lundi 8 octobre 2012

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 7 octobre 2012


Soyons nombreux aux manifestations du 9 octobre !

À mesure que s’aggrave la crise de l’économie capitaliste, s’intensifient les coups du patronat contre les travailleurs. On ne compte plus les projets de licenciements, conséquence ou pas des fermetures d’entreprises. Le pouvoir d’achat des travailleurs diminue car les salaires ne suivent pas les hausses de prix, sans même parler des prélèvements supplémentaires. La précarité tend à devenir la règle : trois quarts des nouveaux embauchés le sont en intérim ou en CDD.
     Il ne faut pas s’en étonner. Le capitalisme des temps de crise, c’est la guerre de tous contre tous : des capitalistes entre eux, des grandes entreprises contre leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs. Et c’est surtout la guerre de tout le patronat, du plus petit au plus grand, contre les travailleurs.
     Avec un marché en berne, le patronat s’efforce de maintenir ses profits et les dividendes versés aux actionnaires en volant les travailleurs.
     Ne nous faisons pas d’illusions : cette guerre n’est pas finie, elle risque au contraire de s’aggraver !
Après environ cinq mois de pouvoir de Hollande, il est évident que les travailleurs ne peuvent compter sur aucune protection, ni même aucune solidarité de la part du gouvernement. Un Montebourg a beau s’agiter, multiplier les discours, il n’a pas annulé un seul plan de licenciements, d’ArcelorMittal à PSA en passant par Doux, Fralib et bien d’autres. En revanche, le gouvernement s’est aplati devant la fronde des patrons refusant que les bénéfices réalisés en vendant leur entreprise puissent être taxés au même taux que l’impôt sur le revenu des salariés.
     Au nom de la nécessité de rembourser la dette que l’État a faite pour aider les banquiers et le grand patronat, le gouvernement vient d’annoncer un plan d’austérité au moins aussi sévère que ceux de Sarkozy. Et d’autres projets sont dans les tuyaux qui se traduiront tous par une baisse de pouvoir d’achat des salariés, comme ce projet d’augmenter très fortement la CSG.
     Il faut améliorer la compétitivité, affirment le grand patronat et le gouvernement. Mais la compétitivité, c’est la concurrence entre capitalistes avec la peau des travailleurs. Il est même des dirigeants syndicaux qui, toute honte bue, reprennent le mot et en acceptent l’objectif. Ceux qui le font montrent par là qu’ils sont bien plus proches du grand patronat que des travailleurs et de leurs intérêts.
     Les travailleurs n’ont pas à accepter d’être de la chair à canon dans la guerre que se mènent les capitalistes. La seule guerre qui compte est celle que le monde du travail doit mener aussi bien contre le grand patronat que contre le gouvernement pour défendre ses conditions d’existence, pour défendre l’emploi et le pouvoir d’achat.

Pour résister à l’offensive du grand patronat et pour la repousser, il faudra une lutte massive de l’ensemble de la classe ouvrière. Une telle lutte ne se déclenche pas artificiellement. Mais le patronat et le gouvernement finiront par nous y acculer.
     Il faut cependant se saisir de toutes les occasions offertes par les confédérations syndicales. La CGT est la seule confédération syndicale à prendre ses responsabilités en appelant à manifester le 9 octobre prochain.

Oh, même la CGT n’a pas eu le courage de mettre en avant dans son appel les objectifs qui concernent directement les travailleurs ! Elle préfère revendiquer une « nouvelle politique industrielle ». Mais à qui ses propositions peuvent-elles être adressées, si ce n’est au patronat qui possède les grandes entreprises ?
     Le rôle des organisations syndicales n’est certainement pas de devenir des conseillers du grand patronat, de plus des conseilleurs que personne n’écoute. Leur rôle, c’est d’avancer les revendications vitales des travailleurs face à la crise.
     Malgré l’ambiguïté de l’appel central, il est important que les travailleurs soient nombreux aux manifestations, mais aussi qu’ils affichent les objectifs revendicatifs qu’il leur faudra imposer dans la période qui vient s’ils veulent sauver leur peau.
     Il faut afficher clairement que contre les licenciements et la catastrophe du chômage, il n’y a pas d’autre solution que l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Contre la dégradation du pouvoir d’achat du fait des augmentations de prix, il faut imposer l’indexation automatique des salaires et des pensions sur les hausses de prix.
     Bien sûr, une seule manifestation ne suffira pas pour imposer ces objectifs Elle montrera cependant qu’il y a au moins une minorité consciente du combat à mener et qui est déterminée à entraîner ses camarades de travail derrière ces objectifs.

