Il faudra que nous le criions haut et fort le 22 mars !
Un
« Forum pour l’Education populaire » avait lieu hier à l’ESPE de
Cergy (l’ex-IUFM). On ne sait pas trop ce qui s’y est dit, mais chacun connaît
la réalité de cette « priorité » dans les quartiers populaires, en
particulier dans le Val d’Oise, à Argenteuil et Sarcelles-Garges-les-Gonesse.
Ce qui a amené plus dizaines d’enseignants de ces villes à se faire entendre à
l’entrée de ce Forum. Ci-dessous, un des tracts distribués rappelant la
situation de l’Education sur Argenteuil. Effectivement, elle y est en danger.
Education en danger à ARGENTEUIL
Après un
lancement en fanfare de la réforme de l’Éducation prioritaire, il y a
maintenant quatre ans, le silence médiatique qui s'est imposé depuis
devient...assourdissant.
Il était
pourtant question de « donner plus » à ceux qui ont le moins...
Quelle
réalité pour les établissements et écoles de notre ville ?
A
Argenteuil, les effectifs explosent partout.
Comme
partout en France, on a habillé Pierre et déshabillé Paul !
Ainsi, pour
l'entrée de quelques écoles dans le Réseau d’Éducation Prioritaire, les quatre
lycées d'Argenteuil en ont été exclus.
Les seuils
d'effectifs qui, jusque-là étaient censés maintenir des conditions d'études et
d'enseignement raisonnables ont explosé : 35 élèves voire plus en
lycées ; des classes de plus de 26 en collèges et de 25 en élémentaire et
en maternelle.
La situation
n'est plus tenable et ce n'est pas la dotation prévue pour la rentrée 2018
qui va régler la situation tendue dans les écoles et établissements de la
ville.
Dans les
écoles élémentaires REP d'Argenteuil, la mise en place des « CP à
12 » va se faire au détriment des effectifs des autres classes et au
détriment des postes « Plus de Maîtres Que De Classe », et cela
souvent sans locaux disponibles. Ce n'est pas acceptable !
Quelles
conséquences ?
Le climat
scolaire se détériore partout. Ce que les enseignants pouvaient faire avec 20 à
22 élèves n'est plus possible à 30 ! La souffrance au travail est
manifeste. Les élèves, eux, ne se sentent plus en confiance. Nombreux
décrochent, les résultats ne progressent plus.
Des
phénomènes de violence, qu'on avait su endiguer pendant quelques années, s'aggravent
soit dans les établissements, soit aux abords.
Les
enseignants les plus jeunes ne souhaitent qu'une chose : partir et espérer
de meilleures conditions d'enseignement.
Le « turn over » des équipes est plus fort qu'ailleurs :
leur fragilité est renforcée. On constate le recours fréquent à des personnels
précaires jetés dès qu'on n'en a plus besoin !
Globalement,
on assiste à l’augmentation de postes non pourvus et d’absences non remplacées.
Dans ce contexte, les réponses des autorités (Rectorat, Direction académique
des Services de l’Éducation nationale, Mairie, Conseil départemental) sont
affligeantes ! Les élèves sont entassés dans les établissements
existants : + 499 élèves en collège entre 2010 et 2017 (soit
l’équivalent d’un collège) ; + 712 en lycée sur la même période.
Situation
d’urgence éducative
Face
à ce constat accablant, nous ne pouvons que réagir ! Exigeons des
moyens !
•
Retour
des lycées dans l’ Éducation prioritaire.
•
Une
dotation de postes supplémentaire pour avoir moins d’élèves par classe :
maximum de 20 par classe en maternelle, élémentaire et collège et 24 en lycée.
•
Création
de postes à temps plein en nombre suffisant pour faire face à l’explosion
démographique et la diminution des heures supplémentaires, au dispositif
« plus de maîtres que de classes » ainsi que les dispositifs UPEAA
•
Plus
de personnels accompagnant-e-s et enseignant-e-s (CPE ; Assistants
d’éducation ; ATSEM, AVS…) et maintien/transformation des personnels en
contrat aidés en emplois statutaires.
•
Recrutement
de médecins et d'infirmières scolaires à la hauteur des moyens.
•
Rétablissement
du RASED sur la ville et des postes E et G et psychologue scolaire en nombre
suffisant.
•
Une
ATSEM par classe + retour du vivier d'ATSEM volant-e-s remplaçant-e-s
•
Refonte
de la carte scolaire, construction d’un nouveau collège à Argenteuil et
construction de nouveaux locaux permettant d’accueillir les CP à 12 ;
Education, villes ou campagnes,
des fermetures, on n’en veut pas
Economies sur le dos des enfants
Blanquer, ministre de l’Éducation
Nationale, vient de confirmer « la fermeture de 200 à 300 classes grand maximum
» pour la rentrée 2018.
Comme ces
fermetures de classes sont surtout dans des zones rurales, il prétexte la
baisse démographique dans ces zones. Argument fallacieux puisque quand
c’est l’inverse et que le nombre d’élèves augmente, il n’y a pas plus de
création de classes.
Pour les
cadeaux au patronat, il n’y a pas de petites économies… sur les petits.
Vive dans
le monde ce 8 mars pour le combat pour les droits des femmes et l’égalité
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