Crise du
capitalisme : vers une nouvelle catastrophe ?
« Je traverse la rue et je vous trouve un
emploi », voilà ce que Macron a osé répondre à un jeune chômeur qui
l’interpellait en se plaignant de ne pas trouver d’emploi malgré ses démarches.
Comme s’il n’y avait pas six millions de chômeurs dans ce pays et comme si la
crise n’existait pas !
Dix ans
après la faillite de la grande banque américaine Lehman Brothers qui a marqué
une aggravation de la crise du capitalisme, la société vit toujours sous la
menace permanente d’une nouvelle crise qui pourrait provoquer un effondrement
catastrophique de l’économie. Les dirigeants du monde capitaliste ont beau
déclarer que les leçons de la crise ont été tirées, en réalité, comme il y a
dix ans, ils sont bien incapables de contrôler leur économie au fonctionnement
anarchique.
En
2008, leur seule action a consisté à tout faire pour rassurer ces mêmes marchés
financiers qui avaient conduit l’économie au bord du gouffre. Les dirigeants
des grandes puissances ont fourni aux banquiers le soutien financier
inconditionnel des États. Ils leur ont ouvert en grand les vannes du crédit. En
prétendant sauver l’économie, ils ont sauvé la finance et ont permis ainsi que
la spéculation reparte de plus belle avec les centaines de milliards que les
États mettaient à sa disposition.
Aujourd’hui
comme il y a dix ans, la spéculation bat son plein. Dans le monde des
actionnaires, c’est l’euphorie. Le montant des dividendes - plus de 500
milliards de dollars distribués dans le monde - atteint un niveau record.
Mais
les capitalistes eux-mêmes ne croient pas aux possibilités de développement de
leur économie. Ils consacrent des sommes de plus en plus en plus folles à la
finance parce qu’ils savent que les marchés sont de plus en plus saturés du
fait de l’appauvrissement d’une grande partie de la population et ils ne
veulent pas prendre le risque d’investir dans les secteurs productifs.
La
bonne santé de la finance montre que le capitalisme est plus que jamais
parasitaire. Cette montagne de capitaux spéculatifs rapporte gros à une
minorité, mais elle aggrave encore davantage la crise et ses conséquences. En
quête du profit le plus rapide possible, ces capitaux passent d’un pays à un
autre sans contribuer à développer véritablement leur économie et en provoquant
même leur ruine, comme en Turquie et en Argentine ces dernières semaines, quand
ils s’en détournent du jour au lendemain pour aller chercher ailleurs d’autres
sources de profit. Plus encore qu’en 2008, tout le système capitaliste repose
sur un château de cartes qui menace à tout moment de s’effondrer.
Ce sont
les travailleurs et les populations du monde entier qui payent très chèrement
la crise du capitalisme. Les centaines de milliards dépensés pour sauver les
financiers et les profits record d’aujourd’hui viennent de l’aggravation de
l’exploitation du monde du travail avec l’augmentation du chômage, la
précarisation des emplois, le blocage des salaires. Pour augmenter ses profits,
le patronat mène une guerre sans répit à l’ensemble des travailleurs, faisant
reculer leurs conditions d’existence et cherchant à revenir sur tous les droits
qu’il avait été obligé de concéder dans le passé.
Depuis
2008, ici en France, les gouvernements qui se sont succédé ont mené la même
politique, appuyant l’offensive patronale, consacrant une partie de plus en
plus importante des dépenses publiques à alimenter la finance au détriment de
la santé, de l’éducation, de la protection sociale.
Après
Sarkozy et Hollande, c’est au tour de Macron de servir fidèlement les intérêts
de la classe capitaliste. Il le fait d’une façon encore plus provocante que ses
prédécesseurs, revendiquant sa politique en faveur des plus riches, affichant
ouvertement son mépris à l’égard des travailleurs, comme il vient encore de le
faire ce week-end en traitant quasiment de fainéant un jeune chômeur.
Mais
tout autant que ses prédécesseurs, Macron n’est qu’une marionnette dont le rôle
se limite à obéir aux exigences de la classe capitaliste. Et il en sera ainsi,
quel que soit le gouvernement en place, tant que le grand capital dominera
l’économie.
Mettre
fin à cette domination en expropriant la classe capitaliste est une nécessité
vitale pour les travailleurs qui subissent l’exploitation, mais aussi pour
l’ensemble de la société que le capitalisme conduit de catastrophe en
catastrophe. Seule la classe ouvrière qui n’est en rien liée à la propriété
privée des moyens de production a un intérêt fondamental à renverser ce
système. Elle en a la force et il faudra qu’elle en ait la conscience.
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