Licenciements
: le grand patronat, fabricant de chômeurs
10 Juin 2020
La liste des grands groupes
licencieurs s’allonge tous les jours. C’est le cas dans le secteur de la
distribution comme chez Alinéa, Naf Naf, La Halle ou Conforama, dans celui du
tourisme avec TUI France. Engie, le fournisseur de gaz et d’électricité, veut
se séparer de 15 000 de ses salariés dans le monde dont 9 000 en France.
Dans les médias, le groupe Altice
(BFMTV, RMC...) veut tailler dans le vif et diminuer de 1 500 le nombre de
ses salariés. Le journal Paris Normandie est en cessation d’activité et
les 216 salariés sont sur le carreau. Les milliards du gouvernement versés au
secteur de l’automobile ne visent que les actionnaires, puisque Renault
confirme son plan de suppressions de milliers d’emplois. C’est la même chose
dans l’aéronautique où Daher a déjà programmé 3 000 suppressions de
postes, Derichebourg Aeronautics, 700 licenciements, sans compter les
10 000 à 13 000 suppressions d’emplois annoncées chez Airbus.
La sucrerie de Toury en
Eure-et-Loir, qui appartient depuis 2011 à Cristal Union, deuxième groupe
sucrier de France, vient de fermer ses portes en jetant à la porte les 128
salariés. Pourtant, ces dernières semaines, cette usine a produit non seulement
du sucre, mais aussi de l’alcool pour les gels hydro-alcooliques, et ses
salariés étaient qualifiés d’indispensables durant l’épidémie.
Tous les journaux économiques et
jusqu’au ministre de l’Économie lui-même annoncent une nouvelle vague de
faillites et des centaines de milliers de licenciements après la fin du chômage
partiel, et pas seulement dans les milliers de petites structures des secteurs
de l’hôtellerie, du tourisme ou de la restauration. De même, la Banque de
France pronostique pour 2021 un taux de chômage au-dessus des records
historiques.
En fait, la vague est déjà là. Le
non-renouvellement des CDD, la baisse des contrats d’intérim ou leur
interruption, le blocage des embauches dans la majorité des entreprises ont
déjà fait dégringoler les chiffres de l’emploi, puisqu’il y a eu au mois
d’avril 843 000 nouveaux chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune
activité.
Au moment même où la société a
besoin de tout le monde après la crise épidémique, partager le travail entre
tous, en garantissant un salaire convenable à chacun, est une idée simple et efficace.
À condition de l’imposer aux capitalistes fabricants de chômeurs.
Bertrand GORDES (Lutte ouvrière
n°2706)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire