise, quelle crise pour la bourgeoisie mondiale ?

      Une compilation des résultats financiers de 2 600 entreprises parmi les plus grosses du monde montre qu’elles réalisent à présent une « marge nette » (une sorte de taux de profit) de 9,3 %, ce qui est le niveau de profitabilité qu’elles affichaient avant la crise de 2008-2009.
L’an dernier elles ont affiché une hausse de leurs ventes de 2 %, mais une croissance moyenne de leurs bénéfices de 12 %.

     Bref tout va bien pour la planète patronale qui bâti ses fortunes sur le gel des salaires et la hausse du chômage des travailleurs. Cela montre que même quand il y la « croissance », comme nous le serine Hollande et ses ministres, cela ne veut pas dire créations d’emplois.

Grèce : chasse aux immigrés

L’été dernier le gouvernement grec avait organisé une rafle gigantesque de 80 000 immigrés sans-papiers. Ils avaient été parqués dans des camps de rétention aux conditions de survie si déplorables que la Grèce a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme 11 fois ces 3 dernières années, sans que grand-chose ne change.
     Samedi dernier, quand les 1 200 migrants d’un camp proche d’Athènes, ont appris que la durée de rétention maximum était portée de 12 à 18 mois une émeute à éclaté et certains se sont échappé. La police organise donc à nouveau une chasse à l’homme dans la capitale.

     Dans cette société à l’économie pourrissante, la barbarie n’est jamais très loin.

lundi 12 août 2013

Editorial des bulletins d'entreprises Lutte Ouvrière de ce lundi 12 août 2013

Retraites, emplois, salaires : les travailleurs doivent se faire entendre haut et fort !

Pour donner l’impression que, tel un capitaine de navire dans la tempête, il restait jusqu’au dernier moment à la barre, François Hollande a démonstrativement retardé ses vacances de quelques jours pour visiter des sites industriels bien choisis et serrer quelques mains, devant l’objectif des caméras de télévision.
     C’est que, a-t-il déclaré, « le chômage, lui, ne connaît pas de vacances », voulant montrer qu’il menait la guerre. Mais cette guerre, il ne la mène pas aux côtés des travailleurs et des chômeurs. Il la mène dans le camp des patrons.
      Depuis un peu plus d’un an, il a laissé les grandes entreprise procéder à des plans sociaux dévastateurs, laissant sur le carreau des dizaines de milliers de travailleurs, à Citroën Aulnay, à Florange, à Goodyear, à Sanofi ou Virgin pour ne citer qu’elles. Il faut y ajouter des dizaines de milliers d’emplois dont on ne parle pas dans les médias nationaux. À cette échelle, on peut parler de la part du gouvernement, non pas de simple passivité, mais d’une véritable connivence.
     Cette connivence se retrouve dans le projet de réforme des retraites que le tandem Hollande-Ayrault est en train de mettre sur pied. Cette fois le gouvernement est directement aux commandes. C’est lui qui décide, même s’il fait semblant de soumettre ses projets aux dirigeants des confédérations syndicales.
      Le gouvernement en place - tout comme celui de Sarkozy-Fillon auparavant - prétend « sauver les retraites des salariés » alors qu’il les démolit. Il prétend que, si on laisse faire, les caisses qui servent à financer nos retraites seront vides dès 2020. Parce que, dit-il, les travailleurs en activité ne seraient pas assez nombreux pour alimenter les fonds qui servent à financer ceux qui sont déjà à la retraite. Outre que c’est reconnaître que le chômage se maintiendra au niveau actuel jusqu’en 2020, c’est « oublier » que la productivité a décuplé durant les dernières décennies, chaque travailleur produisant bien plus qu’auparavant et rapportant bien plus de profit.
       Et puis, pourquoi faudrait-il que les caisses de retraites soient alimentées par les salariés, alors qu’on pourrait - et ce serait plus juste - prendre sur les profits de nos exploiteurs, et en particulier sur les plus gros qui n’ont absolument pas pâti de la crise ?
     Pourquoi faudrait-il accepter cette règle établie par les maîtres à penser du patronat qui voudrait que plus on vit longtemps, plus il faudrait travailler vieux ? Telles des machines dont la durée de vie et la rentabilité sont calculées sur la durée de leur fonctionnement. Tout cela relève d’un bluff orchestré par la gauche aujourd’hui, reprenant sans rien changer les arguments de la droite. Un bluff d’autant plus visible que dans le même temps, on supprime massivement des emplois. Cela montre qu’en réalité, les employeurs ne cherchent pas tant à faire travailler plus longtemps les salariés en les exploitant jusqu’à la corde, mais cherchent à réduire leur retraite à des pensions de misère.

