Primaires
de la droite : le jeu des 7 horreurs
Pour deux euros, les électeurs de
droite vont pouvoir, les 20 et 27 novembre, s’adonner au jeu des sept horreurs.
Parmi les sept politiciens qui s’affrontent, majoritairement rangés sous la bannière
Les Républicains, ils auront le droit d’apporter leur suffrage à l’un de ceux
qui briguent le poste de candidat de la droite aux élections présidentielles
d’avril 2017, première étape avant le succès qu’ils espèrent.
Pour choisir le programme, ceux
qui ne seraient pas déjà décidés devront prendre une loupe. Les candidats
proposent de supprimer des centaines de milliers de postes d’employés de la
fonction publique, et cela dans des proportions invraisemblables pour que
puissent continuer à tourner, même mal, les services publics. Tous, à une près,
sont pour la suppression de l’impôt sur la fortune. Tous ou presque sont pour
la baisse plus rapide des allocations chômage, certains pour la suspension des
allocations familiales en cas d’absentéisme de l’enfant au collège ou au lycée,
d’autres, ou les mêmes, pour la suppression de l’aide médicale d’État qui
protège a minima la santé des étrangers en situation précaire.
Évidemment, tous sans exception
se proclament partisans d’en finir avec la loi Aubry des 35 heures, qu’ils font
tous mine de considérer comme une loi favorable aux salariés face aux patrons.
Sarkozy n’en est plus au « travailler plus pour gagner plus », mais aux 39
heures payées 39. Juppé plébiscite les négociations obligatoires pour dépasser
les 35 heures et Fillon, bien ennuyé pour se débarrasser de son passé de chef
du gouvernement de Sarkozy, évoque une durée du travail fixée au sein de
l’entreprise dans la limite de 48 heures hebdomadaires. Il a en quelque sorte
déjà été exaucé par la loi travail. Obligés qu’ils sont par le jeu de faire
apparaître quelques nuances entre eux, les sept candidats vont, en paroles,
au-delà des désirs du patronat, dont un représentant affirme placidement : «
Nous n’avons pas forcément besoin de ça aujourd’hui, mais surtout de la
flexibilité. »
Pour tenter de supplanter les
autres, tout est affaire de surenchère. Un Sarkozy s’en prend aux enseignants
qui, selon lui, « travaillent six mois dans l’année ». Un Le Maire, loin de
revenir sur les 80 000 postes supprimés pendant le quinquennat Sarkozy et
jamais rattrapés par Hollande, propose d’augmenter leur temps de présence
devant les élèves, comme si cela allait résoudre le manque de professeurs. Un
Fillon propose d’instaurer des quotas d’immigration, tandis que Sarkozy s’en
prend bassement et pêle-mêle à « ces gens qui étaient debout la nuit et
couchés le jour, aux 3 000 migrants en situation irrégulière sous le métro
Stalingrad et aux gens du voyage qui occupent et qui coupent des autoroutes
parce qu’ils ne sont pas contents ».
Il faut dire que ces sept
politiciens ont 99,99 % de leurs gènes en commun, et que leur ADN est de faire
la guerre à la classe ouvrière, aux dépens de laquelle les coffres des
capitalistes se remplissent à craquer.
Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2520)
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