Retraites, emplois,
salaires : les travailleurs doivent se faire entendre haut et
fort !
Pour donner l’impression que, tel un capitaine de navire dans la tempête, il
restait jusqu’au dernier moment à la barre, François Hollande a
démonstrativement retardé ses vacances de quelques jours pour visiter des sites
industriels bien choisis et serrer quelques mains, devant l’objectif des caméras
de télévision.
C’est que, a-t-il déclaré, « le chômage, lui, ne connaît pas de
vacances », voulant montrer qu’il menait la guerre. Mais cette guerre, il ne
la mène pas aux côtés des travailleurs et des chômeurs. Il la mène dans le camp
des patrons.
Depuis un peu plus d’un an, il a laissé les grandes entreprise procéder à des
plans sociaux dévastateurs, laissant sur le carreau des dizaines de milliers de
travailleurs, à Citroën Aulnay, à Florange, à Goodyear, à Sanofi ou Virgin pour
ne citer qu’elles. Il faut y ajouter des dizaines de milliers d’emplois dont on
ne parle pas dans les médias nationaux. À cette échelle, on peut parler de la
part du gouvernement, non pas de simple passivité, mais d’une véritable
connivence.
Cette connivence se retrouve dans le projet de réforme des retraites que le
tandem Hollande-Ayrault est en train de mettre sur pied. Cette fois le
gouvernement est directement aux commandes. C’est lui qui décide, même s’il fait
semblant de soumettre ses projets aux dirigeants des confédérations
syndicales.
Le gouvernement en place - tout comme celui de Sarkozy-Fillon auparavant -
prétend « sauver les retraites des salariés » alors qu’il les démolit. Il
prétend que, si on laisse faire, les caisses qui servent à financer nos
retraites seront vides dès 2020. Parce que, dit-il, les travailleurs en activité
ne seraient pas assez nombreux pour alimenter les fonds qui servent à financer
ceux qui sont déjà à la retraite. Outre que c’est reconnaître que le chômage se
maintiendra au niveau actuel jusqu’en 2020, c’est « oublier » que la
productivité a décuplé durant les dernières décennies, chaque travailleur
produisant bien plus qu’auparavant et rapportant bien plus de profit.
Et puis, pourquoi faudrait-il que les caisses de retraites soient alimentées
par les salariés, alors qu’on pourrait - et ce serait plus juste - prendre sur
les profits de nos exploiteurs, et en particulier sur les plus gros qui n’ont
absolument pas pâti de la crise ?
Pourquoi faudrait-il accepter cette règle établie par les maîtres à penser du
patronat qui voudrait que plus on vit longtemps, plus il faudrait travailler
vieux ? Telles des machines dont la durée de vie et la rentabilité sont
calculées sur la durée de leur fonctionnement. Tout cela relève d’un bluff
orchestré par la gauche aujourd’hui, reprenant sans rien changer les arguments
de la droite. Un bluff d’autant plus visible que dans le même temps, on supprime
massivement des emplois. Cela montre qu’en réalité, les employeurs ne cherchent
pas tant à faire travailler plus longtemps les salariés en les exploitant
jusqu’à la corde, mais cherchent à réduire leur retraite à des pensions de
misère.
Depuis plus d’un an les socialistes sont aux affaires et les coups tombent,
de plus en plus drus sur les travailleurs. Il est plus que temps que le monde du
travail montre, dans la rue, collectivement, sa colère. Pas seulement contre le
projet de démolition de nos retraites, mais pour dire qu’il y en a ras-le-bol du
chômage, de la précarité, des salaires bloqués et du pouvoir d’achat qui
s’amenuise.
Le mardi 10 septembre, CGT, FO, FSU et Solidaires
appellent à une journée d’action. Aucun travailleur ne se fait d’illusions. Une
simple journée ne peut contraindre le gouvernement à remiser son projet sur les
retraites et, encore moins, à changer sa politique vis-à-vis du monde du travail
et des classes populaires. Mais ce sera l‘occasion de montrer à la fois notre
mécontentement, notre colère vis-à-vis de la politique sociale de ce
gouvernement.
Ce sera l’occasion d’exprimer la volonté de ne pas s’en arrêter là et de
préparer les luttes à venir.
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