Continuer
de faire entendre le camp des travailleurs
Quand
Hollande mouille le maillot, c’est pour faire équipe avec le patronat et
attaquer les droits des travailleurs, et ça, ça ne s’oublie pas.
La loi El
Khomri a fait tomber les masques. Y compris pour ceux qui avaient encore espoir
en lui, le gouvernement est apparu pour ce qu’il est : un gouvernement de
combat contre les exploités, un gouvernement qui les méprise et se moque de
leurs problèmes.
Des
centaines de milliers de salariés ont exprimé leur opposition quatre mois
durant. Il y a eu des pétitions, des grèves, une douzaine de journées d’action
nationales. Comment a répondu le gouvernement ? Par des mensonges et du
chantage, en essayant de minimiser et de discréditer la contestation et en
usant de l’intimidation et de la répression.
Pour
finir, comme il était incapable de dégager une majorité à l’Assemblée, il est
passé en force en recourant à l’article 49-3. Avec la loi El Khomri, le
gouvernement a fait une spectaculaire démonstration de servilité vis-à-vis du
patronat et de mépris envers les travailleurs.
Oui, les
travailleurs ont besoin d’unité et de rassemblement, mais entre eux, sur des
bases de classe. Et c’est ce que la mobilisation contre la loi Travail a
commencé de faire.
Pour la
première fois depuis longtemps, le monde ouvrier s’est rassemblé contre les
mensonges patronaux sur la flexibilité, les prétendues difficultés de licencier
ou la compétitivité. Il s’est retrouvé dans la conscience d’avoir à lutter
collectivement. Et ceux qui ont pu participer aux débrayages ou aux
manifestations ont senti la force sociale des travailleurs.
Comme le
gouvernement a fait adopter sa loi, certains, du côté du patronat et du
gouvernement, se plaisent à dire que les manifestations et les grèves n’ont
servi à rien. C’est occulter le fait que cette mobilisation a réveillé la
conscience et la combativité du monde du travail.
Désormais,
les travailleurs qui se battent savent que leurs revendications sont comprises
et partagées. C’est un encouragement pour ceux qui n’acceptent plus les sacrifices
et qui veulent résister. C’est ce dont la classe ouvrière a besoin car le
patronat et ses serviteurs politiques ne comprennent que le rapport de forces.
Au
travers de cette contestation, les travailleurs ont fait de la politique. Ils
doivent continuer en intervenant y compris dans les élections, en se
revendiquant de leurs intérêts de classe contre le patronat et tous ses
serviteurs politiques.
Du Parti
socialiste au Front national en passant par les différentes nuances de la
droite, tous raisonnent du point de vue patronal comme s’il n’y avait pas
d’autre point de vue.
Tous font
croire que la prospérité et les profits de la bourgeoisie sont de bonnes choses
pour l’ensemble du pays. Ils camouflent l’exploitation et la lutte de classe.
Ils cachent le fait que l’enrichissement d’une minorité provient de
l’appauvrissement de la majorité.
Même
Jean-Luc Mélenchon, qui se prétend à gauche du PS, ne s’en prend pas au droit
du capital et à sa dictature sur la société. Il préfère faire diversion en
prônant l’éventualité d’une sortie de l’Europe, ce qui ne changerait rien à
rien au sort des classes populaires, comme les travailleurs britanniques sont
en train d’en faire l’amère expérience.
Il n’y a
donc rien à gagner au cirque électoral consistant à choisir entre ces
« grands candidats ». Ils nous tromperont tous. Les travailleurs doivent
se servir des élections pour affirmer la nécessité de s’en prendre aux intérêts
de la classe capitaliste, à l’exploitation et à la domination des plus riches
sur l’économie, sans quoi ils seront voués à subir.
Affirmer
une politique de classe et les perspectives de lutte collective, se défendre et
changer la société, est la raison d’être de Lutte Ouvrière et de la candidature
de Nathalie Arthaud à l'élection présidentielle.
Voter pour faire entendre le camp
des travailleurs lors des prochaines élections montrera qu’il existe un courant
d’opinion se réclamant de ces idées. Cela aidera à la construction du parti qui
manque aux exploités : un parti qui représente leurs intérêts matériels et
politiques. Un parti qui affirme la fierté de ceux qui font tout tourner dans
cette société. Un parti qui ne vise pas à prendre des responsabilités dans ce
système bourgeois mais se fixe pour but de le renverser.
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