Nous
avons évoqué ces jours derniers l’opération de « job dating » que la
municipalité organise aujourd’hui à Argenteuil, et qui s’adresse à des personnes qui
recherchent un emploi dans le domaine des aide-ménagères, des auxiliaires de
vie et de garde d’enfants. Sur ces emplois, sollicitée par un site internet
dédié, Nathalie ARTHAUD a répondu de la façon suivante.
Services
à la personne : une réponse de Nathalie
Le site Internet Aladom, consacré
aux services à la personne, interroge les candidats à l’élection présidentielle
pour connaître leurs positions et propositions sur ce secteur d’activités.
Nathalie Arthaud, dans sa réponse, a dénoncé la façon dont les usagers, tout
comme les travailleurs du secteur, subissent les conséquences de la politique
de l’État.
« Je pense que ces services à la
personne devraient être un service public, au même titre que la santé, les
transports ou l’éducation. Or l’État se décharge de plus en plus de ses
obligations dans ce domaine. Les subventions des mairies, du conseil général et
des caisses d’allocations familiales sont calculées au plus juste, voire
réduites, du fait du désengagement de l’État, laissant les associations et les
bénévoles en supporter la charge ou offrant ce service, qui devient du coup
lucratif, à des entreprises privées (…).
Les premières victimes de toutes
ces restrictions, outre les particuliers qui ont besoin d’aide, sont les
salariés de ce secteur, soit entre un et deux millions de personnes. Elles –
car ce sont très majoritairement des femmes – travaillent à temps partiel, avec
de grandes amplitudes horaires dues au cumul de plusieurs emplois, des coûts de
transport importants, en particulier dans les zones rurales. Le personnel y est
constamment en sous-effectif. Pourtant, il faut répondre à des besoins
indispensables comme la toilette, les repas, les courses, le ménage, les gardes
d’enfants, l’aide à la marche.
Les salaires annuels y sont
faibles, car le nombre d’heures est faible : 713 en moyenne sur l’année. Un
salarié n’y gagne en moyenne que 8 400 euros annuels (analyse de l’Insee faite
en 2015 en région Rhône-Alpes). Et cela va s’aggraver, car la course au profit
dans le privé, les restrictions incessantes dans le public se font surtout sur le
dos des salariés, par l’accroissement des rythmes de travail, la réduction des
heures, donc des salaires pour un même travail.
C’est ce « marché », celui des
travailleurs les plus pauvres, qui est visé par la recherche de profit privé.
Ce profit n’est en réalité rendu possible que grâce à la prise en charge très
importante des cotisations salariales et à la perception d’aides financières,
fiscales ou allocataires par les personnes qui ont recours aux services, donc
grâce à l’aide du secteur public, une fois de plus ! (…)
En ce temps de crise, il est
encore plus vital pour les classes populaires que l’argent public serve à aider
les catégories les plus fragiles de la population et à créer les emplois
indispensables au bon fonctionnement de la société. »
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