Eurotunnel s’en prend à la sécurité incendie


Eurotunnel met fin à son contrat avec les pompiers du Pas-de-Calais pour la sécurité incendie du tunnel. Cette activité sera confiée à une société spécialisée dans le nettoyage, avec des salariés payés... au SMIC.
     C’est peu faire cas de la sécurité, alors que le risque incendie est majeur et bien sûr potentiellement très dangereux dans un tunnel, surtout de cette taille. Cela principalement pour s’en prendre aux salaires qui seront ainsi pour ce service divisés par deux. Scandaleux.


dimanche 7 octobre 2012

MANIFESTATION DU 9/10/2012 : slogans de Lutte Ouvrière

Patrons arrosés, travailleurs licenciés,
C’est le capitalisme qui ruine, qui ruine, la société

Quand les patrons haussent le ton, Hollande s’aplatit
Aux travailleurs de se faire entendre aussi.

Y en a marre qu’on nous fasse les poches pour arroser le patronat

C’est pas à l’Elysée, c’est pas à Matignon, qu’on obtiendra satisfaction.
C’est par lutte, c’est par l’action

Les prix s’envolent, les salaires restent au sol.
 Echelle mobile des salaires et des pensions

Contre la vie chère, échelle mobile des salaires et des pensions.

Face à l’union du patronat et du gouvernement, rassemblons-nous pour les faire reculer !

Contre les patrons et le gouvernement, c’est tous ensemble qu’il faut lutter

La dette, c’est celle des banquiers. Ils l’ont creusée, ils en ont profité. A eux de la payer ! Pas aux salariés !

Contre le chômage et la précarité, interdiction des licenciements, répartition du travail entre tous sans réduction de salaire !

Contre le chômage, interdiction des licenciements. L’arme des travailleurs, c’est la grève. Réquisition, réquisition des boîtes qui licencient.

9 octobre : des départs en car de la CGT dans le Val d'Oise

Le départ se fera à 12h devant la salle louis aragon ou 12h30 devant revlon. (réservation UL de Bezons: 01 39 47 94 45)
Nous vous rappelons les autres départs: 
  • devant maison des syndicats de Cergy à 12h15 (inscription au 01 30 32 50 44)
  • devant la salle Pablo Neruda à Montigny à 12h30 (UL de Montigny 01 39 97 02 79)
  • devant la mairie de Gonesse à 12h15 (UL Val d'Oise ouest 01 39 90 77 17)
  • devant Dassault à Argenteuil 12h15 (UL d'Argenteuil 01 34 10 55 11)

Interdiction des licenciement un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière

Contre la hausse continue du chômage : imposer l'interdiction des licenciements

Le nombre des chômeurs dépasse maintenant les trois millions, soit plus de 10 % de la population active. Tels sont les chiffres publiés le 26 septembre sur l'évolution du chômage en août. Encore ne s'agit-il que des chômeurs de catégorie A ; si l'on ajoute ceux qui n'ont travaillé que partiellement, qui sont dispensés de recherche d'emploi ou non-inscrits à Pôle emploi, on arrive à cinq millions de chômeurs.
      Un travailleur sur cinq vit ainsi dans la crainte du lendemain, car derrière ces chiffres secs se trouvent des hommes et des femmes qui perdent leur seule source de revenus, avec peu d'espoir de retrouver un emploi, et qui par conséquent descendent rapidement dans la pauvreté.
      Le gouvernement rejette sur la majorité sortante la responsabilité de cette hausse du chômage et promet que, fin 2013, la courbe va s'inverser avec la mise en œuvre des emplois d'avenir ou des contrats de génération. Discours et promesses si souvent rabâchés qu'ils n'en sont pas crédibles ! Et en attendant d'hypothétiques jours meilleurs, les plans de suppressions d'emplois tombent en avalanche. La même semaine où tombaient les chiffres du mois d'août -- plus de vingt mille chômeurs supplémentaires -- étaient annoncés des milliers de pertes d'emplois, directs et indirects, chez Petroplus, Sanofi, Castorama et son concurrent Conforama, chez le distributeur de presse Presstalis, les sidérurgistes de Florange, etc. À cela s'ajoutent tous les CDD et les intérimaires en fin de mission qui ne sont pas réembauchés et les licenciements individuels dans les petites entreprises qui ne font pas les gros titres de l'actualité.
      Certes, on voit Montebourg, le ministre du Redressement productif, se démener pour aller, d'un site à un autre, porter la bonne parole aux travailleurs. Il discute aussi avec les grands patrons, non pas pour leur interdire de jeter des travailleurs à la rue, mais pour leur demander gentiment d'en licencier un tout petit peu moins -- ce qui fait partie du jeu traditionnel de toute négociation : annoncer plus que ce que l'on a prévu d'obtenir, pour avoir l'air de faire des concessions.
   Agir contre le chômage est une urgence vitale pour les travailleurs. Ils ont quotidiennement la preuve que le gouvernement n'est pas de leur côté et qu'il laisse les mains libres au patronat. Ils ne pourront sauver leur peau que s'ils prennent leur sort en mains et imposent, par la crainte qu'ils inspireront, l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous avec maintien du salaire.

