Liberté
de la presse : à combien la ligne ?
Jeudi 26 mai, dans le cadre de la
journée d’action contre la loi travail, la CGT du Livre, regroupant les
ouvriers qui fabriquent les journaux, avait demandé aux patrons de presse de
passer un communiqué expliquant le point de vue syndical sur la loi travail.
Les
quotidiens nationaux, à l’exception de L’Humanité, ont refusé. La CGT
s’est donc tournée vers un autre moyen d’action pour s’exprimer, la grève, et
les journaux n’ont pu sortir dans leur version papier.
Cette
action, pourtant légitime et légale, a déclenché un tollé du PS au FN, et toute
la scène médiatique, rédacteurs en chef et directeurs, a crié au retour du
goulag, du parti unique et du stalinisme. Tous ceux qui se disaient bâillonnés
ont vite trouvé micros et caméras et on les a entendus, comme on les entend
tous les jours…
Ceux qui
crient ainsi à la liberté de la presse sont les salariés des grands patrons, de
Bouygues, de Dassault, de Lagardère, d’Arnault et autres qui détiennent les
titres de la presse écrite, mais aussi les radios et les télévisions. Ils
plaident chaque jour pour la baisse du prétendu coût du travail, calomnient les
ouvriers qui luttent, crachent sur les syndicalistes, bénissent les ventes
d’armes, soutiennent les profiteurs de guerre. Même lorsqu’un de leurs patrons
respectés les vend, meubles et immeubles, titres et conscience professionnelle
compris dans la transaction, ils considèrent encore que cela fait partie de la
liberté de la presse, dans ce pays de la « libre entreprise ».
Cette
liberté de la presse-là, c’est la liberté des capitalistes de se payer des
organes de presse pour défendre leurs intérêts particuliers et ceux de leur
classe, la liberté que s’arrogent les possédants de donner, jour après jour,
leur version des choses. Mais, même pour ce faire, les capitalistes ont besoin
du travail des ouvriers, comme la grève des travailleurs du Livre l’a rappelé à
ces messieurs !
Paul
GALOIS (Lutte ouvrière n°2496)
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