Contre la hausse continue du chômage : imposer l'interdiction des licenciements
Le nombre des chômeurs dépasse maintenant les trois millions, soit
plus de 10 % de la population active. Tels sont les chiffres publiés le
26 septembre sur l'évolution du chômage en août. Encore ne
s'agit-il que des chômeurs de catégorie A ; si l'on ajoute ceux qui
n'ont travaillé que partiellement, qui sont dispensés de recherche
d'emploi ou non-inscrits à Pôle emploi, on arrive à cinq millions
de chômeurs.
Un travailleur sur cinq vit ainsi dans la crainte du lendemain, car
derrière ces chiffres secs se trouvent des hommes et des femmes qui
perdent leur seule source de revenus, avec peu d'espoir de
retrouver un emploi, et qui par conséquent descendent rapidement dans la
pauvreté.
Le gouvernement rejette sur la majorité sortante la responsabilité de
cette hausse du chômage et promet que, fin 2013, la courbe va
s'inverser avec la mise en œuvre des emplois d'avenir ou des
contrats de génération. Discours et promesses si souvent rabâchés qu'ils
n'en sont pas crédibles ! Et en attendant d'hypothétiques jours
meilleurs, les plans de suppressions d'emplois tombent en
avalanche. La même semaine où tombaient les chiffres du mois d'août --
plus de vingt mille chômeurs supplémentaires -- étaient annoncés des
milliers de pertes d'emplois, directs et indirects, chez
Petroplus, Sanofi, Castorama et son concurrent Conforama, chez le
distributeur de presse Presstalis, les sidérurgistes de Florange, etc. À
cela s'ajoutent tous les CDD et les intérimaires en fin de
mission qui ne sont pas réembauchés et les licenciements individuels
dans les petites entreprises qui ne font pas les gros titres de
l'actualité.
Certes, on voit Montebourg, le ministre du Redressement productif, se
démener pour aller, d'un site à un autre, porter la bonne parole aux
travailleurs. Il discute aussi avec les grands patrons,
non pas pour leur interdire de jeter des travailleurs à la rue, mais
pour leur demander gentiment d'en licencier un tout petit peu moins --
ce qui fait partie du jeu traditionnel de toute négociation
: annoncer plus que ce que l'on a prévu d'obtenir, pour avoir l'air de
faire des concessions.
Agir contre le chômage est une urgence vitale pour les travailleurs.
Ils ont quotidiennement la preuve que le gouvernement n'est pas de leur
côté et qu'il laisse les mains libres au patronat. Ils
ne pourront sauver leur peau que s'ils prennent leur sort en mains et
imposent, par la crainte qu'ils inspireront, l'interdiction des
licenciements et la répartition du travail entre tous avec
maintien du salaire.
Marianne LAMIRAL
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire