lundi 12 août 2013

Crédit d'impôt soit disant "compétitivité" : un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Crédit impôt compétitivité aux entreprises : racketteurs cyniques, politiciens hypocrites

« Des PME rackettées par les grands groupes, des grands dirigeants qualifiés de prédateurs ». Une enquête du Parisien, parue le 17 juillet, revenait sur le Crédit impôt compétitivité aux entreprises (CICE), ces vingt milliards de cadeaux faits au patronat, que le gouvernement présentait en janvier dernier comme une de ses mesures phares de la relance.
     Cette mesure est entrée en vigueur le 1er janvier. Il s'agit d'une réduction d'impôt sur les sociétés de 4 % de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le smic.
Mécaniquement, ce sont les plus grands groupes qui bénéficient de la plus grande part de ce cadeau. Mais la position dominante de ces trusts leur permet d'obtenir encore plus.
    Vingt grands groupes ont envoyé un courrier, quasiment identique, à leurs sous-traitants : « Nous vous demandons d'appliquer à votre facturation pour 2013, une formule de correction tenant compte de la déduction du taux de CICE. » Autrement dit, puisque vous bénéficiez d'un crédit d'impôt, vous pouvez nous en faire profiter en baissant vos prix.
     De Fleur Pellerin à Benoît Hamon, le gouvernement a condamné cette démarche comme une forme de racket. Même le Medef a pris ses distances. Mais ce racket n'est en fait qu'un épisode de ce que les défenseurs du capitalisme appellent la concurrence.
     De la gauche de gouvernement à l'extrême droite, tous les politiciens se disent champions de la défense des petites entreprises. Mais aucun d'entre eux ne se soucie des principales victimes que sont les salariés. C'est sur leur dos que les fournisseurs, les sous-traitants, récupèrent ce que leur volent les grands groupes donneurs d'ordres.
       « Je ne crois pas à la lutte des classes. Tous les patrons de PME que je rencontre sont en osmose avec leurs salariés » : les travailleurs des PME qui affrontent tous les jours bas salaires, exploitation et licenciements, apprécieront ces paroles tenues par la ministre Fleur Pellerin.

                                                             C. C.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire