Article 2
: à rejeter comme le reste
Devant la persistance des
mobilisations contre la loi travail, des représentants du PS et même des
ministres ont laissé entendre qu’il pourrait y avoir des aménagements
concernant l’article 2 de la loi, rapidement démentis par Hollande et Valls.
Cet
article introduit l’inversion des normes, c’est-à-dire le fait qu’un accord
d’entreprise puisse prendre le pas sur un accord de branche. Et il est au cœur
des régressions dont cette loi menace les travailleurs.
Le
patronat tient à cet article. Pierre Gattaz, le dirigeant du Medef, l’a rappelé
en déclarant : « Il ne faut surtout pas toucher à cet article 2 »,
ajoutant : « S’il disparaissait, nous demanderions le retrait du projet de
loi. » C’est cet article qui prévoit que la durée de travail puisse aller
jusqu’à 12 heures par jour et que la durée hebdomadaire moyenne sur douze
semaines consécutives puisse aller jusqu’à 46 heures. Il contient aussi le fait
que le taux de majoration des heures supplémentaires puisse être abaissé à 10 %
au lieu de 25 %. Et tout cela pourrait être imposé par simple accord
d’entreprise, sans même que le patronat ait à demander une dérogation. Sur les
52 articles du projet de loi, l’article 2 représente à lui seul plus du quart
du texte de la loi travail.
Sous prétexte
de « négocier avec les salariés des règles adaptées aux réalités du terrain
», comme dit Gattaz, ou d’apporter « une réponse plus ajustée et plus
efficace », comme dit le dirigeant de la CFDT, Laurent Berger, qui s’est
donné le rôle d’avocat de cette loi gouvernementale, cette inversion des normes
permettrait au patronat d’aggraver les conditions de travail des salariés
partout où la résistance ouvrière est la plus faible. En effet, dans la lutte
de classe entre le patronat et les travailleurs, le patronat a tout intérêt à
émietter le camp des travailleurs. Car il sait qu’à l’échelle d’une entreprise,
en usant de la pression considérable que constitue la crainte de se retrouver
au chômage, il pourra plus facilement imposer ce qu’il décide.
Le
président du groupe PS à l’Assemblée, Bruno Le Roux, avait proposé que
l’article 2 soit modifié pour que les accords d’entreprises soient « contrôlés
» au niveau des branches. Mais qu’est-ce que cela changerait si de toute façon
l’accord d’entreprise prévaut sur l’accord de branche ?
Dans les
manifestations et les grèves, c’est le retrait total de la loi travail qui est
revendiqué. À juste titre. Car si l’article 2 en est le cœur, c’est bien toute
la loi qui va dans le sens des intérêts patronaux.
Pierre
ROYAN (Lutte ouvrière n°2496)
La
CGT Bezons nous informe sur les dangers du régime des congés dans la loi
Travail
Bientôt
les vacances ?
Actuellement
- Modification des
dates de congé : Sauf en cas de circonstances exceptionnelles, l’ordre et
les dates de départ fixés par l’employeur ne peuvent pas être modifiés
dans le délai d’un mois avant la date prévue du départ
- Fractionnement des
congés : Lorsque l’entreprise ferme, le fractionnement des congés ne peut
avoir lieu que sur avis conforme des DP, ou avec l’agrément des salariés.
Des dérogations aux règles de fractionnement des congés peuvent être
prises par accord d’entreprise
Si la
loi passe : Incertitude renforcée sur vos dates de congés payés
Territoriaux d’Argenteuil
Heures d’information syndicale
Mardi 7 juin
De 8 heures 30 à 10 heures 30
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