Communiqué
de Lutte ouvrière
Article
49.3 : répondre à la provocation du gouvernement
Après avoir essayé de faire
pression sur les députés socialistes pour obtenir une majorité et faire passer
la loi travail, le Conseil des ministres a autorisé mardi 10 mai Manuel Valls à
utiliser l’article 49.3 de la Constitution, pour la quatrième fois, comme il
l’avait déjà fait pour la loi Macron.
« Le 49.3 est
une brutalité, le 49.3 est un déni de démocratie », avait déclaré un
certain François Hollande en 2006 lorsque le gouvernement de l’époque faisait
passer le Contrat première embauche (CPE) à coup de 49.3. Hollande est un
habitué des reniements, on le savait.
Manuel Valls veut
mettre au pied du mur les députés du PS, certains écologistes ou encore
d’autres du PCF ou du Parti de gauche. Soit ils votent la motion de censure que
la droite ne manquera pas de déposer et ils provoquent la démission du
gouvernement, soit ils se soumettent. Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’a
été renversé de cette façon. Il est très probable que même les plus frondeurs
des députés ou bien voteront contre la motion de censure de la droite, ou bien
s’abstiendront.
Les intérêts des
travailleurs et de tous ceux qui ont manifesté contre la loi travail ne pèsent
pas bien lourd dans toutes ces considérations. Quelles que soient ces
manœuvres, le patronat veut que le gouvernement applique la politique qu’il lui
a dictée. Les travailleurs, de leur côté, n’ont aucune raison d’accepter une
loi qui lui donnera tous les pouvoirs. Ils ont les moyens de mettre en échec la
politique antiouvrière de ce gouvernement, à condition de ne faire confiance
qu’à leurs propres forces. Lutte ouvrière appelle à participer massivement à
toutes les manifestations prévues.
Le 11.05.2016
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