Hôpitaux,
Ehpad, éducation... la société malade du capitalisme
Tout le
week-end, le monde du sport s’est mobilisé contre la volonté du gouvernement de
réduire de 6 % le budget du ministère des Sports. Une telle baisse aura de
nombreuses conséquences : 1 600 postes, soit la moitié des effectifs du ministère, sont menacés ; des équipements ne
seront pas rénovés, certaines installations sportives seront ouvertes
moins longtemps faute de personnel ; le fonctionnement de nombreux clubs
amateurs sera rendu plus difficile. « On met de l'argent uniquement là
où on pourra avoir des médailles. On arrête le financement du sport pour tous »,
ont dénoncé à juste titre de nombreux sportifs.
Brutale
et néfaste, la politique du gouvernement l’est dans les domaines les plus
essentiels de la vie sociale. Dans l’éducation, le gouvernement se prépare à
réduire les effectifs. Ce sont finalement 3 600 postes qui doivent être
supprimés, toutes catégories confondues.
Ces
suppressions toucheront les collèges et les lycées, alors que 40 000 élèves
supplémentaires sont attendus chaque année jusqu’en 2021, d’après les chiffres
officiels du ministère. Le gouvernement sacrifie sciemment l’éducation des
générations à venir et cela frappera d’abord les enfants des classes
populaires.
En
présentant le plan Santé, il y a quelques jours, Macron a osé déclarer : « Notre
système ne souffre pas d’un manque de moyens ». Dans les Ehpad, les hôpitaux publics et
dans le secteur de la psychiatrie, la situation est dramatique, dénoncée ces
derniers mois par de nombreuses mobilisations du personnel. Dans les hôpitaux,
des patients doivent attendre sur des brancards dans des couloirs, faute de
lits disponibles. Partout, les effectifs et les moyens matériels sont
insuffisants. Dans les Ehpad, le personnel n’a pas le temps de s’occuper comme
il faudrait des anciens, pendant que les maisons de retraite privées engrangent
des bénéfices par millions.
Depuis
des années, les gouvernements successifs n’ont cessé de soumettre les
établissements de santé à la diète budgétaire. En obligeant les hôpitaux à
s’endetter, ils les ont livrés aux banquiers qui peuvent ainsi détourner à leur
profit des sommes qui devraient être consacrées à soigner les patients.
Avec un
plan Santé qui prévoit des réorganisations sans accroître les moyens
financiers, le gouvernement actuel poursuit la même politique que ses
prédécesseurs, avec les mêmes conséquences désastreuses.
L’accès
aux soins et à l’éducation devrait constituer une priorité car il s’agit de
besoins parmi les plus élémentaires. C’est non seulement essentiel mais
l’avenir de la société en dépend. Le fait que ces besoins soient de plus en
plus négligés montre à quel point le système capitaliste est devenu parasitaire
et destructeur.
Dans
cette période de crise où les marchés stagnent du fait du chômage de masse et
de la montée de la pauvreté, les capitalistes se tournent de plus en plus vers
la finance pour continuer de réaliser des gains élevés. Ce parasitisme de la
finance s’exerce sur toute l’économie et, par là même, sur toute la société,
imposant sa logique du profit le plus rapide possible. Elle pèse aussi sur les
États qui consacrent une part croissante de leur budget au remboursement de la
dette, au détriment des services publics les plus utiles à la population.
Ici, en
France, après Sarkozy et Hollande, c’est au tour de Macron de servir les
intérêts des magnats de l’industrie et de la finance, des Arnault, Bouygues,
Dassault, Peugeot, etc. Pour satisfaire leurs appétits, Macron ne mégote pas et
leur accorde des milliards en cadeaux fiscaux et subventions de toutes sortes.
Comme ses prédécesseurs, Macron applique la politique antiouvrière que le grand
capital exige des gouvernements dans tous les pays.
Pour
que la bourgeoisie puisse afficher une prospérité insolente, des millions de
travailleurs subissent l’aggravation de l’exploitation, le chômage et des conditions
de vie de plus en plus précaires. Mais c’est toute la société qui en paye le
prix par une dégradation générale de la vie sociale… en attendant la prochaine
catastrophe financière qui menace d’une crise pire qu’en 2008.
Empêcher
ce système irrationnel et incontrôlable d’entraîner toute la société dans sa
faillite est une nécessité. La seule classe sociale qui a la force de renverser
le pouvoir de la bourgeoisie et d’exproprier le grand capital est la classe des
exploités. Il n’y a pas d’autres remèdes pour sauver la société malade du
capitalisme.
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