Election
présidentielle : faire entendre le camp des travailleurs
Le premier débat des candidats à
la primaire de la droite avait au moins un mérite : montrer leur hostilité
à la classe ouvrière. Ils disent que la lutte des classes n’existe plus, mais
ils la mènent… pour le grand capital ! Et Juppé, qu’on présente comme plus
modéré, vaut bien les autres. Suppression des 35 heures ; baisse des
allocations chômage ; démantèlement du Code du travail ; réduction
des droits des syndicats ; report de l’âge de la retraite à 65 ans ;
suppression de 300 000 à 500 000 postes de fonctionnaires ;
hausse de la TVA : comme sept perroquets, ils répétaient les mesures les
plus réactionnaires. Aux travailleurs et aux pauvres, ils promettaient du sang
et des larmes. Pour les entreprises, des baisses massives de charges. Pour les
riches, la suppression de l’impôt sur la fortune. On aurait dit sept
marionnettes du Medef promettant aux millionnaires que demain, on rase
gratis !
Il faut dire que la droite ne
peut pas faire moins que Hollande. Sarkozy ou Fillon veulent maintenant
entreprendre ce qu’ils n’ont pas osé faire quand ils étaient aux affaires. Le
PS au gouvernement, avec ses mesures favorables aux capitalistes, leur a
préparé le terrain. La droite veut abaisser les charges ? Hollande,
Ayrault et Valls les ont massivement réduites ! La droite veut supprimer
les 35 heures ? Ils lui ont mâché le travail avec les accords de
compétitivité qui permettent par exemple aujourd'hui à Smart de faire
travailler ses salariés de Hambach 39 heures payées 37, en toute légalité. La droite
veut démanteler le Code du travail ? La loi El Khomri a déjà supprimé de
nombreux droits.
Avec une gauche et une droite
aussi rétrogrades, le FN espère tirer les marrons du feu. Trop de travailleurs
disent : « nous avons été déçus par la droite et par la gauche, alors
essayons Le Pen ». Mais il n’y a rien à en attendre. Si elle fait de l’œil
aux classes populaires, elle roule en réalité pour le grand patronat. Son
programme économique, ce sont les baisses de charges patronales. Quand les
travailleurs se battent, elle s’y oppose. Quand, à Air France, des salariés
menacés de licenciement s’en étaient pris aux chemises de deux cadres, la nièce
Le Pen avait dénoncé « le lynchage » de dirigeants dont elle était
solidaire. Des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre la
loi travail, mais le FN n’en était pas, alors que ses députés ne rechignent
pourtant pas à battre le pavé avec les grenouilles de bénitier, comme encore
dimanche dernier contre le mariage homosexuel.
Le Pen espère, à son tour,
accéder aux palais de la République. Elle écarte son père qui sentait trop le
soufre et gênait ses ambitions. Comme les autres, elle mènerait la politique
dictée par les capitalistes, dont les hommes politiques exaucent les volontés.
Elle ferait comme Hollande et Sarkozy, en pire ! Le maire FN de Hayange
veut expulser de ses locaux le Secours populaire qui vient en aide aux démunis.
Cette politique encore plus dure envers les pauvres, Le Pen voudrait la mener
dans tout le pays.
En fait, les trois principaux
partis en concurrence pour l’alternance gouvernementale, le PS, le FN et la
droite, sont d’accord sur le fond : la domination de la bourgeoisie. Eh
bien, les travailleurs doivent défendre, eux, leurs intérêts ! Les
élections ne permettent pas de changer les choses. Mais elles permettent au
moins de dire ce qu’on pense.
En avril prochain, Nathalie
Arthaud sera la candidate de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle. Pour
faire entendre le camp des travailleurs. Pour dire que le monde du travail n’a pas
à faire les frais de la crise. Il est inacceptable qu’une multinationale comme
ArcelorMittal ait pu fermer les hauts-fourneaux de Florange, avec la
bénédiction du pouvoir. Il est inacceptable qu’une entreprise comme PSA fasse
des profits record et veuille encore supprimer 2133 emplois, comme elle vient
de l’annoncer. Il y a déjà six millions de chômeurs. Alors, il faut interdire
les licenciements et répartir le travail entre tous, sans diminution de
salaire, en prenant sur les profits patronaux pour financer les emplois.
Bien sûr, un tel objectif ne
pourra être atteint lors des élections de 2017. Pour cela, il faudra des
luttes, des grèves et des manifestations massives. Car, oui, la lutte de classe
existe, et les travailleurs doivent la mener. Mais l’élection présidentielle
nous donne l’occasion de défendre une cause, de lever le drapeau de la lutte de
classe. Il faut utiliser cette occasion et ne pas se taire. Le bulletin de vote
pour Nathalie Arthaud permettra au moins de se faire entendre clairement. Et de
dire que, quel que soit le futur gouvernement, il trouvera le monde du travail
sur son chemin.
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