Nos
lecteurs écrivent Le Ségur de la santé met les sages-femmes en colère
29 Juillet 2020
Je suis sage-femme depuis quinze
ans. On sait peu que les sages-femmes, bien que fonctionnaires, avec un statut
et un salaire comparables à ceux des infirmières, font partie des professions
dites « médicales » comme les médecins et chirurgiens-dentistes. Leur
formation commence d’ailleurs par une année de médecine, suivie de quatre
années d’école spécialisée. Eh bien à ce titre, nous n’avons pas été
représentées au Ségur de la Santé ! Bien sûr, il n’est pas sorti
grand-chose de cette comédie que le gouvernement a organisée après le
confinement pour avoir l’air de faire quelque chose, mais en plus, ceux qui
travaillent à l’hôpital n’y ont pas tous été associés, et nous non plus.
Pendant la crise sanitaire, des
services Covid ont pourtant été ouverts au sein des maternités et les
accouchements ont continué à avoir lieu. Les sages-femmes assurent également
les suivis de grossesse, la réanimation et le soin des nouveau-nés, ainsi que
le suivi gynécologique des femmes, le dépistage des pathologies, le travail en
PMA, la prise en charge des IVG (y compris au planning familial), les
consultations à domicile… La liste est non exhaustive. La fermeture des
maternités depuis trente ans fait qu’une sage-femme gère souvent plusieurs
parturientes à la fois, en même temps que les urgences et les consultations
diverses, dans un climat de plus en plus stressant car on ne peut pas être
partout en même temps.
Et pourtant, dans un premier
temps, nous avons été oubliées de la liste des professionnels qui avaient le
droit aux masques, nous avons dû batailler pour en obtenir. Pourtant, il n’y
aura pas d’embauches. Et notre grille salariale ne va pas évoluer. Nous ne
bénéficierons que des 183 euros, qui ne sont en fait qu’un pseudo-rattrapage du
gel du point d’indice des fonctionnaires depuis plus de dix ans.
Tout cela est perçu par beaucoup
comme un mépris de plus. Cet hiver encore, l’actualité parlait des fermetures
des petites maternités, de la mise en danger des mères et des enfants... Mais
le gouvernement est toujours dans le déni, malgré la crise du Covid qui nous
laisse un goût plus qu’amer !
Lucie P.,
Cambrai (Lutte ouvrière n°2713)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire