Agnès
Buzyn : regrets tardifs
18 Mars 2020
Mardi 17 mars, au premier jour de
confinement de la population et alors que l’épidémie explose en France,
l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a exprimé ses regrets.
Elle a affirmé au Monde que
sa démission du ministère pour prendre la tête de la campagne du parti
macroniste à Paris était une « mascarade ».
Buzyn, médecin de profession, dit
maintenant qu’elle savait depuis janvier que l’épidémie allait devenir
gravissime, qu’elle en avait informé Philippe et Macron, qu’il aurait fallu
prendre des mesures immédiatement et que, malgré tout, elle a accepté d’aller
jouer la comédie des élections municipales.
Les commentaires ne manquent pas
sur le drame personnel d’Agnès Buzyn, le cas de conscience individuel, les
ressorts psychologiques et autres considérations. Mais que l’ex-ministre de la
Santé mente aujourd’hui, qu’elle ait menti hier ou qu’elle mente en permanence
ne relève pas d’un comportement individuel. Cela découle de sa politique et des
intérêts de classe qu’elle défend.
Agnès Buzyn a participé
consciemment à l’affaiblissement du service hospitalier, à sa mise sous tutelle
par le capital financier. Elle a encouragé les fermetures de lits, justifié les
coupes budgétaires, menti avec autorité sur le sous-effectif, le
sous-équipement, la rupture annoncée. Elle a participé à un gouvernement et à
un système qui ne sont responsables que devant le capital et ses besoins. Elle
a travaillé au mensonge permanent sur lequel repose cette société et prétendu
avec les autres que ce qui est bon pour la finance est bon pour tout le monde,
alors même que la finance étrangle la planète.
Le reste, les petits arrangements
politiques, l’épidémie, Griveaux, un accommodement de plus avec sa conscience
dans l’espoir d’être maire de Paris, tous ces regrets tardifs ne sont que la
petite monnaie de la défense de la société capitaliste. Ils ne toucheront aucun
soignant épuisé par la lutte contre l’épidémie.
P.G. (Lutte ouvrière n°2694)
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