En avant
pour la manifestation du 22 mars
Dans la région de Lyon
Dans tous les services, les
discussions sur le rapport Spinetta sont spontanées, y compris dans le milieu
des cadres et de la maîtrise. Dans les bureaux de la SNCF ou du Fret, dans les
gares ou au triage de Sibelin, les inscriptions pour aller à la manifestation
du 22 mars sont plus importantes que lors des dernières mobilisations.
Beaucoup de cheminots sont écœurés
par la propagande du gouvernement qui les présente comme des privilégiés, alors
que les salaires sont bloqués depuis des années, que leurs horaires de travail
sont difficiles et que les contrats moins favorables, en CDD, intérim ou
alternance, sont de plus en plus nombreux.
Dans les services comportant
beaucoup de sous-traitants, dans l’informatique ou à la tour Oxygène, remplie
de bureaux SNCF, les prestataires se sentent du côté des cheminots et lisent
les tracts distribués, alors qu’habituellement la coupure est grande entre les
différentes catégories de salariés.
Enfin, aux gares de la Part-Dieu
ou de Perrache, les travailleurs des entreprises privées qui y interviennent
voient souvent d’un bon œil la mobilisation des cheminots, sentant que,
derrière eux, tous sont menacés. De même, les usagers sont loin d’être tous
hostiles aux cheminots. Certaines lignes de TER sont régulièrement perturbées
par l’absence de machines ou le manque de conducteurs de train. La politique
d’économies annoncée par le gouvernement va aggraver cette situation et les
salariés qui utilisent le train tous les jours le savent bien.
À Nantes
Alors que personne ne parlait de
la manifestation du 8 février, annulée à cause des intempéries, la mobilisation
du 22 mars est devenue du jour au lendemain le sujet de conversation numéro un.
Du côté des conducteurs, même si
les conséquences des attaques sont admises par tous, seuls quelques militants
et des groupes de jeunes embauchés sont prêts à aller manifester à Paris. Il
faut dire que le fait que la CGT ne les appelle pas à faire grève contribue
pour le moment à tiédir l’ambiance.
Par contre, en gare et aux
ateliers de maintenance, ce sont les cheminots qui se convainquent entre eux
d’y aller en groupe, avant même de rencontrer les militants de la CGT qui
organisent depuis plusieurs semaines déjà de nombreuses tournées de chantiers.
Le nombre d’inscrits pour
participer à la manifestation à Paris ne cesse d’augmenter. Il y a quelques
jours, à Nantes, c’est deux cents cheminots, syndiqués ou non, qui
s’apprêtaient à manifester. La préparation de la manifestation va de l’avant.
À Paris – gare du
Nord
Dès que les médias, par erreur,
ont annoncé que la CGT appelait à la grève le 22 mars, beaucoup se sont emparés
de cette date. Les discussions ont été incessantes. Bien des cheminots
n’auraient pas compris qu’il n’y ait pas de préavis dé posé par ailleurs, ce
jour-là.
Le sentiment des agents est que
cette journée va être une forte journée de grève, à la hauteur de l’attaque du
gouvernement. Certains jeunes, pour lesquels ce sera la première grève, ont
même dit que leurs parents leur disaient que, si celle-ci devait durer un mois,
ils avaient intérêt à la faire jusqu’au bout ! Les
parents, salarié s ou
retraités d’autres
entreprises, sentent également que ce sont tous les travailleurs qui sont
visés.
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