États-Unis
: les causes des incendies
Le
texte ci-dessous est adapté à partir d’un article du journal trotskyste
américain The Spark (16
octobre).
Quand des vents secs ont commencé
à souffler au nord de la Californie au début du mois d’octobre, des poteaux
électriques en bois se sont cassés et écrasés sur le sol ; des transformateurs
ont explosé et des lignes électriques rompues ont projeté des étincelles. Très
peu de temps après, les premiers incendies ont commencé. En six jours, ils ont
couvert plus de 80 000 hectares dans seize endroits différents, réduisant en
cendres des milliers de maisons et d’autres constructions et faisant 41 morts,
tandis que 88 personnes sont portées disparues. Cela en fait les feux les plus
meurtriers de l’histoire de la Californie.
En fait, la société d’électricité
Pacific Gas and Electric (PG&E) n’a jamais dépensé assez d’argent pour
entretenir correctement ses infrastructures, les laissant vulnérables face à
des vents qui sont quasiment sans précédent dans cette région.
Ce n’est pas une surprise. À
plusieurs reprises, PG&E a été jugé responsable de feux et d’explosions
souvent mortels. Un exemple : pour un incendie en 1994 qui fut déclenché par le
contact entre des arbres et des lignes à haute tension, PG&E a été jugé
coupable de 739 négligences et condamné à 30 millions de dollars. Les
enquêteurs ont découvert que PG&E avait détourné en profits et bonus pour
ses hauts cadres près de 80 millions de dollars destinés à l’abattage des
arbres et à l’entretien.
Si en Californie l’infâme loi
dite des « trois coups » – qui repose sur le principe qu’une deuxième récidive
est passible de la prison à vie, fût-ce pour des larcins – s’était appliquée
aux entreprises, PG&E, ses dirigeants et ses principaux actionnaires
seraient en prison, sans libération conditionnelle.
Mais PG&E n’est pas le seul
responsable. Des promoteurs ont fait de gros profits en construisant des
villes, des logements et des entreprises dans une région où les feux étaient
fréquents. Les petits feux brûlaient les broussailles et les arbres morts,
permettant à la vie de redémarrer sur des sols plus fertiles. Mais, une fois
qu’il y a eu des logements et des entreprises, les petits feux ont été
supprimés, permettant l’accumulation de bois mort, ce qui a été aggravé par les
conditions météorologiques extrêmes des dernières années, surtout la très
longue sécheresse. Ainsi les étincelles des lignes ayant chuté et des transformateurs
ont été projetées sur un combustible abondant, constitué de plusieurs années de
bois mort.
Ces incendies qui ont tant
détruit résultent de décisions prises par des capitalistes, uniquement pour
augmenter leurs profits et leur richesse, quel qu’en soit le coût pour les gens
et pour l’environnement.
The Spark
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