Sur le blog de Nathalie
Sophie de
Menthon, la police de la pensée patronale
11 Avril 2017
À la suite du débat des 11
candidats, Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal
« Ethic », a publié, sur le site du magazine Challenges, une « lettre
ouverte à Nathalie Arthaud », qui fustige mon « agressivité »
et « mes propos accusateurs ». Madame de Menthon avait
commencé par lancer une pétition pour m’interdire d’enseigner l’économie
– mais cela a fait flop ! Elle s’inquiète « en tant que
parents » de « l’idéologie » que je propage. Comme si
les enfants ou petits-enfants de madame de Menthon avaient été scolarisés au
lycée Le Corbusier d’Aubervilliers où j’enseigne…
Madame de Menthon s’indigne de
« ma violence » verbale. Mais elle n’est pas choquée par celle
de la société, la violence qui s’exerce contre les six millions de femmes et
d’hommes contraints au chômage, contre les salariés soumis à des rythmes de
travail insupportables, contre les victimes de maladies professionnelles,
d’empoisonnement à l’amiante ou d’accidents du travail. Elle n’est pas sensible
au drame que représente, pour un travailleur et sa famille, d’être jetés à la
rue, après des années de travail, parce que le conseil d’administration de son
entreprise l’a décidé malgré des profits élevés.
Non, tout cela ne choque pas
madame de Menthon. Seul la choque le fait que je puisse m’insurger contre cette
violence-là et que j’ose l’exprimer.
Décidément, la vision du monde de
madame de Menthon est à l’exact opposé de la mienne. Ou, plus précisément, son
monde est à l’exact opposé du mien. Bien involontairement sans doute, sa lettre
illustre à quel point le monde est divisé en classes sociales aux intérêts
contradictoires et même aux sensibilités opposées.
Alors, en consacrant une tribune
à m’attaquer, c’est un grand honneur qu’elle me fait.
Nathalie
Arthaud – 11 avril 2017
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