     Depuis plus d’un an les socialistes sont aux affaires et les coups tombent, de plus en plus drus sur les travailleurs. Il est plus que temps que le monde du travail montre, dans la rue, collectivement, sa colère. Pas seulement contre le projet de démolition de nos retraites, mais pour dire qu’il y en a ras-le-bol du chômage, de la précarité, des salaires bloqués et du pouvoir d’achat qui s’amenuise.
       Le mardi 10 septembre, CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à une journée d’action. Aucun travailleur ne se fait d’illusions. Une simple journée ne peut contraindre le gouvernement à remiser son projet sur les retraites et, encore moins, à changer sa politique vis-à-vis du monde du travail et des classes populaires. Mais ce sera l‘occasion de montrer à la fois notre mécontentement, notre colère vis-à-vis de la politique sociale de ce gouvernement.

     Ce sera l’occasion d’exprimer la volonté de ne pas s’en arrêter là et de préparer les luttes à venir.

Vacances à l'image des milieux sociaux : colonies, Argenteuil-plage, mécènes

Les gosses de riches ont leurs colonies de vacances

Un rapport parlementaire dénonce le manque de mixité sociale des colonies de vacances pour les enfants. L’accentuation de ce manque de mixité viendrait à la fois de la volonté des parents les plus aisés de privilégier des colonies suffisamment onéreuses pour en écarter les enfants des quartiers populaires, et des difficultés de ceux qui ont de faibles revenus pour payer les frais alors que les aides de la CAF ont fortement diminué.

     La ségrégation sociale, ce n’est pas une simple vue de l’esprit.

Argenteuil-plage, c'est aussi un véritable air de vacances

Il y a eu près de 6000 entrées hier sur l'espace Vilar-Héloïse transformé en air de loisirs.
      Aujourd'hui, lors de ma promenade journalière, j'ai vu le bibliobus transformé en ère de farniente où sur une chaise longue adultes et enfants lisaient.
       J'ai vu des animateurs heureux de participer à cette aventure de plage.
      J'ai vu des médiateurs prendre un jeune perturbateur et lui expliquer tranquillement un certain nombre de choses.
        Et une nouvelle fois, je me suis dit : "voilà une belle initiative" qui année après année obtient un succès croissant.

Un mécénat bien normal

         Inéo, Dalkia, Bouygues, Vinci sont parmi la liste des mécènes qui ont financé l'opération.
      Bien évidemment, sous le communisme, il n'y aura plus ni capitalistes ni mécènes. La société choisira d'utiliser les richesses produites comme elle l'entendra.
         Mais en attendant, que les fournisseurs des collectivités locales leur rétrocèdent une petite partie de ce qu'elles ont gagné (chacun sait qu'elles ne travaillent pas pour la gloire) est bien la moindre des choses.
        D'autant que l'on imagine bien que cela leur permet de récupérer une part notable de ce soutien sous forme de dégrèvement d'impôt...



Crédit d'impôt soit disant "compétitivité" : un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Crédit impôt compétitivité aux entreprises : racketteurs cyniques, politiciens hypocrites

« Des PME rackettées par les grands groupes, des grands dirigeants qualifiés de prédateurs ». Une enquête du Parisien, parue le 17 juillet, revenait sur le Crédit impôt compétitivité aux entreprises (CICE), ces vingt milliards de cadeaux faits au patronat, que le gouvernement présentait en janvier dernier comme une de ses mesures phares de la relance.
     Cette mesure est entrée en vigueur le 1er janvier. Il s'agit d'une réduction d'impôt sur les sociétés de 4 % de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le smic.
Mécaniquement, ce sont les plus grands groupes qui bénéficient de la plus grande part de ce cadeau. Mais la position dominante de ces trusts leur permet d'obtenir encore plus.
    Vingt grands groupes ont envoyé un courrier, quasiment identique, à leurs sous-traitants : « Nous vous demandons d'appliquer à votre facturation pour 2013, une formule de correction tenant compte de la déduction du taux de CICE. » Autrement dit, puisque vous bénéficiez d'un crédit d'impôt, vous pouvez nous en faire profiter en baissant vos prix.
     De Fleur Pellerin à Benoît Hamon, le gouvernement a condamné cette démarche comme une forme de racket. Même le Medef a pris ses distances. Mais ce racket n'est en fait qu'un épisode de ce que les défenseurs du capitalisme appellent la concurrence.
     De la gauche de gouvernement à l'extrême droite, tous les politiciens se disent champions de la défense des petites entreprises. Mais aucun d'entre eux ne se soucie des principales victimes que sont les salariés. C'est sur leur dos que les fournisseurs, les sous-traitants, récupèrent ce que leur volent les grands groupes donneurs d'ordres.
       « Je ne crois pas à la lutte des classes. Tous les patrons de PME que je rencontre sont en osmose avec leurs salariés » : les travailleurs des PME qui affrontent tous les jours bas salaires, exploitation et licenciements, apprécieront ces paroles tenues par la ministre Fleur Pellerin.

                                                             C. C.