                                                                    Marianne LAMIRAL

samedi 6 octobre 2012

Dassault : deux "échos" du bulletin LUTTE OUVRIERE de l'usine Dassault d'Argenteuil, du 1.10.12.


Chat échaudé...

La direction a dû mettre les bouchées doubles pour faire venir gracieusement des "animateurs" pour la journée des familles de samedi prochain. Pas étonnant ! A force de nous faire venir travailler chaque jour de la semaine en étant payé de moins en moins, on devient méfiant : on n'a pas envie qu'elle prenne l'habitude de nous faire venir gratis.

Prenons-en de la graine

Les prix ont encore augmenté de 0,7% en août, soit 2,1% sur l'année. C'est autant que nous perdons sur nos salaires. Dassault, lui, pour protéger ses revenus, peut choisir de baisser ce qu'il nous reverse en participation.
     Pour renverser la tendance et maintenir notre niveau de vie, il nous faudra l'échelle mobile des salaires.

Taxation des plus values et recul gouvernemental : un communiqué de Nathalie Arthaud


Communiqué

Taxation des plus valus sur les cessions d’entreprises : le gouvernement à genoux devant les patrons

Il aura suffi de quelques heures de protestations du patronat, à propos de la hausse de la taxation des plus-values sur les cessions d’entreprises, pour que le gouvernement recule en rase campagne, sur une mesure pourtant bien indolore.
     Mercredi, le Medef affirmait que la taxation sur ces plus-values pourrait passer de 34,5 à 62,2%, et tout ce que ce pays compte de défenseurs des patrons se mettait à hurler à la mort, Laurence Parisot osant même parler de « racisme anti-entreprises ».
     Le gouvernement s’est aussitôt excusé, et le ministre de l’Économie a poussé l’aplatissement jusqu’à déclarer mercredi à l’Assemblée nationale : « Vous ne nous prendrez pas en défaut en matière d’esprit d’entreprise ! » Et jeudi, il annonçait, au lieu de la hausse prévue, une « exonération totale » de la taxe si la plus-value réalisée sur la cession d’entreprise était réinvestie.
     Lorsque les patrons se sentent attaqués, si peu que ce soit, ils sont aussitôt entendus et leurs désirs sont exaucés. Il n’aura fallu que quelques heures pour que les représentants du patronat soient reçus à Bercy, pour être rassurés. Combien de semaines, de mois de mobilisation a-t-il fallu aux salariés de PSA Aulnay pour être reçus par un ministre… non pour être rassurés, mais pour qu’on leur signifie que l’État laisserait leur usine être fermée ?
La servilité de ce gouvernement, qui se prétend de gauche, face aux patrons grands et petits, est écoeurante.

                                                Nathalie Arthaud, le 5.10.12.

Dassault-Argenteuil : vive le rouge des travailleurs !

J'ai pu participer ce matin à la visite de l'usine Dassault d'Argenteuil. Très intéressante l'observation de cette gigantesque organisation collective, rationnelle, réfléchie pour produire, en l'occurrence, des avions de combat, ou des avions pour les riches. Quand une telle organisation, qui ne serait rien sans les travailleurs, sera mise au service du bonheur de tous, on imagine les progrès humains qu'elle entraînera.
     La CGT de l'usine avait tenu à être de la partie. Aux enfants présents des familles formant une longue queue, à l'extérieur mais aussi sur le parking intérieur de l'entreprise jusqu'à la tente d'accueil, la CGT remettait un ballon rouge de la couleur des travailleurs du monde. Un record de rouge aux abords mêmes de l'empire Dassault.
     Cette longue traînée de ballons rouges faisait chaud au coeur. Bien évidemment, les ballons étaient confisqués gentiment à l'entrée, et remis éventuellement à la sortie. Des fois qu'ils allassent orner Rafales et Falcons...