jeudi 8 mars 2018

Education, priorité, mon œil !


Il faudra que nous le criions haut et fort le 22 mars !

Un « Forum pour l’Education populaire » avait lieu hier à l’ESPE de Cergy (l’ex-IUFM). On ne sait pas trop ce qui s’y est dit, mais chacun connaît la réalité de cette « priorité » dans les quartiers populaires, en particulier dans le Val d’Oise, à Argenteuil et Sarcelles-Garges-les-Gonesse. Ce qui a amené plus dizaines d’enseignants de ces villes à se faire entendre à l’entrée de ce Forum. Ci-dessous, un des tracts distribués rappelant la situation de l’Education sur Argenteuil. Effectivement, elle y est en danger.

Education en danger à ARGENTEUIL


Après un lancement en fanfare de la réforme de l’Éducation prioritaire, il y a maintenant quatre ans, le silence médiatique qui s'est imposé depuis devient...assourdissant.

Il était pourtant question de « donner plus » à ceux qui ont le moins...

Quelle réalité pour les établissements et écoles de notre ville ?


A Argenteuil, les effectifs explosent partout.

Comme partout en France, on a habillé Pierre et déshabillé Paul !

Ainsi, pour l'entrée de quelques écoles dans le Réseau d’Éducation Prioritaire, les quatre lycées d'Argenteuil en ont été exclus. 

Les seuils d'effectifs qui, jusque-là étaient censés maintenir des conditions d'études et d'enseignement raisonnables ont explosé : 35 élèves voire plus en lycées ; des classes de plus de 26 en collèges et de 25 en élémentaire et en maternelle.

La situation n'est plus tenable et ce n'est pas la dotation prévue pour la rentrée 2018 qui va régler la situation tendue dans les écoles et établissements de la ville.

Dans les écoles élémentaires REP d'Argenteuil, la mise en place des « CP à 12 » va se faire au détriment des effectifs des autres classes et au détriment des postes « Plus de Maîtres Que De Classe », et cela souvent sans locaux disponibles. Ce n'est pas acceptable !

Quelles conséquences ?


Le climat scolaire se détériore partout. Ce que les enseignants pouvaient faire avec 20 à 22 élèves n'est plus possible à 30 ! La souffrance au travail est manifeste. Les élèves, eux, ne se sentent plus en confiance. Nombreux décrochent, les résultats ne progressent plus.

Des phénomènes de violence, qu'on avait su endiguer pendant quelques années, s'aggravent soit dans les établissements, soit aux abords.

Les enseignants les plus jeunes ne souhaitent qu'une chose : partir et espérer de meilleures conditions d'enseignement.  Le « turn over » des équipes est plus fort qu'ailleurs : leur fragilité est renforcée. On constate le recours fréquent à des personnels précaires jetés dès qu'on n'en a plus besoin !

Globalement, on assiste à l’augmentation de postes non pourvus et d’absences non remplacées. Dans ce contexte, les réponses des autorités (Rectorat, Direction académique des Services de l’Éducation nationale, Mairie, Conseil départemental) sont affligeantes ! Les élèves sont entassés dans les établissements existants : + 499 élèves en collège entre 2010 et 2017 (soit l’équivalent d’un collège) ; + 712 en lycée sur la même période.



Situation d’urgence éducative


Face à ce constat accablant, nous ne pouvons que réagir ! Exigeons des moyens !


                    Retour des lycées dans l’ Éducation prioritaire.

                    Une dotation de postes supplémentaire pour avoir moins d’élèves par classe : maximum de 20 par classe en maternelle, élémentaire et collège et 24 en lycée.

                    Création de postes à temps plein en nombre suffisant pour faire face à l’explosion démographique et la diminution des heures supplémentaires, au dispositif « plus de maîtres que de classes » ainsi que les dispositifs UPEAA

                    Plus de personnels accompagnant-e-s et enseignant-e-s (CPE ; Assistants d’éducation ; ATSEM, AVS…) et maintien/transformation des personnels en contrat aidés en emplois statutaires.

                    Recrutement de médecins et d'infirmières scolaires à la hauteur des moyens.

                    Rétablissement du RASED sur la ville et des postes E et G et psychologue scolaire en nombre suffisant.

                    Une ATSEM par classe + retour du vivier d'ATSEM volant-e-s remplaçant-e-s

                    Refonte de la carte scolaire, construction d’un nouveau collège à Argenteuil et construction de nouveaux locaux permettant d’accueillir les CP à 12 ;



Education, villes ou campagnes, des fermetures, on n’en veut pas

Economies sur le dos des enfants



Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, vient de confirmer « la fermeture de 200 à 300 classes grand maximum » pour la rentrée 2018.

Comme ces fermetures de classes sont surtout dans des zones rurales, il prétexte la baisse démographique dans ces zones. Argument fallacieux puisque quand c’est l’inverse et que le nombre d’élèves augmente, il n’y a pas plus de création de classes.

Pour les cadeaux au patronat, il n’y a pas de petites économies… sur les petits.


Vive dans le monde ce 8 mars pour le combat pour les droits des femmes et l’égalité

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