samedi 22 juin 2024

Argenteuil ; Olympisme ? De Coubertin le baron, quand la réalité et l’histoire sont bien loin

 

Carte noire pour une fable

 

Jeux olympiques Berlin 1936. Mais c’est Owens qui en reste le symbole

Le mensuel Ma Ville de juin consacre un entretien intitulé «  Carte blanche à… Diane de Navacelle de Coubertin ». Cette dame est membre « de l’association familiale Pierre-de-Coubertin et garante de l’héritage olympique… ».

         Chacun lira, et s’il le souhaite, creusera ce qu’elle dit de son aïeul, et qui reprend la fable habituelle glorieuse le concernant. Pour éclairer la vision bien différente que nous pouvons en avoir, je joins ci-dessous un article ancien de notre hebdomadaire mais toujours aussi valable.

         Certes que pèsera pour le travail de vérité cet article de notre blog face aux 47 500 exemplaires de Ma ville distribués à Argenteuil ! DM

 

Pierre de Coubertin, élitiste, misogyne, colonialiste et raciste

Publié le 06/08/2008

« Nous devons à Pierre de Coubertin, revendique aujourd'hui le CIO, toute l'organisation des Jeux olympiques, qui ont bénéficié de son esprit méthodique, précis et de sa large compréhension des aspirations et des besoins de la jeunesse. » Mais même pour son époque, le fondateur des Jeux olympiques modernes, le baron Pierre de Coubertin, était un sacré réactionnaire.

La philosophie qui présidait aux Jeux modernes était sans ambiguïté : « La première caractéristique de l'olympisme est d'être une religion, disait-il. En ciselant son corps par l'exercice, l'athlète antique honorait les dieux. L'athlète moderne fait de même : il exalte sa race, sa patrie et son drapeau. »

Les premiers Jeux furent même marqués par un racisme éhonté. « Je suis un colonial fanatique », écrivait sans mentir le baron Coubertin. Il était raciste, persuadé de la supériorité des Blancs sur les Noirs : « À la race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ». Il affirmait ainsi sa vision de la hiérarchie entre les peuples de la planète : « Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts. »

Coubertin était résolument hostile à la participation des femmes aux JO, qu'il appelait « les olympiades femelles, inintéressantes, inesthétiques et incorrectes », sauf à un titre : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs. » Même pour les milieux bourgeois de son époque, Coubertin sentait la naphtaline.

Avant de mourir en 1937, il trouva un ultime motif de satisfaction : les JO de Berlin en 1936. Alors que bien des gens réclamaient leur boycott, Coubertin soutint de bon cœur le régime hitlérien qu'il admirait : « La onzième olympiade s'accomplit sur un plan magnifique. J'ai l'impression que toute l'Allemagne, depuis son chef jusqu'au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd'hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade. » Hitler lui renvoya l'ascenseur en proposant Coubertin pour le prix Nobel, ce que l'Académie Nobel, pourtant très conservatrice, refusa.

                                Michel BONDELET (Lutte ouvrière du 6.8.2008)

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